1. |
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Le pêne de la porte sans heurt
porte le heurt de la peine
qui heurte le pêne de la porte
Mais où emporte-t-elle la peine?
Et est-ce la peine?
Est-ce que si la porte souffre la porte s'ouvre ou même s'entrouvre à peine?
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2. |
Le pont
01:07
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Dans la cinquième dimension
de l'univers hétérotique
une particule exotique
entre deux rives fait le pont
Quarante semaines en apnée
liée au nombril de la sirène
une virgule se promène
côte flottante à la marée
Trois cent mille kilomètres seconde
en neuf mois ça fait une virée
mais d'où viennent ces âmes bien nées
pour s'échouer en ce bas monde?
Lorsque le cordon est coupé
c'est la fission anatomique
bretelle sud au périphérique
c'est l'enfer où tu t'es retrouvé
Quarante berges à ramer dur
pour bien engraisser les puissants
qui eux laissent crever les suivants
rue des Chômeurs y'a pas de futur
D'autres émargent et tu restes en marge
et honni soit qui mal y pense
il faut tirer sur l'opulence
quand des foules coulent avec leurs barges
Donner la vie c'est une affaire
mais la garder c'est pas donné
et elle peut vite t'abandonner
si t'as pas le coeur à croiser le fer
Et à faire sauter le verrou
avant que ne s'absente la vie
Quarante jours, quarante nuits,
et la prochaine foi Dieu c'est nous!
Faudrait voir au-delà de la raison
habiter les vides interdits
sortir nos rêves de la nuit
et chasser l'ennui hors de nos maisons
Hélas courtes sont les dimensions
de l'univers épisodique
où un matricule numérique
entre deux rêves se jette d'un pont.
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3. |
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Je ne veux pas de chien
je me garde tout seul
je ne veux pas de maître
mon âme a de la gueule
je n'suis pas travailleur
Les murs ne parlent plus
mon corps me bouleverse
j'ai détourné ma rue
la route me traverse
je n'aime pas la douleur
Je n'ai plus de verrou
je ne porte pas de collier
je veux rester ouvert
je m'habite désormais
je n'veux pas être chômeur
Le pouvoir est l'appât
le gibier hait la peur
la muselière au tas
la chasse gardée ailleurs
je laisse parler mon coeur
Les animaux et moi
on n'aime pas les bonnes moeurs
dressés contre le ciel
on se voit en couleurs
je veux être voleur
Je n'suis pas travailleur
je n'aime pas la douleur
je n'veux pas être chômeur
je laisse parler mon coeur
je veux être voleur
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4. |
L'ombre du loup
01:46
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Chaque matin
devant ma porte
y'a des coups d'vent
des feuills mortes
l'ombre du loup
le sang qui bout
ça nous rend fous
faut qu'on s'en sorte
N'importe comment
tant qu'il est temps
faut rompre ls rangs
montrer les dents
ouvrir les cages
fuir sans bagages
dégager en
tapis volants
Le grand manège
l'oeil du cyclone
vertige oblige
sine qua non
visite guidée
zone balisée
on zappe d'asiles
en amazone
Si Dieu t'a fait
à son image
tu es l'otage
de ton mirage
dommage hommage
aux disparus
les perdus d'vue
sont du voyage
Si des voix des
abois m'escortent
que tous les diables
les emportent
de sorte que
quoi qu'il en coûte
en route, nul doute
et peu importe
Chaque matin
devant ma porte
y'a des coups d'vent
des feuills mortes
l'ombre du loup
le sang qui bout
ça nous rend fous
faut qu'on s'en sorte
|
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5. |
Cinéma muet
01:37
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Les pensées se délacent
de nos corps fatigués
et vont faire la grâce
en dernière matinée
sur les bancs de velours
sous les gants du dimanche
d'un égaré du jour
endormi sous les branches
Au bois de ce vieux film
au tirage fumant
un cinéaste habile
lance un appel ardent
qui du fond de l'église
dressée dessous la mer
sonde la salle éprise
dans l'onde chaude et claire
Et l'objectif en croix
se saigne sur l'écran
pour fixer une voix
singulièrement
comme exhale une essence
un âtre odorifère
repérant des souvenances
escales hors des artères
Survivants on salue
le suspense de l'action
et l'ouvreuse fond émue
par notre combustion
grand voyage qui fait
d'un coup de manivelle
se tourner sur ses gonds
notre dernière stèle
Accordant la relâche
que nous ravit la vie
un gros plan nous arrache
comme un astre à la nuit
mais les trucages retombent
des spectateurs s'ajustent
et dans cette masse mouvante
on ne voit plus les bustes
Bloquer le tour de roue
au bout de la rangée
rentrer chez eux conquis
vivant cinéma muet...
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6. |
Hors des chansons
01:57
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Je suis de la station debout
et mon corps sert de météo
à l'ombre pliée en-dessous
portant la lune sur ses fagots
Le coup dur pour la carotide
la dynamique du filon
fait mouche sur ma thyroïde
du point de son exclamation
Je suis du verbe et du canif
du mur à la clé le rideau
des lignes blanches sur ton périph'
bande passante à ta radio
L'attente n'est qu'une aventure
pirate-toi et romps le lien
au miroir qui te défigure
lance le cri transuranien
Je suis des zones érogènes
au seuil déterré de l'espace
de l'irruption dans ton arène
où le Sphinx et le Phénix passent
Tes reins vagues saptio-temporels
plantent le rire à ton corsage
et quand la lumière fait la belle
j'ouvre mon jardin à ta page
J'ai l'esthétique du refus
mon bruit se tord et se redresse
au dernier domicile connu
mes cellules foncent à toute vitesse
Je suis du coup de pied au Spleen
du recueil de circonflexion
portée disparue ma débine
se transfigure hors des chansons
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7. |
Le même sourire heureux
01:48
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Petite soeur du sort
grand essor de mon tiers
on dirait que l'enfance
dans l'odeur des manifs
va de nouveau vibrer
pour hisser au plus haut
le rêve populaire
avec ses mots touchants
et leur charme attentif
à ton ventre affamé
Les demeures lacustres
où la niche céleste
s'alanguit des marées
et frise la folie
la décolonisée
dérivent doucement
et ne t'ont pas tout dit
détachées des balustres
qui donnent le vertige
dans l'eau bleue de ta nuit
Quand le ciel braconnier
remue les fameux soirs
au fond de ta pupille
une figure lente
hypnotise tes pas
devant l'oiseau muet
la mort subite est noire
et le soupir des filles
arme ces impatientes
pour le premier combat
Dans cette mise au point
sous mes paumes j'immole
tes épaules de pierre
que je taille en vitesse
entre ta robe lumière
et ton corps qui les cesse
où la fin est mon rôle
et dans l'arc des futurs
la pulsation des sphères
figure nos chemins
Nous reviendrons un jour
par le revers du temps
faire irruption chez Dieu
lui apprendre l'amour
énigmatiquement
et de notre absolu
partager chez tous ceux
qui ont aux mains tendues
le même sourire heureux
le même sourire heureux
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8. |
Mon pays, tu délires
02:23
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Mon pays tu délires
un lointain sortilège
un prochain coup de coeur
m'affûte sur le fil
et ta terre d'arpèges
sous les sables fébriles
renvoie dans sa douleur
le tout dernier exil
Mon pays tu délires
l'état d'urgence à genoux
à leur tir tu fais face
et ton indice andalou
au rythme des sièges
berce où me gercent les coups
un ravissement te piège
et ta dune me rend fou
Mon pays tu délires
l'élan interrompu
la vérité sauvage
ta liberté s'est tue
tu l'as laissé en gage
ta peau brunie en flux
que corromps et ravage
la violence des rues
Mon pays tu délires
les spasmes de tes chutes
quand nous ferons la chaîne
pour que le monde mute
nous serons tous nouveaux
pour te reconquérir
je serai très bientôt
avec toi pour la lutte
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9. |
Où est passé l'endroit?
01:44
|
|||
Où est passé l'endroit
de l'usure explosive
où chanvre et poing liés
tournent court au rouge
Vive l'allure d'une planète
vin allumé qui se vide
peut faire beau sur l'établi
donné de soi aux avides
Tous les outils aux poings durent
limant dans le cortège noir
les dés laissés tomber s'agitent
ouvrant une porte du regard
L'objet du sacre refroidit
et la potence vient des rues
le cri des blessures se campe
et l'abat tout d'une salve
Issue des goulues du métro
qui baille les affiches de la faim
la dynamite se paie à vue
à force chute on prend la main
Détruire l'étalon rend justice
au ciel le temps n'est pas plus clair
que lorsqu'on jette les artifices
plus de seconde plus de première
Un poinçon froid sonde le quai
saut périlleux pour l'avenir
tickets chargés d'éclats de poings
baillonnent des bouches ou font sourire
La mèche à la ronde brûle
l'endroit d'usure et sous le feu
travaille les deux mains liées
exulte et dégoupille des yeux
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10. |
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Un truc qui m'est venu
c'est assis à ton seuil
très vraissemblablement
tu sais à quoi c'est dû
vivre ensemble le sursaut
la porte grand'ouverte
dans le monde d'hier
ils incendiaient ses gonds
sans poigne et sans fureur
Buisson qui s'est-tu assis à ton seuil?
Quand l'un d'eux plus ou moins
a trois se fait la paire
tire une carte blanche
et monte comme un voleur
puis annonce sans pli
qu'il va passer la manche
si c'est un coup fourré
le manque a pour tout compte
la couleur en misère
Buisson qui s'est-tu assis à ton seuil?
Pour transformer l'oubli
l'homme et son coeur oscillent
entrent et ressortent en mer
et sur les bancs de sable
laissent trainer la quille
et son écharpe d'algues
qui t'habille de vert
et tout de noir les filles
met du bleu aux paupières
Buisson qui s'est-tu assis à ton seuil?
C'est une fée qui vient
l'idée aussi se farde
lestée du geste aux joues
à faire sur notre garde
dans une exploration
au front tant ça nous pousse
sur la bande ou la brèche
l'approche se fait à tous
sans livre et sans prière
Buisson qui s'est-tu assis à ton seuil?
|
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11. |
Où tu t'en vas
01:51
|
|||
Ton crème s'émousse
au fond des rades
t'attends la s'cousse
et tu t'évades
dans la tasse
au fond des glaces
où tout s'efface
derrière toi
Ton marc se brouille
à la cuillière
ta vie se mouille
c'est le revers
touilles l'effet
dans le café
qui se défait
devant toi
On parle ensemble
et on s'infuse
et nos silences
sont des ruses
dans le reflet
on s'est mué
pour un baiser
on se bat
Tu t'affectes
pour un sourire
joie fébrile
quand tu chavires
et tes remparts
au fond du bar
laissent un trou noir
où tu t'en vas
|
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12. |
Loin de Paris
03:00
|
|||
Un gabier à Montparnasse
se figure défaire la hune
au bout du mat où sa tignasse
se mêle à celle de l'infortune
qui porte la main à sa proue
s'enlisant toute à l'abandon
faisant un geste vague et flou
pour éteindre les derniers néons
Une sirène gémit et se plaint
au gré des rames de métro
correspondance on va plus loin
dans les couloirs qui font écho
emportant tout dans la marée
de sang qui bat au fil des veilles
au large des côtes de cette baie
eux se consomment nus au soleil
Leur bouche murmure trempée
un nom étrange et aérien
fléchissant sous le souffle frais
comme un fanal de bon matin
sans courtepointe d'abordage
leur écume est plus vaporeuse
car ils se touchent en pleine plage
gonflant leurs voilures nerveuses
Et tendant la chaîne des soupirs
soudain sauvés ils lèvent l'ancre
soudés mûs par un seul désir
dépasser leur corps qu'ils échancrent
forcer le ciel prendre le vent
qui ouvre le profond corsage
présageant sur l'autre versant
aux amants un nouveau rivage
Au coeur d'une violente tempête
un gabier va au rendez-vous
dans un songe avec une mouette
loin de Paris qui devient fou
|
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13. |
Quel silence!
01:49
|
|||
Je veux dire
en cas d'absence
ou étourdi
tout près de toi
pour être libre
ailleurs et vivre
le temps rebelle
on se baptise
comme on se croît
quand tu te croises
avec les nues
ou apatride
le corps au coeur
collé sous vide
en cas d'urgence
on se tire seul
on se calibre
le rêve au large
quitte la fièvre
on joue aux coins
d'un lieu en marge
du ciel couvert
même si la mer
quitte ses vagues
j'aurai de quoi
noyer l'enfer
en cas d'appel
d'un coquillage
d'un autre vent
dans la détresse
on s'improvise
migratoire
on se rencontre
les doigts moins fous
le regard doux
la bouche à boire
et au soleil
on se combine
une transfusion
une injection
d'amour sublime
sous les aisselles
ça réanime
la silhouette
et sur la veine
c'est une terre
configurée
aux mains de verre
qu'on a trouvé
sur une image
disparue
pour te revoir
et te toucher
sauf une larme
qui me ravit
ton nom intime
une autre absence
je veux dire
tout contre moi
quel silence
|
||||
14. |
Il reste tout à faire
02:43
|
|||
Le mal des solitudes
c'est un contrat au noir
et le coeur au rancart
tu te fardes la doublure
le front dans le brouillard
la bombe à la fêlure
les mains à la ceinture
et tes voeux à la gare
Tu te démarques un vide
et dérape trop penchée
au bout du bout des plaies
tu t'appuies sur tes rides
quand l'espoir s'est paumé
tu t'es prise en otage
c'est un drôle de présage
que le sort t'a jeté
Tu guettes pour le signe
ta silhouette fume
et ton fuseau d'écume
fait le point à la ligne
tu colles au trottoir
quand la vie fait un saut
où passent les badauds
au pays transitoire
Ta danse douloureuse
c'est ta vie en bavure
des rafales de cafard
d'amour à ta bouture
ton pluriel c'est d'abord
quand mon corps est ton corps
ta chemise en rupture
et moi qui perd le nord
La raison qui déraille
pour son bail au soleil
ton pays en éveil
chante tes retrouvailles
et ton nom ventre à terre
couché sur la moulure
d'un marbre nous figure
qu'il reste tout à faire
|
||||
15. |
Au néant les barrières
03:17
|
|||
La petite boîte noire
de plomb ou de sapin
donne la circonstance
dernière du jour
par la nature du nom
de son aspect ultime
et dans l'ultime essor
de nos gestes de mimes
nous levant sur nous-mêmes
de tous les corps éclos
en pensant à l'étreinte
du sable sous les sabots
car le feu ne s'éteint
pas quand l'âtre est trop chaud
le souffle encore brûlant
ne quitte pas il est tôt.
Les braises nous destinent
au creux des jours anciens
soleil que Colombine
et Pierrot ont atteint
derrière leurs masques tristes
où arpentant leurs rides
nous tentons sur leur piste
de voir nos traits splendides
toucher le sanctuaire
d'une terre promise
et déchirer le voile
de nos âmes éprises
de l'image troublante
des grandes latitudes
nous excisant de l'ombre
trouvant la plénitude
Au flanc d'une station
saignée du vieil exil
une prochaine nuit
nous verrons le profil
de la mort s'effiler
pour tomber en poussière
emmenant avec elle
au néant les barrières.
|
||||
16. |
Le dernier pli
08:44
|
|||
Tout juste avant de disparaître,
un oiseau bleu du dernier cri
joue atout maître, naître ou ne pas être,
un tour sans voir le dernier pli,
la vie va et s'en vient s'en mettre
entre clair obscur, jour et nuit,
entre toi et moi et, peut-être,
entre la mémoire et l'oubli.
L'impermanent en permanence,
mort et naissance des univers,
séjour au pair dans l'existence,
grandes vacances dans le mystère,
le cri se lève et dans la chair
pétrie des rêves à fleur de peau,
la nuit s'achève au clair de Terre,
c'est le Fiat Lux et l'an zéro.
Quand la secousse se fait lointaine,
que l'alchimie a opéré,
la sève de la vie court les veines
l'esprit vient s'y manifester,
l'alter ego, l'autre lumière,
est révélée à l'animal,
âme éclairée parmi ses pairs,
pour les guider vers l'idéal.
Ils partent conquérir l'ailleurs,
voyageurs de la nuit des temps,
pour voir venir des jours meilleurs
sous d'autres auspices plus cléments,
terres promises hospitalières
où certains disent: "Je suis d'ici!",
repoussant amis, père et mère,
"Allez voir ailleurs si j'y suis!"
Et ceux d'entre eux qui sont chassés,
le lendemain cousins germains,
un jour deviennent des étrangers,
voire des immigrés clandestins,
le poing levé, le dos au mur,
en tête d'affiche, tag ou slogan,
le nez au milieu de la fissure,
ils se figurent un sort plus décent.
Etat de grâce très haut de gamme,
état du monde, état des lieux,
état de choc, des bleus dans l'âme,
venez à moi ou sauve qui peut,
intermittents d'une vie prédite,
la messe est dite, c'est la pagaille,
ensuite la suite est sans limites,
les idées, comme les trains, déraillent.
Et puisque chaque passant trépasse,
laisse sa trace, je vous salue,
étoiles mortes, tour de passe-passe:
civilisations disparues!
Combien de crises et de naufrages,
et combien de voix se sont tûes?
Combien de routes et de passages,
mais combien de voies sans issues?
Elus pour le grand désespoir
des peuples, des guides, des rois et ceux,
dirigeants très soucieux de gloire,
on paie pour voir, faites vos jeux!
Le temps efface les belles promesses,
et le souvenir du malheur,
mais puisqu'il passe et qu'il nous presse,
qu'il emporte au loin les menteurs!
Qui se souvient si loin derrière,
qui le saura dans cent mille ans?
Le coeur balance et se fait la paire,
ou bien reste l'otage du temps,
"médiaventunivers" sublime,
le Dieu nouveau est arrivé,
c'est le meilleur des millésimes,
le fin nectar numérisé!
Tous les possibles pour bagage:
tourne la page, finis ton somme;
ouvre ta cage, fais le voyage;
tous les chemins mènent à l'homme!
Tout juste avant de disparaître,
un oiseau bleu du dernier cri
joue atout maître, naître ou ne pas être,
un tour sans voir le dernier pli...
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L'1consolable Saint Jean En Royans, France
Auteur, compositeur et interprète de ses morceaux, L’1consolable rappe, sur de bons vieux breakbeats hip-hop teintés de jazz, de blues ou de soul, la violence d’une société qui la pratique au quotidien tout en la prêtant à ceux qui se retournent contre elle. ... more
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