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F​é​ral

by L'1consolable

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Album "Féral" édition limitée 2xCD + digipack + 2 livrets de 20 pages chacun signés Ludovic Versace.
    25 titres.1h45 de musique.

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1.
Bonjour 03:33
Dites bonjour au rageux et à ses propos fâcheux à la verve énervée et au verbe outrageux, qui observe un tas de gens sous ce ciel orageux et éructe en marchant, insulte l'agent par jeu, ne voue pas de culte aux marchands, aux émules de l'argent, et exulte en crachant sur les fafs en passant, déçu de tous ceux marchant dans les pas de ceux d'avant, lui se fâche en se lâchant, lui par chance est barje ! Dites bonjour à celui après qui les cons courent, qui n'obtiendra pas le Prix Goncourt, ne participe pas aux concours, qui a pourtant bon goût rapologiquement, tout ça concourt à faire de lui un kickeur qui prend le bic, oeuvre à son tour, qui a plus d'un tour dans son sac, et pas de barbaque dans son four, qui s'en fout, raffole du tofu sans verser de sang pour un bifteck, ils me crient de rentrer dans le rang, les puissants se gourrent, ils sont fous, c'est pas la masturbation mais le son qui me rend sourd ! Hein ? J'ai rien entendu, si vous dites bonjour parlez bien fort, j'ai le tympan fendu, je me bats pour avoir mon dû, me suis pas pour l'instant rendu, malgré les pièges tendus, je cherche l'issue bien entendu ! Dites bonjour au glandu traitant de vendus les gens se plaignant du matin au soir, ne s'étant pas défendus, à celui scandant du rap vénère derrière cet air détendu pour voir des cous qui ondulent dès que pour le coup les placements tuent ! Dites bonjour à celui qui se tue à vous dire les secrets que l'Empire tait, tout ce qu'il y a de pire, de laid, dans ce monde immonde qu'il sonde si sombre est l'avenir, ouais, les temps à venir, les choses seront au mieux pires laisse tomber si t'avais escompté qu'eux répondraient à tes demandes, toute cette bande de gouvernants éhontés, c'est la débandade qui se répandra donc dans ces contrées, à moins qu'on ne les pende ou au moins qu'on ne soit prêts à les contrer ! Dites bonjour à l'effronté qui toujours est remonté, discourt pour faire court pour les pourtours de ce qui est montré, jette un coup d'oeil décentré sur ce qui est tout près de s'effondrer, sur le métissage de ces visages et paysages éventrés, dites bonjour, qui sait ce que je répondrai, ce que je vous dirai à mon tour, qui sait quel couplet je pondrai, quel ton je prendrai, ce que vous comprendrez de ce que j'ai l'applomb de scander, et ce que les gens vont se demander, s'ils vont changer ! Faut donc penser à se dire bonjour si c'est l'affaire d'une intro, je kifferais moi le faire vite en musique et parfaire le principe sur un beat en faisant un feat rimes et galères, en soignant style et grammaire, y'a que ça pour me tirer d'affaire ! Je m'exprime de la pire des manières, reste libre, évite les bannières, derrière des airs décontractés je reste un MC réfractaire, pour vite éviter d'être dépité, c'est mérité, j'ai débité des vérités, le beat je l'ai kické, je lui ai niqué sa mère !
2.
AAA 04:12
Je marche sur le macadam, je suis là, me balade avec le vague-à-l'âme, ça me rend malade de vivre une vie dont je vomis déjà la trame, j'ai grandi en ayant vite l'envie de tout brûler, que Paname crame, devant l'incendie je serai nullement celui tirant le signal d'alarme, je serai le bandit qui s'enfuit droit devant lui, derrière l'Etat cavale, je m'exclame ACAB dès que je croise un flic, je sais ce que ces gars-là valent, j'ai senti comptant mes centimes qu'on m'avait menti, tandis que mes repas passent à l'as c'est du caviar que nantis et vrais malfrats s'avalent ! J'ai ressenti que j'étais à la marge, pourtant petit, déjà la rage, pas candide pour un sou et pour des sous pas mal barje, pour la colère et la démission scolaire y'a pas d'âge, à celui où poussaient mes premières molaires j'étais à la page, m'étant dit que cette mascarade étendit mes camarades, j'ai brandi mes armes à moi, ma voix et des tas de palabres, j'étais gentil mais anti-trucs non consentis, ma vie ne sera pas fade, je te l'ai tant dit: s'ils scient la branche on tronçonnera le bas de l'arbre ! Si le capital reste l'ennemi à abattre, reste qu'il faut qu'on passe à l'acte, ce n'est pas l'amour qui nous rend aveugles mais la cataracte, on promène notre haine, ne voit pas le problème, et là je ne te parle pas de maths, et quand la révolte se réveille c'est à coups de batte que l'Etat la mate, au sommet on n'a pas de tact, on soumet par la BAC, quand le prolo en a sa claque le poulet dégaine sa matraque et commet des tas d'attaques mais n'omet pas que la fac- -ture passe à la trappe dans la mesure où il cache sa plaque et connaît l'issue de la procédure au tribunal, ça relaxe, c'est toujours pareil dans cette pièce, à chaque scène, à chaque acte, c'est pour le prolo que c'est dur, trop de blessures, de procès sur le dos, c'est sûr, le processus mène au fait que ces gars-là craquent ! Bosser surmené sans césure jusqu'à l'attaque cardiaque, si tu tombes des nues gaffe au fémur, si t'as la niaque barre-toi, frérot fais le mur, on te croit pas cap et toi t'as le trac, basta ! Leur forfaiture fait du tort et dure et la masse raque, crois-moi ! De l'embarras, voilà ma foi ce qu'exprimera ma voix quand l'Etat me narrera qu'on peut sauver prolos et bourgeois à la fois, on a des tas de tracas si on ne marche pas droit et ne suit pas la voie, dites à l'Eglise de la Sainte-Consommation que j'ai pas la foi, moi, que je galère à chaque fin de mois, que des barrières entravent ma voie, que le salaire à chaque fois me noie, que j'ai pas l'air mais que parfois je larmoie, que ça amène à être amer, la tête de ma mère je prépare le plat froid que sera ma vengeance, on me fait la guerre, je me défends, lance ma fatwa contre le monde des affaires, je me laisse pas faire, moi j'aboie, On ne va pas tout de même pas se taire juste parce qu'on croit qu'on ne fera pas le poids, on a la poisse, certes, ça et v'là le tas de merdes à la fois, mais moins la poisse qu'un Balavoine donc on se bat ma foi ! Les bourgeois acquièrent vue sur la mer et casbah de roi par l'esclavage du salariat qui fait de toi la proie, vu dans quel état j'erre ils me trouvent étrange, maladroit, espèrent que je me range, mais sur quelle étagère ? Là, je vois pas !
3.
Quitte à causer de bonheur, pour en voir le bout du nez il faut se lever de bonne heure pour les moins fortunés que les porcs tueraient, qu'ils viennent encore importuner, faire basculer au bord d'une émeute et de l'horreur d'une effusion de sang, on sent venir les donneurs de leçon, parmi ceux te sommant d'être un exemple d'honneur peu le sont, beaucoup t'enjoignent d'agir sans heurts, peu le font, pour me consoler de ma rancoeur et de ce qui me fend le coeur j'écoute tant d'heures de son que je suis en pleurs, devant sa splendeur je fonds, là où le bonheur fait silence et où l'horreur est une clameur de fond, ses pourfendeurs ne font que retarder l'heure de son avènement vainement, c'est comme un gant que les malheurs me vont, quand la douleur me ronge, et que tout lien se rompt, pour l'heure on ne demande que d'avoir un monde qui tourne un peu rond, le bonheur est un vieux songe de l'âge de Jean d'Ormesson qui nous endort de son mensonge, lequel donne le ton ! Refrain: Le bonheur nous fuit, et l'horreur nous suit à la trace, patatras, se trouve toujours où je suis, le bonheur nous nuit, que ce soit de jour ou de nuit, il discourt mais on peut toujours courir si on court pour lui ! Le bonheur provoque des haut-le-coeur, il nous met à bas, ne se donne à voir qu'à ses promoteurs qui s'en servent comme appât, entre ceux d'entre nous qu'on tabasse, et ceux qu'on abat, [le bonheur] c'est quelque chose qu'on n'a pas ! Le bonheur, nul ne sait ce que c'est, auditeurs comme auteurs, ce qui n'empêche pas ses promoteurs de le prendre comme moteur, manipulant nos peurs, se présentant en sauveurs, nous répétant qu'il n'y a que ça pour remettre du baume au coeur ! Le bonheur fait le bonheur de ses promoteurs nous disant qu'il faut en être l'artisan, l'auteur, dépolitisant nos pleurs en utilisant de beaux leurres en gros te renvoyant au fait que tu ne serais pas à la hauteur ! Le bonheur, c'est ce qu'on promet à ceux que personne n'aide, ce qui permet de vendre les sornettes du développement personnel à ceux qui galèrent trop, payent cher à en perdre sommeil, auxquels on monnaye le bonheur mais juste pour faire de l'oseille, fiers de faire peser sur l'individu le poids de la société comme s'il eut pu faire ce qu'elle aurait dû, et lui faire croire que ce n'est qu'à lui que tout son malheur est dû, si tu te crois libre il se peut que ce soit toi qu'ils aient eu ! Refrain Plutôt que parler de bonheur j'aimerais moi parler de joie, lui ne nous fait pas l'honneur de venir, ne nous laisse jamais le choix, et si tout ça déçoit, nous met en rage des fois, pour ce qui est de moi je pense qu'il faut changer de langage et de voie, c'est nos moeurs que ça dévoie cette course au bonheur, ce voleur de temps ne dévoile pourtant que vos leurres, le haut-le-coeur de l'attente lorsque latente est l'horreur de voir l'erreur et l'illusion brisant nos corps et nos coeurs ! [Le bonheur] c'est quelque chose qu'on n'a pas, on perd nos heures à le chercher mais ne trouve que la frustration et on mord à l'appât, la vie qu'on vit ne nous va pas, la joie nous prend pour rabats, on est paumés, pour nous sauver y'a plus maman ou papa ! Si par bonheur tu le croises, mets-lui un coup pour moi, pour ses mensonges et son emphase et ses sales coups sournois, tous s'acharnent mais le trouvent pas, du coup y'a pas beaucoup le choix, je boude l'espoir pour me courave et troque bonheur pour joie ! Refrain
4.
Imagine: ça y est, c'est le haut du panier, je parle d'une vraie place en tête, en fait on vient enfin de gagner la lutte des classes, c'est là que débutent les frasques de celles qui en peuvent plus et se lassent de ces trouducs de l'Etat, si elles les débusquent...hélas ! Elles? Je te parle bien-sûr des masses, si elles les démasquent elles les brusquent et brutalisent, oui jusqu'à ce qu'ils trépassent ! Ils? Je parle des cossus, des paces-ra, de ceux d'au-dessus dont on se passe- -ra vu que d'autres suent tandis que ces types rêvassent ! Eux font fortune du fait d'abord d'une vraie crasse, font leurs thunes sur le dos des corps qui certes endurent mais cassent, pas de veine ! Mais qu'à cela ne tienne on abjure ces facéties, c'est si facile de faire que ces enflures s'effacent ! Il suffit en fait au fond de faire face, et s'ils veulent tenir tête de proférer de vraies menaces, et de les mettre dès le passage à l'acte de ces nases à exécution, que ces gars-là jactent et la plèbe les schlasse ! Refrain: Alors que brûlent les voitures et les commissariats, le bourgeois paie cher la facture à la cafétéria de la fracture qui nous sépare de ceux désormais parias, ils vont goûter la dictature du prolétariat ! On a envie de pan-pan! T'entends? Fini le bla bla ! Pour les oligarques, l'élite, on prépare des petites hagras, dès qu'on voit le mari de Brigitte ou même celui de Carla on crie "Hey, toi, viens que je t'explique ! Par là !" Mettons que le ton soit monté, qu'on ait les jetons du côté de l'élite éhontée de peur que nous les jetions, reste une question: quel cul lèche-t-on? Elle doit les hanter ! "Qui contenter pour éviter que nous y restions ?", doit-on se demander chez les gens des hautes sphères, qu'ils laissent les autres faire, c'est là l'idée que nous émettons, mais c'est au goulag que nous les mettons, dans ce goût-là, on leur en fait voir de toutes les couleurs comme chez Benetton ! Oula ! Sale temps pour les bourgeois ! Leurs entourloupes nous lassent, les épargner, pourquoi? Eux nous firent beaucoup de crasses, croyant gagner le tournoi, s'octroyant tout, se disant "ces liasses, je vais les garder pour moi !" "ou pas", a-t-on envie d'ajouter, depuis qu'on écoute Almamy Kanouté, et tape des foots avec Julien Coupat, n'avons-nous pas là le plaisir d'écourter le règne de la bourgeoisie à court terme après ses putains de coups bas ?! Refrain Et si les Gilets Jaunes ravageaient l'Elysée, il rirait jaune Jupiter dès qu'il se saurait visé, si les foules comptent éliminer les fous qu'on élisait pour lui qui avait écrit Révolution ce serait le moment de réviser ! Mais comme il y connaît rien il fuit illico, dit à Brigitte "Chérie, j'y go !", grimpe vite dans un hélico, se doutait qu'on voudrait lui faire beaucoup de trucs pas très légaux, jouer avec ses membres découpés comme avec des LEGO ! Tout ça a des échos positifs, observer ces blaireaux au supplice a un té-cô trop jouissif ! Gros, tu kiffes, mais pas juste parce qu'on leur prend en gros du bif, mais parce que pour une fois c'est toi qui les rend productifs ! Si les suppliciés supplient on ne fait pas l'aumône, le projet c'est pas juste de changer de chef, on ne veut pas d'autre trône, ils n'iront pas à l'hosto, ils suivront Carlos Ghosn, ils fuiront, je traduis pour les traders: you guys are all gone ! Refrain
5.
Elle se tient immobile à la croisée des chemins, entre hier et demain, son instinct et le destin, autour les vautours attendent leur tour et le festin, le passé n'est que vestiges et l'avenir est mesquin, elle cherche l'horizon des yeux pour peu qu'il en reste un, jours et nuits s'amenuisent, le territoire est restreint, depuis le quai se plaint de sans cesse voir passer le train, les pieds qui traînent après sans pouvoir en mettre un dessus, l'issue est incertaine, qu'elle l'ait su est certain, certes c'est déconcertant mais c'est pourtant sincère, d'un revers de main le vent balaye ses repères vains, pierres déposées le long des chemins dont il ne reste rien, elle ne se souvient plus bien quand la lumière s'est éteinte, hésite entre audace et renoncement, entre estime et dédain, elle regrette un peu puis se dit que c'est crétin et reste interdite à l'idée que Dieu serait chrétien ! Refrain: Soudain le tonnerre gronde au milieu des décombres, le vent se déchaîne et tombent des trombes et des trombes, elle attend patiemment que tout s'écroule et s'effondre, elle écoute s'écouler les secondes et basculer les mondes. Soundain le tonnerre gronde au milieu des décombres, le vent se déchaîne et tombent des trombes et des trombes, autour le ciel est sombre, elle fouille en elle et se sonde, elle regarde se dérouler ses songes et basculer les mondes. Elle se trouve pile entre ombre et lumière, ignore tout du lendemain et ne se souvient plus d'hier, comme abritée et prisonnière de quatre murs de pierre où rien ne pousse si ce n'est de la poussière et du lierre ! Le temps est comme figé, elle a en somme pigé qu'ériger ce jour en tragédie serait comme tricher, elle voudrait un billet retour, y'a personne au guichet, libre de faire ou pas ce à quoi elle est obligée, piégée par sa déroute, elle éprouve des doutes, est-elle venue seule ? S'est-elle seulement gourée de route ? Mille tempêtes se succèdent et le ciel pleure toutes ses gouttes, elle attend le dégel et que viennent les plus belles journées d'août, mais doute, perd vraiment foi, pas vraiment le choix, elle n'en croit plus la venue même en droit, elle est sans voix, son rêve s'est achevé un million de fois, un million de fois elle s'est retrouvée au même endroit ! Refrain Elle est assise au bord du ravin, se ravise et sait que tout essai pour en partir sera vain, dans son dos le sol se dérobe, de ne pas voir elle l'a feint, mais elle est au parfum, au fond sait que c'est le début de la fin, a-t-elle pu suivre le lapin au fond du terrier, rester enfermée, connaissant le tableau ? C'est elle-même qui l'a peint. Lui a-t-il mis le grappin dessus vu qu'elle y est, plantée sans germer dans ce trou où elle s'emmure parpaing après parpaing ? Elle se dit qu'il est tard d'un coup, comme étourdie, ses pensées tourbillonnent encore et déjà elle s'est tout dit, s'est-elle mise seule dans ce bourbier ? Fallut-il que ce fut ourdi ? Elle se découvre embourbée, se pensait pourtant plus dégourdie, elle essaie cela dit de regarder devant mais dès le départ des souvenirs d'avant affluent dans un raffut d'une grande rareté, la fin ne saurait tarder, qu'y a-t-il à perdre, à gagner ? Qu'y a-t-il après ? Elle sait qu'aucune hypothèse n'est écartée ! Refrain
6.
Au commencement fut le mouvement, tous les atomes se soulevant comme sous la houle ou le vent, le grand boom dans le cosmos, le choc cause des remous dans l'espace et le temps, le néant laisse place à un écoulement, à l'aube des temps fut la matière, les atomes qui s'allièrent, formèrent le gaz et la pierre, qui s'agrègent de mille manières, mille planètes qui s'éloignèrent, entre Andromède et la Voie Lactée, Jupiter et la Terre, l'oxygène se mélangeant à l'océan primitif, le plancton se multiplie, le vivant est inventif, la première dans l'atmosphère, la couche d'ozone est formée, les formes de vie se diversifièrent, la terre peut être abordée, le lichen sut y faire, derrière la vie prolifère, mille formes de vie viennent, s'interconnectent entre elles et diffèrent, des espèces apparaissent, certaines s'eclipsèrent, y'a 200 000 ans les humains se nichèrent parmi les mammifères ! Refrain: Depuis l'avènement des océans, depuis que le monde est monde, depuis que le vivant est opérant, on se défend comme l'indigène face au conquérant, le vivant face à l'inerte et le démuni face au possédant ! Depuis l'avènement des océans, et jusqu'à la fin, jusqu'à ce quil n'y ait plus rien, jusqu'au néant, on se défend comme les salariés face aux gérants, les sujets face aux tyrans et les petites gens face aux géants ! Au jour d'après vient le désastre, l'homme s'érige contre la nature, se dresse contre les astres, contre les puissances du vivant dont il est constitué, en elles il puise sans cesse, et sans se soucier de leur restituer, c'est l'avènement de l'élevage, la guerre aux autres fait rage, le féral se fait rare, se verra repoussé dans les marges, le domestique fait loi, le sauvage est à l'étroit dans des cages, l'homme déploie l'artifice pour sélectionner des bêtes sages ! Tout ce qui n'est pas docile nous est hostile, les "nuisibles" sont honnis, on domine, c'est notre style, le rapport aux autres formes de vie qui sera désormais possible, nos cibles sont pourchassées au seul motif qu'elles n'ont pas le profil, on opprime les autres pris dans le même écosystème, et estime qu'on produit le vivant, se l'approprie même, que sans l'homme qui gère de là-haut, la nature c'est le chaos, on l'exploite, l'épuise jusqu'au désastre, et puis ciao ! Refrain Au dernier jour, le vivant se bat jusqu'à son dernier souffle, la vie meurt mais ne se rend pas, les êtres lambdas et les voix qu'on n'entend pas de ceux d'en bas, ceux qu'on voit faire les cent pas dans leur cage et attendre le combat, pour eux ce monde-là c'est l'homicide à base de pesticides, l'animal humain mène au vivant une guerre fratricide, v'là le suicide ! Il scie la branche où il est assis, scie de plus belle, le gus paye à crédit comme il n'a pas de liquide ! On n'est pas près de signer l'armistice, les ZAD s'immiscent là où la vie est promise à l'artifice, face à mille vices que déploie le capitalis- -me il semble que le vivant se débat et se bat contre son sacrifice, si la désolation règne on connaît les solutions: la fin de l'élevage et l'ensauvagement à profusion, que fleurissent donc les forêts laissées en libre évolution, tout ça n'aura de résolution que par la révolution ! Refrain
7.
(L'1consolable) Tant d'hivers peuplent nos rêves, tant de vaisseaux dérivent sur les gerçures de nos lèvres, peu de vassaux qui survivent, eux déclinent, peu d'assauts nous laissent vivre, nous délivrent de nos fièvres, les chasses aux audacieux qui se soulèvent, hurlent aux cieux menaçants qu'ils crachent sur Adam ou Eve, le futur est glaçant, écrasant, et le passé est lassant, tous luttent dur, beaucoup crèvent, on suture comme on peut nos bouts de rêves, on sature, ils supputent qu'on n'a plus beaucoup de sève, on s'en tire comme on peut, inutile de sortir ce ton pompeux, on se bat sans repos ou trêve, peu s'assurent mutuellement, sabre ou glaive, on se défend plus tellement, le ruissellement a le goût de grève, le réel ment, il nous piège, la vie gît à nos pieds, et vainement on se dit qu'on la trouve brève, on n'aurait peu de forêts, parcs ou drèves qu'on ne saurait pas quoi faire pour nos frères d'âme ou de sève, ça nous met hors de nous, ils nous mettent à genoux, nous supplient quand la foule à bout se lève, le tableau est sombre et la coupe pleine, ça nous mène à sombrer, faudrait d'emblée que ça nous serve de leçon, et l'on sait de quoi leurs sales coups relèvent, l'énoncer, dans ce son, et foncer à toute verve ! Refrain: C'est l'ombre au tableau, c'est le bateau qui dérive, peine à se remettre à flots, loin des rêves, et des rives, les matelots se jettent à l'eau pour survivre à l'agonie de ce monde mégalo ! C'est l'ombre au tableau, le temps est au beau fixe, le ciel qu'on fixe n'est pas beau, c'est la mort qu'ils élaborent dans les labos, mais la vie attend dehors, et le chapître n'est pas clos ! (E.One) Nous, on veut obscurcir l'obscurité, on rêve de révolte et d'unité, esquive le médiocre, la nullité sur des putains de beats qui dépotent, donc avec respect et crudité on pose nos secrets, notre nudité, pas besoin de pister l'adresse IP, on veut l'amitié, la susciter, Naïm et oim on est des techniciens, on apporte l'amour, les épices, on t'invite à méditer nos pistes malgré les menaces des policiers, y'a rien à modifier, on est camarades, pas colistiers, on agit à la marge et au large du pe-ra polissé, c'est l'ombre au tableau, le ras-le-bol dans les grandes agglos, la méduse, le dernier radeau, c'est le déluge dans les champs de pavot, du coup je suis obligé de paraître confiant comme Jay-Z, à la fois vandale et paisible, c'est L'1consolable qui préside ! Refrain
8.
9m2 03:52
Y'a pas de soleil dans ma cellule, cerné par ces murs qui m'obsèdent et m'observent c'est dur de trouver le sommeil, ici c'est nul, et à part m'opprimer je ne sais pas à quoi mes hôtes servent, déprimé et en prime évidemment réprimé et privé de liberté et brimé, la seule option c'est de trimer, oui mais à travers les barreaux de ma cellule étriquée j'ai pris mes marques et remarque que je suis privé de voir le soleil briller, et prié de faire profil bas et de pas dévier, constamment épié et piégé dès lors que t'es grillé, si un maton me bat qui m'entendrait crier ? Chaque jour est un combat, on se bat pour pas perdre pied et vriller, dans 9m2 c'est dur de ne pas se perdre, je manque de verdure quand bien même je fume parfois de l'herbe, à force de tourner en rond et de séjourner en zonz' on finit par devenir taré et faire de la merde ! Refrain: Je rêve de m'évader et me barrer, et pas rester à pester, égaré dans mes 9 mètres carrés, personne n'y est jamais préparé, des tas deviendraient tarés aux arrêts dans mes 9m2, et si me savoir là vous fait marrer, sachez que personne n'est sûr d'être épargné par mes 9m2, penser et pisser et passer le temps, me glisser dans le lit c'est limité à mes 9m2 ! Dans ma cellule je fais les cent pas, et je sens passer le temps, j'attends que mes journées ne changent pas, je fais les mêmes constats, les matons sont des monstres a- -ssoiffés de mon sang, bon sang ici y'a jamais de cances-va, et quand je pars en vrille l'isolement me ramène dans le droit chemin, je pense pas que demain on ait fait de moi ce que les gens croient, cet endroit où l'on est en proie à des traitements pas très décents me broie, ma vengeance sera un plat qui se mange froid, qu'ils ne comptent pas sur ma réinsertion, après ce que la prison casse et détruit on est pris au piège d'une vraie inversion, traite-on la détresse avec le mépris ? C'est le prix de tous les coups que j'y ai pris, ils n'auront que ma haine et mon aversion, pas question de verser dans le larmoyant, je combats ma trouille en fouillant tout ce temps dans le courage troublant de Jean-Marc Rouillan, mon corps rouillé regarde encore mon âme se mouillant, elle qui s'évade souvent malgré les gardiens patrouillant ! Refrain Dans ma cellule, y'a peu d'espace, nos pleurs laissent place à des haut-le-coeur et quelques messes basses à nos heures perdues, les journées comme les années se passent dans l'envers d'une société dont les plus maltraités se lassent, hélas y'a peu d'espoir que les choses changent, tant qu'on aime voir les pauvres gens dans la merde et traite les autres d'anges, le mérite sert en fait à entériner l'arbitraire, des fois qu'on ne veuille pas s'y faire et que les prolos se vengent, c'est qu'ils perdent au change tant que les riches font des biftons, et pire font main basse et nous l'impasse sur le moindre petit rond ! Sympa cet arbitrage, un tas de cris de rage viseront des frictions, y'aura jamais de justice, non, tant qu'existeront des prisons ! Nous méprisons les décisions prises, on le sait, sous l'emprise on- -tologique d'un prisme en prise avec leur triste vision, souhaite-moi qu'un beau jour je m'évade comme Michel Vaujour, quant à savoir si je crois dans leurs lois, ne m'en veux pas si je te dis "non" ! Refrain
9.
Des chants d'esclaves dans les champs de coton aux chants des enclaves coloniales visant sur le champ le colon, la tradition se prolonge depuis Christophe Colomb, résonnent les chants de ceux qui luttant trouvent le temps trop long, des negro spiritual face aux maîtres qui ricanent, souffrances faite musicales qui donnent l'énergie vitale, l'American way of life c'est l'Afrique qui canne depuis la canne à sucre et ce jusqu'au mépris de Reagan, la musique accompagne les luttes et combats qu'on gagne, "We shall overcome" résonnera quand King fera campagne, le mic on le braque, affront de taille, pas besoin de passe-montagne ! Que je lâche mon arme ?A ce compte-là c'est la défaite en rase campagne ! Sera-t-on de taille ? C'est hélas le temps qui le racontera, pour moi le contrat c'est de faire la bande-son de tout ce qu'on affrontera, ne sachant pas se faire à ce monde-là, on le combat, l'amendera, ce rap-là remontera le moral des troupes et me servira de mantra ! Refrain: Des champs de coton aux cités de Trappes, des chants d'esclaves aux couplets de rap, on ressent l'évidence de la zique comme acte de résistance, la persistance du son donne du sens à l'existence ! Du Bronx et Harlem jusqu'aux ghettos de Sarcelles, de Public Enemy et Rhazel jusqu'à Pablo Hasel, la zique esquissant le combat contre les nuisances, on s'arroge droit au bruit pour briser la loi du silence ! Fin XIXe on chante même la Semaine Sanglante, à Paris l'air charrie les espoirs que les peines enfantent, Thiers tue la Commune dans l'oeuf mais elle en a dans le ventre, quand tous les pauvres la chanteront c'est moi que ça enchante ! Depuis le Temps des Cerises jusqu'au Chant des Partisans les luttes se lisent dans le champ vivace des Arts Vivants, du ghetto de Varsovie jaillit le chant de Treblinka, tant qu'on a de la voix on répliquera ! Quand la coupe est trop pleine de trop de douleurs, trop de peines, les noirs pour leur cause plaident par le blues ou le gospel, leur couleur est la cause des problèmes que leurs gosses traînent, changer le monde les obsède car l'époque est obscène ! Les gospel songs deviennent des protest songs, des appels à soi-même qui vous disent en gros "Stay strong !", et le long de la route pour se libérer que l'ennemi nous promet longue, se battre sans musique serait comme attendre pour nous sauver le gong ! Refrain Y'a eu ZEP, Ministère AMER, NTM, La Rumeur, Youssoupha, Sniper, plus de procès que ça tu meurs ! Suffit qu'un faf s'offusque, qu'un keuf ne soit pas d'humeur, et le rappeur fait les frais de celui qu'il effraie, qui a eu peur, à la lueur de ces levées de bouclier on fait le constat que le rap est le digne héritier de ces musiques oubliées, qui toutes disaient le quotidien de ceux niés ou pillés, toutes musiques de racisés, d'ostracisés et d'ouvriers ! Leurs voix parsèment nos combats, les martèlent, des bluesmen aux jazzmen en fait on ne change pas de thèmes ! Le rap leur succède sur la scène, nos micros larsènent, l'Etat souhaite qu'on la ferme de Mohamed à Pablo Hasel [c'est la même] ! Des musiciens de jazz incarcérés aux USA à Victor Jara tué après qu'on ait rompu ses doigts à El General torturé sans même qu'il n'y ait eu débat, quand la répression s'abat sur ces voix elle fait du dégât ! Refrain
10.
Parfois 05:02
Parfois les choses sont différentes de d'habitude, les gens changent d'attitude, s'insurgeant par lassitude, ceux qui sont las titubent, soudain prennent de l'altitude, et se battent, c'est rude, les puissants les accusent d'ingratitude, mais souvent ils se laissent endormir par l'idée que c'est ainsi et surtout que ça pourrait être encore pire ! Parfois je n'y crois plus, j'ai plus la foi, vu que je me suis fait avoir en y ayant cru des tas de fois, que le grand soir tant attendu me poussant à élever la voix, que l'insurrection qui vient s'est perdue, qu'elle ne viendra pas, mais souvent je me dis qu'on n'a pas le choix, que la lutte y'a que ça pour donner du sens et éprouver de la joie ! Parfois je voudrais shooter Macron et tous les patrons qui nous exploitent et nous versent pas de ronds, tous ces sales cons d'experts qui viennent nous faire la leçon, me délecter de leurs supplications, je t'assure que je couperais pas le son ! Mais souvent je me dis que ça sert à rien, si j'en rétame un, un pire que lui lui succèdera demain ! Parfois je veux croire qu'il y a de bons flics, mais dès que je veux le voir, là tu peux me croire ça se complique, d'autant quà chaque manif je prends tarif, ces sales cons me niquent, chargeront puis frapperont vite à grands coups de bâton, de trique, mais au fond je sais que tous les flics sont des bâtards, 1312 sur ma plaque sont les seuls chiffres qu'auront les radars ! Refrain: Parfois la vie est improbable parfois y'a de quoi péter un gros câble, mais souvent c'est comme d'hab, tout est normal, y'a ni de licornes ni d'hommes-crabes ! Parfois la vie est improbable parfois y'a de quoi péter un gros câble, mais souvent c'est comme d'hab, tout est normal, à part Zemmour et Orban ! Parfois je m'absente et j'arpente d'autres territoires, et pour changer du rap je chante, plutôt que de m'étaler et de dévaler la pente je m'en vais chercher la sente pouvant combler mes attentes, mais souvent je reste planté là, et quand je me déplace je vois mes traces dans mes pas ! Parfois je doute de ceux qui m'entourent, les traite de menteurs et me gourre plus souvent qu'à mon tour, l'ennemi me monte la tête évidemment pour m'entourlouper, me couper des miens, ce sont les techniques qui ont cours, mais souvent je sais que c'est sur leur bonté et leur soutien sans faille que je me repose et que je peux compter ! Parfois j'ai l'impression de pas savoir gérer la pression de regresser face à l'agression, mais pas question de lâcher, non, que le renoncement emporte mon adhésion, ni de laisser le bourreau remuer le couteau dans la lésion, donc souvent je me bats comme pas permis pour que la vermine capitaliste cesse de me faire la sère-mi ! Parfois le prolétariat arrache des victoires, on entend des cris de joie chez les parias, on écrit l'Histoire, faute d'avoir vu le Grand Soir on a des petits soirs, autant de lueurs d'espoir qui nous éclairent dans cette nuit noire, mais sinon on enchaîne les défaites, c'est chez les dominants et les puissants qu'on fait des fêtes ! Refrain Parfois je me dis que je suis patient, depuis le temps que j'attends, que je suis conciliant, que je suis pas chiant, que je vis en me détachant, en trichant comme des tas de gens, face aux problèmes d'argent et à ce que nous fait le système marchand, oui mais souvent je me bats pour le changer, certes peureux devant le danger mais trop rageux pour me ranger ! Parfois je voudrais être pacifiste. Tendre l'autre joue? Pas si vite ! Je mange pas de ce pain-là, ne crois pas que je suis le Christ ! C'est juste que je répugne à la violence, l'Etat commence puis simule l'affolement devant les assauts que je lance, mais souvent je vois que ce n'est pas moi qui pour le coup choisis le niveau de violence, mais la police et la bourgeoisie ! Parfois je me dis que j'ai souvent raison, et que ceux qui pensent que j'ai tort de le croire sont sûrement des cons, que je suis sûr de mon raisonnement donc je compte sur mon oraison pour leur faire entendre raison, sans quoi là je sors de mes gonds ! Mais souvent je me souviens que j'ai parfois tort, et qu'alors je dois beaucoup à ceux qui me disent qu'ils ne sont pas d'accord ! Parfois je me dis "Fuck le système capitaliste; fuck ceux qui y règnent et ceux qui l'aiment; je poursuis la liste: fuck ceux qui croquent malgré le dilemme, qui jouissent de ce qu'ils y prennent, espèrent qu'il périclite de lui-même" ! Oui, mais souvent je me dis qu'avec mon ordi, mes hobbies, mes produits, le système j'y suis aussi ! Refrain
11.
Gare 04:30
Gare à ceux qui s'appartiennent, se bagarrent, tiennent bon et dont bien des exploits vous parviennent, dont les voix lointaines viennent ternir le tableau que voudraient vernir des salauds qui nous laissent sous l'eau, nous malmènent, gare à la peine, à la haine, à la saine détermination face à mille nations qui savent où le mal mène, gare à ceux qui se démènent et ne disent pas "Amen", ceux laissés à la traîne et dont le soulèvement démarre à peine ! Gare à ceux qui se soulèvent, à bout de bras, partout rêvent à bout de nerfs de faire taire celui qui leur crie "marche ou crève !", gare à ceux qui déploient sabre ou glaive, à bout se lèvent contre un monde obscène où le poison a le goût de sève, où le travail rendrait libre et consommer heureux, gare à ceux qui se délivrent et sont plus désenchantés que peureux, gare à ceux qui prennent des coups, saignent, et se souviennent que sous ce règne y'aura jamais de dépôt des armes ou de trêve ! Gare à ceux qui en prennent acte, et se débattent, essaient de capter où se trouve l'issue avant le dernier acte, ayant déjà essayé le tact et de débattre, les proies qui s'écartent du droit chemin tracé par ceux qui les prédatent, gare à ceux qui à vos tables s'inviteront un de ces quatre, et quitte à perdre savent qu'ils auront au moins bien fait de se battre, dont la patience interprétée comme telle épate, qui sont tous dans le même état et le sentent comme des télépathes ! Gare aux barjes qui vivent dans vos marges, sans le chômage et sans autre aide et à qui je rends hommage, gare aux bêtes rendues sauvages se libérant de vos cages, aux gens trop sages ayant trop de rage qui un jour en gros se fâchent, à qui vous lancez "Ne faites pas l'enfant ! C'est nullement de votre âge !", qui se jettent à l'eau, nagent plutôt que d'attendre sagement le naufrage, ceux qui ont rodave l'enfumage derrière l'enrobage, qui écrivent leur propre histoire faute de la trouver dans vos pages ! Refrain: Gare à ceux qui s'appartiennent au lieu de vous appartenir, gare à ceux qui se bagarrent, tiennent, qu'est-ce-que tu veux faire à part tenir ? Gare à ceux qui se souviennent de ce que la plupart ne veut pas retenir, gare à ceux qui soutiennent qu'à l'avenir vaut mieux faire le mur plutôt que de le voir venir ! Gare à celles qui s'appartiennent et parviennent à se défaire de l'emprise des sales types qui les briment et malmènent, gare à celle qui se délivre, est libre, et livre une autre version des faits et dit que cette vie est la sienne, gare à celle que t'appelles la chienne, que tu juges malsaine, gare aux femelles mises à mal, gare au jour où le mâle saigne, gare à celles qui savent que la victoire viendra d'elles, en appellent à Jacqueline Sauvage, Bella et Adèle ! Gare à celles qu'on voudrait belles, et dociles si possible, qu'on associe au cheptel, elles qui refusent d'aller faire la vaiselle, de se raser les aisselles, et d'être ce qu'on voudrait d'elles, gare à celles que tu gifles et querelles pour qu'elles reniflent tes semelles, qui se rebiffent et se rebellent, gare à celles que l'on prive d'être celles qu'elles sont, mais dont on ignore le désir de vivre qu'elles recèlent ! Gare à celle qui te jarte avant que tu ne la jettes, celles qui partent et te mettent une tarte avant que tu ne la mettes, un tas de mecs diront d'elles qu'elles ont perdu la tête celles qui se tapent non-stop et se battent comme les suffragettes, celles qui démarrent le combat pour que les abus s'arrêtent, celles qui s'apprêtent à se battre et n'attendent plus que ça pète, celles qui rebattent les cartes, et partent du principe qu'elles se battront contre le patriarcat jusqu'à ce qu'elles aient eu sa tête ! Gare à celles qu'un tas de gars harcèlent, que vous disiez tous douces comme du caramel, qui à la pelle se tapaient les gosses, le ménage, la gamelle, celles qui ne répondront plus présentes à l'appel, faites gaffe à elles, gare à celles que tous disent soumises, qui repassaient par le passé futals froissés ou chemises, celles dont vous ne vous êtes jamais souciés de tout ce qu'elles vous disent, qui mettent en galère ou crise votre emprise sur elles et vous brisent ! Refrain 2: Gare à celles qui s'appartiennent au lieu de vous appartenir, gare à celles qui se bagarrent, tiennent, qu'est-ce-que tu veux faire à part tenir ? Gare à celles qui se souviennent de ce que la plupart ne veut pas retenir, gare à celles qui soutiennent qu'à l'avenir vaut mieux faire le mur plutôt que de le voir venir !
12.
Samouraï 04:09
Les paraphrases en guise de katana, le mic à la ceinture, la main sur le câble ana- -logique, la logique implacable du guerrier par ana- -logie, un pera imparable derrière l'apparat, je suis le bushido, j'ai le flow comme des flux d'eau et je suis dos au mur mais les mots que je murmure font du judo, l'armure que j'arbore est faite de sons forts et gutturaux, je rature ces fichus mots crus, pose mon carnet sur le bord du bureau, éduqué à la dure pour inhiber la peur, parolier en armure pour faciliter le labeur, samouraï comme j'eus été pirate et hacker, ce dans la pure tradition des luttes que j'ai à coeur, et le budo me permettra de terminer le boulot, manier tout flow de sorte à éliminer le bourreau, qu'on me mette la tête sous l'eau, qu'on m'attaque en traître ou de dos, ce n'est qu'une goutte d'eau dans ma tempête de Jeet-Kune Do ! Refrain: Et je cherche les brèches, tous les passages ou failles, warrior anar, pas le genre de bâtards qu'on adoube à Dubaï, je rebrousse pas chemin, je me cache dans la broussaille, je les débusque un à un où que ceux qui ont la frousse aillent ! Beaucoup de rage et de courage, c'est là ma trouvaille, et puis le coeur à l'ouvrage qui me suivra où que j'aille, mes punchlines vous sabrent un bourgeois, j'ai le bagout de taille, j'ai le pe-ra pour arme et me bats comme un samouraï ! Pour les bourgeois j'ai des coups de sabre, des palabres qui coupent court et passent pour des boutades, chaque bout de phrase, chaque loop fout des frappes sourdes et redoutables, les coups partent et foudroient à bout de bras, ça secoue l'arbre ! Le même mal ; pour me battre les mêmes mots, la riposte est verbale pour les mettre au tempo, le capital se fait la malle et détale, le flow fait du kempo, létale peut être l'issue, les textes font tomber les menpos ! Samouraï, pur adepte du développement du rap, autodéfense d'une classe face à des offenses durables, leur perfidie insidieuse s'insinue sans que tu le captes, tandis que les uns n'ont rien d'autres demandent du rab ! Le groove frappe, pas de vocoder ou de trap, je suis de l'école du boom-bap, laissez, le sensei c'est Tupac, mon flow pour le coup fout pas mal de coups de latte, beaucoup de claques, devant mon kung-fu même le shogun craque ! Refrain Les mots que j'agite sont autant de wakizashis, la zique agit magique, je gratte, prends le mic et ça chie, ça kicke salement, l'ennemi prend v'là le tas de gifles et déjà gît, une attaque ? Je réagis. J'ai pas le trac, je déploie le chi ! Qu'on me défasse et m'écrase, c'est pas dit, j'ai les phrases qui charrient des messages qui tarissent l'énergie de l'adversaire, et les pages qui varient selon les cas, et la rime qui décapite vite, qui parie ? Je sais le tao, après le pao c'est toi que je vais mettre KO, si je pare tes coups bas, tes attaques ne volent elles pas haut, les bourgeois me craignent comme si j'étais Castro ou même Mao, j'orchestre au fil du temps mes assauts par la MAO, j'aime pas trop ni les nobles ni les forts, mes rimes débordent et je les sors, je kicke les prods et les porcs, et je palpe les corps sans vie, remue le stylo dans la plaie, tant ça me plairait de revenir shlaper l'ennemi si le devoir m'appelait ! Refrain
13.
Assez ! Terminé de plaisanter, il est temps de me présenter, je reste l'étranger et le danger aux yeux des "vrais" français, loin d'être enchanté dans un monde en si mauvaise santé où le passé passe, le futur se casse, et le présent se tait, on se défend dès le départ, j'étais barje comme vous le pressentez, j'ai des idées déjantées et j'ai décidé de les chanter, scander ce qui hantait mes pensées m'évitait de déchanter, et kicker le beat j'avoue que j'ai vite été tenté ! Me voir moi quémander ? Mais pourquoi donc ?! J'ai tout l'aplomb pour me servir, et de toutes façons ouais je trouve ça con de se taire, et j'y arrive pas je l'ouvre garçon, écoute, va donc te faire cuire un oeuf si t'en bouffes -moi non-, et pousse-moi le son à fond car c'est là toute la leçon que je t'enseigne, tes tympans saignent mais c'est par goût de ce qu'il y a de bon, j'avoue que je crois qu'on se fourvoie, que ça ne tourne sans doutes pas rond si tu te sens comme un poisson dans l'eau quand tant d'autres bouffent l'hameçon, si t'en doutes, pardon de te déranger, dans ta petite vie t'es rangé, moi j'ai mangé des coups, du coup j'ai qu'un but c'est me venger, j'ai une soif de voir les temps changer à étancher, s'être rangé sans être en rage j'y suis étranger ! Et changer le monde m'a sans cesse vraiment démangé, je reste véhément, et quand j'ai mal deviens un vrai danger, je parle de choisir et de trancher entre franchir et flancher, je lance des cocktails-mots, ces morceaux sont des grands jets ! Pas question de débarrasser le plancher, non! Fâcher les gens très cons, la vache, je sens que j'ai le don, clasher sans cesse, combattre ceux qui ont fait don de leurs voix, pour dire au revoir à ce monde combien de temps met-on ? Je me revois foutant des gnons aux bourgeois dans mes sons ! Pourquoi ? Ma violence démesurée n'est pas sans raison : leurs coups bas font que je leur vole dans les plumes car nous en laissons au combat, trente ans qu'on bat en retraite, faut que nous en tirions les leçons ! Faut que la peur change de camp, que nous leur foutions les jetons, qu'on les humilie, sors les plumes, le goudron -et le plomb-, ça prend des plombes mais on va les faire changer de ton, jette ton arme ! J'ai des tas d'arguments béton ! Reste donc tranquille, je pends par le veston les chefs qui ont tendance à croire qu'ils peuvent monter le ton, appelle ton garde car nous te détestons, regarde combien vous êtes, et compte: combien est-on ? Prends garde: je suis de ceux qui déchirent des chemises, on ne tarde pas à faire feu si le désir est de mise, on déballe des balles verbales prêtes à te faire mal dès que les gens auront eu vent de l'étendue de ta traîtrise ! Je parle à l'élite, celle qui s'est accaparée le biz, fait son beurre à la sueur de mon front à moi -je précise-, j'attends l'heure d'une vengeance sauvage, exquise, et de mises à mort de ces cadors et gros lâches, et pas d'accolades et de bises ! Je fais crise sur crise, et je méprise cette vie qui m'épuise sur laquelle je n'ai jamais prise, ça me déprime l'hubris qui me les brise, mais je prise la maîtrise, je cherche ma place comme à Tetris ! Je préfère être inconsolable quitte à être triste, ça m'évitera de prendre le pli si le Capital persiste ! Transformer le monde et me consoler sont sur la même liste, je m'aggripe au peu qu'il me reste comme un trapéziste ! Moi je n'existe qu'à travers la playlist de mes raps et puisque je n'ai que ça c'est avec ça que je résiste, ce monde-là me dépite, il n'est pas question que je lâche, que je désiste, impossible, comme de réconcilier Judas et le Christ, et je soigne les pistes de mes albums, les tracks de mes disques, les phases sexistes je les laisse à SCH et Gim's, tu sais que je parle et que je kicke pour ne pas devenir amnésique, t'as capté le discours: je cours toujours et brave les risques ! Et pas de ménisque à terre, moi frère je me tiens debout, je persiste à ne pas me taire ou bien je deviens fou, même s'il pleut plein de coups sans cesse, je tiens le coup, j'encaisse, je feinte ou j'en mets deux d'un coup, je m'empresse de riposter si on me blesse, je viens d'où y'a qu'à la condition qu'on te respecte que l'on devient doux, je suis membre d'un crew, le mien, le lien que je noue aux miens peut bien nous sauver, peut vaincre tout vaurien ! Je sais bien qu'ici rien ne me fera un bien fou, le trop plein de rage qu'on a ne se noie pas dans un bain de boue, j'abhorre ce que plein louent, et je mords, je deviens loup, ai-je tort ? Je ne lâcherai rien, vous me connaissez bien car je tiens de vous ! Je parle aux chefs des chantiers qui nous ont fait déchanter, avec eux je serai sans tièp' ainsi que vous le pressentiez, je rappe pour dénoncer tous ceux qui nous onf fait chanter, et mes chansons demeurent le meilleur moyen de me présenter ! Refrain: Ecoute cette courte présentation, c'est le goût des coups qui m'aimante à ce son, je veux en découdre le verbe en action, j'envoie le son ! Ecoute cette courte présentation, découvre ces toutes nouvelles sensations, dénoncer oui, renoncer sans façons ! Sans façons !
14.
Indocile 03:54
A peine foetus j'avais la tête dure, j'ai attendu le 13/12 comme pour narguer la préfecture, et je jure qu'il y a des trucs dont j'ai jamais cessé d'être sûr, me rabaisser ne sert à rien pour ce qui est d'apaiser mes blessures ! Dès le début je l'ai su, que je serais têtu et que je ferais du grabuge sans la liberté qui m'était dûe, car faire du chahut ça urge vu qu'on me raconte des laitues, je m'insurge, sais-tu où j'en serais aujourd'hui si je m'étais tû ? Ces faits me tuent, moi je sais en ce qui me concerne que j'ai bien fait de me révolter d'avoir été puni quand j'avais rien fait, de rendre les baffes et de refuser l'Armée et d'aller taffer, les bienfaits de l'obéissance mènent à Pétain, c'est un fait ! C'en est assez ! Quand ses abus me rendent taré la flicaille me croit fou, faire du raffut c'est pas de refus, moi la pagaille je la fous ! Plutôt voyou en garde à vue que soldat au garde-à-vous, je reste à l'affût d'armes à feu au cas où ça barde, j'avoue ! Refrain: Me conformer ? Impossible ! La fermer ? Impossible ! Dans le viseur j'ai encore bien trop de cibles ! Que je consomme ? Impossible ! Que je cautionne ? Impossible que je me console de ce destin horrible ! Me résigner ? Impossible ! Et signer ? Impassible ! Sans même passer ce baratin au crible ! Résister au possible et rester indocile sont mes seuls principes, je n'ai point d'autre Bible ! J'écris depuis le berceau, j'ai les vers solitaires, réitère mes assauts, je sais pas faire le beau ni me taire, sans trop de mystères moi quand on me dit "Faut s'y faire !", je prends le micro, je vocifère à défaut d'incision dans vos viscères, franchement j'ai jamais pu blairer le renoncement, l'annonce du combat déjà perdu longtemps avant le commencement, ça me plaît pas de voir comme on se ment, ça me pousse à mettre des coup...lets, remuer le stylo dans la plaie, moi j'ai jamais cru aux pansements ! S'il vous plaît, laissez-moi, foutez-moi la paix, allez mater TPMP vautrés sur le canapé, les ânes batés qui me répétaient "On verra après" m'ont conduit à taper le tempo et amené à rapper, si être adulte c'est être résigné surtout ne croyez pas que je vais signer, je serai pas dupe, et je m'insurge puisqu'indigné, je serai pas le soldat qui accourt au pas sitôt désigné ni l'homo economicus pour prolonger cette lignée ! Refrain Depuis l'adolescence j'ai des tas de doléances, et l'Assemblée m'a semblé hors d'état à trop de séances, je dois faire en conséquence, modère ma tolérance, opère face aux errances de ceux fonçant dans le mauvais sens ! Lutter, c'est ce qui a donné sens à mon existence, me jeter avec persistance dans la résistance, l'évidence des nuisances épuisantes et immenses des puissants qui pensent m'avoir en me vantant la résilience, tous mes droits bafoués dans la foulée je dois vouer ces trois couplets à leur mettre la corde au cou et à la nouer, je pars en courant, nage à contre-courant, avouez que je suis moi doué pour ne pas me laisser amadouer par la bouée ! Si tu rouspètes et veux me soumettre à quelque Dieu ou maître ou me mettre au pas, laisse-moi rire, tu peux courir -et beaucoup de mètres !- Où vais-je comme ça ? La question reste ouverte. J'agrège déjà beaucoup de raisons de bouger là où l'herbe est toute verte. Refrain
15.
Dans tes pas 04:04
Tonton, tu t'es tû, ton thé ne t'a pas ôté ta toux, où es-tu ? T'es parti, certes, mais t'es partout ! Tu t'es débattu comme un fou, et t'as tout combattu, t'es battu pour nous comme un patou, peut-être qu'on ne sait pas tout de tes atouts innombrables : insoumis, impossible, indocile, indomptable... Un partout, si la mort a eu raison de toi, t'as pas toi eu tort de vivre comme dans les grandes fables, déserter ici l'Armée et le treillis, assouvir tes désirs, parcourir du pays, t'agenouiller que devant le Très Haut, t'as jamais trahi tes convictions, les cons qui le font, eux, méritent d'être haïs, tes entrailles reposent sous terre au pays, toi tu n'as jamais su te taire, tu n'as jamais obéi ni aux dogmes inflexibles, ni aux hommes imbéciles qui te faisaient la leçon, ton âme de môme n'a en rien vieilli ! Refrain: Ta voix me crie "Viens !" quand je suis effrayé: où tu te caches ? Je sens que t'es là ! Et le chemin tu l'avais frayé, moi je marche dans tes pas, je fais comme toi ou je vais essayer pour peu que tu te plantais pas, veille sur moi tant que je reste éveillé, et souhaite-moi meilleure santé que toi ! Tonton, il serait de bon ton d'inscrire au fronton que de ton vivant t'affectionnais le bon son, Q-Tip à fond donc la caisse danse, et remontons encore d'un cran le son, on remet encore la même chanson ! Il se trouve que t'y trouves ce que tu veux, t'aimes ce qui groove, que veux-tu, d'autres eux n'y voient que du feu, je sais que t'approuves quand la zique sert de porte-voix aux vivants qu'on éprouve, qui seront morts deux fois ! J'aimais moi que t'en démordes pas au vu de tous ceux tombés sous les balles des flics ou morts de froid, tu t'étonnais que ça déborde pas, souhaitant que les gens contre les forces de l'ordre s'arment et tirent dans le tas, c'est plus fort que toi, l'injustice tu ne supportes pas, t'exortes par tes paroles à ce que d'autres sautent le pas, on nous parle de paix comme si nous avions le choix, quand cramaient les voitures toi et moi faisions des bonds de joie ! Refrain Tonton, dans la zique t'avais de grands dons, tes solos de gratte me faisaient l'effet d'un uppercut au menton, dans les choses que nous ressentons, ta musique était sans l'ombre d'un doute la plus puissante de toutes celles que j'entends, le blues teintant les airs que tu nous jouais de temps en temps vaut à ma mémoire enchantée de penser à toi en chantant, en rappant, en grattant des accords de guitare, enfantant pour tout te dire des souvenirs pour au moins cent ans, pourtant peu réputé pour ta modération, aux mots certes t'as le don d'avoir toi préféré l'action, t'as jamais par conséquent rampé devant tes patrons ni devant le chefaillon qui aurait osé te faire affront, tu m'as appris que quitte à payer le prix que l'on risque pour, un coup de hache dans une porte vaut mieux que de longs discours, je m'efforcerai de m'en inspirer comme un fils pour que le blues soit pris de court et que t'entendes ce son à en devenir sourd ! Refrain
16.
Seul 04:33
Je marche seul comme la plupart, revenu parmi ma solitude par miracle, si tu parles de partage la multitude se barre, elle prend les thunes, part, sans te laisser une part, j'en ai eu marre, ce vécu de barje j'ai eu l'art de le larguer, je peux me targuer de ne plus être tenu par l'espoir de revenus, le courage m'est venu tard, après être allé et venu pour aller nulle part, j'ai tenu à rêver éveillé sans sommeiller, sans oreiller, sans monnayer mes rêves contre une trêve au plumard, je tournais pas rond à tourner en rond comme un pulsar, impossible d'être impulsif conduit par la main du tsar, montré du doigt, le flic, on le sait tue, car dans ce monde raciste c'est facile de broyer du noir, de ployer sous le poids de Derek, de ces mecs, c'est presque perdu, faire du son c'est mon exutoire ! Refrain: Seul je vais, je viens, la vie est inachevée, je cherche le sens et le chemin, pour ne rien remettre à demain, je prends mon courage des deux mains, chacun son parcours, moi je pars pour trouver le mien, entre sagesse et rage, faire le mal et le bien, dire merde à tout mais être sûr de ne manquer de rien, je vais par à-coups et au flair comme fait le chien, je préfère marcher seul, seule manière d'éprouver le lien ! Je marche seul dans le désert, le silence me précède et le grand nombre me dessert, les conventions m'excèdent, faudrait que je cède, je préfère faire à ma manière, faire en somme ce que je sais faire ! J'erre en forêt, l'air m'est nécessaire, le vert est éternel, le verbe est éphémère, je vois davantage de richesses dans les mers et les terres se délitant que dans ce système délétère ! J'ai rêvé de faire sécession, rêvé de cerfs chargeant des chasseurs les chassant, et j'espère que par chance les décès de ces cerbères laisseraient de l'air aux espèces menacées dont l'avenir est précaire, je suis là, je pense qu'en l'espèce je reste d'équerre, je déserte en l'absence de bon sens de mes pairs, je disserte sur le non-sens d'existences épuisantes, et puise en ces puissances l'énergie pour pas que je me laisse faire ! Refrain Je marche seul, c'est mon destin si du berceau au linceul en clair faut qu'il n'en reste qu'un, le doute m'étreint, c'est tout ce dont je suis certain, ça et que ma route mène loin de groupes au comportement mesquin ! Mes chansons prouvent que les temps sont troubles, la critique est simple certes mais la rançon double, ils affirment que les déviants sont fous car les gens sont fourbes, je m'égare dans l'espace-temps et ses dimensions courbes, je déniche des aiguilles dans des bottes de foin, j'écoute le monde et puis j'essaie d'en prendre soin, aux vivants de m'aiguiller le long de ce chemin, je suis l'écuyer ménageant sa monture pour pouvoir se rendre loin ! Les temps sont durs, et les tensions durent, comme dirait l'autre, c'est la seule chose dont les gens sont sûrs, j'explore l'envers du décor derrière la devanture, la dure réalité vaut mieux que l'illusion de l'aventure ! Refrain
17.
Indifférent 03:35
Rien à foutre de Woodstock, je veux le groove de New-York, pour moi le blues, vous le rock, moi la soul, je veux tout le stock de l'époque, à chaque album que j'écoute je suis tout croque, pull up ! Je deviens ouf, bloque sur le groove comme si j'étais sous coke ! Je fous le boxon, bouge mon cou de coq sans doute que si je trouve top ce son j'ouvre mon bloc-notes, je secoue la tête comme une poule, je suis au top, sans la soul anglophone, je suis maboule, je suis fucked up, j'aime la zique qui mènera vite au hip-hop, les drumbeats qui cognent, les sons de mille sortes, la voix si belle de Nina Simone, les sound-systems de Kingston, "Funky Drummer" de James, William Bell et Nancy Wilson, je trouve cette zique bonne, surtout je kiffe comment le style sonne, les rimes comme les rythmes et riffs cognent, j'en frissonne, mes poils s'hérissent comme l'antenne des phones Ericsson s'érige, comme disent les cainris: "Don't stop, keep on " ! Refrain: (scratches) Paris c'est pas New-York ! / Et je prise l'autre rive de l'Atlantique / Indifférent / I just don't give a fuck ! Pas de rap sans rythme, faut que ça kicke salement comme Deca dans "Zick?" / Paname / C'est pas New-York ! / Rap français-ci, rap français-ça / Leurs conneries / I just don't give a fuck ! / Paris c'est pas New-York ! Rien à faire de Paname, frère, le rap FR n'a pas d'âme, le flow n'est pas là, le propos comme la prod est banal, pas d'amalgame, j'y cale pas tout dans le même cabas, je me rappelle qu'il y a Radikal MC, Skalpel et Nada ! Le reste ? J'approuve pas, non, car ça groove pas, les trois quarts se foulent pas, je suis pas cool ? Bah, mea culpa ! V'là le coup bas pour le rap de Jul à Booba, ça me soule pas mal, je manque de groupes comme Saïan Supa ! Je t'avoue que par là c'est rare l'art de rapper, de frapper fort sur la forme mais de savoir gratter, de se rappeler que le rap c'est le papier et le phrasé, de mettre le paquet, de se taper pour ne pas se rater, aux USA c'est le brassage des ziques pas sages du passé faites par des gens pas assez blancs, gens qui en ont eu assez, le rap sait ce qu'il doit à ses racines blues ou jazz et de Dizzy à Jay-Z le succès n'empêche pas les jaloux de jaser ! Refrain Rien à battre à part la mesure, le beat il n'y a que ça de sûr, le rythme doit avoir le dessus vite, si c'est pas le cas je sue, je quitte le rap FR pour celui qui sait faire, rend barje, suscite mon engouement, je suis dans le mouvement, je joue pas le jeu sur site ! Je voyage, eux me tuent, me citent des truccs foireux du type SCH, et ces rageux disent que ces gars, eux, tuent le beat, que le rap jeu tu le kiffes en l'état, mieux tu le hisses en haut de ton estime, et que si tu ne joues pas le jeu tu le quittes ! Je reste ici même si je rêve de gimmicks des MC's d'NYC, et même si je les imite, dans le rap je milite pour que les mots n'aient pas de limites et que le flow se mêle aux phonèmes car je veux qu'ils featent, la trap me soule vite ainsi que ceux qui parlent de beuh ou de bite, trop de phases sous le slip, je me fous de ce que vous trouvez le mieux ou dites, vos idoles m'importunent vu que les thunes les émulent vite, le rap sans autotune se fait plus rare que le vin sans sulfites ! Refrain
18.
Elle me vient de loin, même si je l'ai bien moins que mon grand-père, pas du genre qu'on empêche ni du genre qu'on tempère, elle s'empare de nous, opère, et le sang-froid on en perd, elle prend le pas, électrique, fait grimper les ampères, l'explosion est soudaine, elle traduit rage ou peine, j'avoue que j'ai la trouille d'elle, je sais pas où elle nous mène, quoi que soit le motif ou le thème, le mot en trop, la coupe pleine, une fois là elle gouverne, s'empare de nous, est souveraine, et sous le règne de ses lois le courroux mène le débat, beaucoup le craignent c'est qu'à terme tout le reste se déploie, je me retrouve à élever voix et ton, même des fois on tombe dans l'excès et dit des choses plus sombres qu'on ne le prévoit, je me mets à proférer des choses qui me dépassent, les objets se déplacent dans l'espace, je les casse, ainsi volent des tasses, des tas d'objets passent du statut quasi-neuf à celui d'épave, mieux trépassent, jetés par mes soins, je dégrade l'objet, me fâche, ce qui passe par mes mains vole et se crashe, peut-être bien que quelque part j'ai besoin de cette rage et bien que je n'aime pas ses chemins je me les fade, et rien ne l'écarte, et loin de faire le calme en moi, mené par le bout du nerveux je m'exclame des mots pas très sains quand le mal m'oppresse l'âme, que ma face aimante, elle, se lamente, forcément c'est le drame ! Je dépasse les bornes comme tous les Bornaz, en colère plus rien me modère, le bon sens est comme nase, je frappe dans le mur et casse des choses dès que j'en ai l'occase, j'ai l'audace éloquente quand la colère est loquace, et les larmes, et les cris, et les pluies et l'orage, et le dépit qui m'épie et me désarme, me fait otage, la patience qui épuise tous ses puits et forages, laissez-moi tout détruire, je paierai le prix, j'ai trop de rage ! Elle me mène loin, mais quand même moins que mon paternel dont j'hérite la colère sans savoir quoi faire d'elle, un fardeau qui opère, qu'aucun mot ne modère, dont la rage est hors-pair et le courage interpelle, d'éternelles questions aux réponses incertaines montent pêle-mêle dès que je plonge: comment ne pas faire de scène ? Et de quels tréfonds me vient cet intermède à quoi ma colère m'amène et tant qu'à faire mène ? C'est un remède précieux quand elle est puissante, s'impatiente des nuisances qui deviennent épuisantes, quand ça urge, que les puissants nous malmènent et puis se sentent intouchables, que les raisons s'accumulent, se sédimentent, et chaque fois tant me disent d'attendre les suivantes, qu'on gagne à patienter encore mais ils mentent, j'ai pas le choix quand la justice est hésitante, je ne mâche pas mes mots, crache ma rage et vite chante, et puis je tente de transmuter ma colère, non seulement je la tolère, mais je veux que rien ne la modère, mes mots dérapent sur la chaussée de mes raps à bout de nerfs, je crie si fort qu'on m'entend dans tout le système solaire, je tremble de haut en bas, personne ne comprend ça, pourtant y'en a que je pourrais tuer de sang-froid en ne me contenant pas, j'en parle, je hurle, je me fâche, je sue, je suis fier d'être incapable de supporter qu'on me marche dessus, je suppose que c'est une maladie familiale, transmise de père en fils à travers le lien filial, la malédiction finale en même temps que la pulsion vitale, qui nous incite à refuser d'être abusé et qu'on vive mal, ma colère m'abreuve, et m'épuise, et m'a crevé mais je puise en elle pour que j'écrive ce tas d'oeuvres et que je les dise, si on ne la raisonne pas c'est que ses raisons sont précises, quand la justice est exclue la violence est exquise !
19.
Je prends le parti des perdants, de ceux partis en son-pri, des frères dans la merde, pétant les plombs et qui en paieront le prix, mon regard dit l'étendue de la rage qui m'a construit, les soubresauts d'un corps sans vie que des porcs ont mis à mort sans bruit, cette brutalité sanglante et sans but, je l'ai tant vue que j'ai souvent du mal à pleurer le sort d'un keuf qui se serait pendu, que je peine à être détendu, vu que moi j'aime les coups rendus, oeil pour oeil, dent pour dent -mais fendues bien entendu-, je veux mon dû, pas de promesses, les prolos connaissent les propos de votre presse et le triste lot de nos tèss, les mythos de vos éditos où seule l'opprobre progresse, j'aime quand ça barde pour vos fesses -je parle à ceux qui nous oppressent-, que les pauvres se dressent contre ceux qui gouvernent contre eux, qui nous bernent et nous mènent au désastre, tout de même c'est honteux ! Et on peut quémander et demander des comptes, je préfère faire couler le sang bleu vu qu'ils sont peu et qu'on est nombreux ! Refrain: Pourquoi les appels à la paix sur moi marchent si mal? Pourquoi je hais les compromis, parle fort, suis radical? Ma mère est marginale, mon père est marginal, "J'épouse la cause du faible de façon machinale" ! Je reprends les vieilles rengaines comme on remet des habits sales, les raisons de ma colère sont d'une profondeur abyssale, ma mère est marginale, mon père est marginal, "J'épouse la cause du faible de façon machinale" ! J'aime que les gens qui en ont plein le cul vous fassent soudain peur, j'aime quand vient l'heure de la revanche des vaincus, j'aime quand tremblent les vainqueurs, quand le calme n'est plus maintenu et qu'à la une du 20 heures un souffre-douleur s'insurge et fout le coup de surin en plein coeur ! Je ne plains que les opprimés, réprimés et brimés, et priés de trimer gentiment, être aigris et déprimés, et privés de vie et pris au piège de la propriété privée, et risquent, s'ils réclament d'être traités décemment, d'être décimés ! Gros, j'ai le coeur sur la main mais trop loin pour l'oppresseur qui me maintient la tête sous l'eau et le corps sous le rouleau compresseur, comme tant de mes frères et de mes soeurs, tant qu'à faire, je compte les heures d'ici qu'on perde notre sang-froid et que Pernault parle de nous au 13 heures, qu'il y ait des heurts, que ça déborde, que je les plaigne et que je les pleure et que je déplore qu'on les saigne dès lors qu'ils geignent et m'écoeurent ? Ce serait hors de question, eux font régner peur et terreur, et c'est morts que je les veux, je fais le voeu que nos geôliers zélés meurent ! Refrain J'aime les explosions de colère que plus aucune raison modère, quand le moteur et le mot d'ordre c'est l'exécution sommaire, que les oppresseurs arrivent au bout de ce que les oppressés tolèrent, que d'un coup peur et douleur changent de camp et opèrent, quand on perd sang-froid et foi dans tout ce qu'il faut faire, qu'on fait fi de tant de lois, se méfie mais se fie à notre flair, que l'effroi les saisit, qu'on défie les hautes-sphères, moi les fous je les bénis et je maudis celui qui coopère ! J'ai grandi parmi des bandits préférant l'incendie à cent discussions sans issue entre mépris et non-dits, j'ai pas de pitié pour les nantis, j'aime quand une arme est brandie, j'ai jamais cru que du Grand Débat on ressortirait grandis, depuis que je suis en vie j'ai su de quel côté me pousse à me sentir mon vécu, si les cris me terrifient le silence est encore pire, j'admire les gens sachant s'affranchir des limites à ne pas franchir, quand on tire sur Georges Besse moi ça m'empêche pas de dormir ! Refrain
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Malappris 05:00
Eh, ducon ! J'ai été mal éduqué, n'ai pas pris le temps d'étudier, tant que le jeu me paraît truqué, je veux tricher, me barrer, lutter, mais je jouerai pas le jeu, et je parle, je fais du bruit comme la daronne, l'arbre, lui, n'est jamais éloigné du fruit, j'ai subi les pressions sociales et les duperies, j'avais trop de mal avec le principe sans parler du prix ! Mais par chance mes parents n'aiment pas le rang, sont ce genre de gens que l'Etat range côté marginaux dès le début du tri ! T'es perdu si tu plies, le Capital va te piétiner sans pitié si tu le supplies, si tu subis tes chances de survie me laissent des plus dubi- -tatifs, faut que tu t'actives, l'Etat te prive donc ne compte plus sur lui ! Tu suis?", voici ce qu'avaient dû me dire mes parents quand j'étais gosse, une tête d'ange pourtant féroce, un corps étrange sous l'écorce, le désir de revanche augmente ses forces, pour la colère je dois à mon père des compétences précoces, et le mépris de l'autorité au point que j'irais planter le boss ! Refrain: Me ranger, rentrer dans le rang j'ai pas appris, changer quand j'ai l'honneur de leur mépris, non j'ai pas appris, le prêtre: sois patient, croie, et prie; on m'a pas appris, paître dans le même pré, payer le prix, on m'a pas appris, dire oui, je suis toute ouïe, on m'a pas appris, être avenant, ne pas dire non, on m'a pas appris, entendre qu'on me dise "mais si!", attendre après le messie, reprendre en choeur leur récit ? Je suis un malappris ! Sans blagues, j'ai été mal élevé, en classe on me prenait à rêver, pour parvenir à me voir tenir en place, ils sont pas arrivés ! Le temps se casse, moi aussi vu qu'on m'a viré, grand bien m'en fasse, à l'école j'eus sûrement fini par chavirer, insolent envers les professeurs, abhorrant efforts et sueur, indolent et lent, lassé de rester là durant des heures, l'élan de l'adolescent indocile, souvent impossible, refusant ce putain de destin horrible et provoquant des heurts, j'ai mis les profs à rude épreuve, voir ce qu'ils endurent et peuvent face à l'incendie en moi qui chaque jour m'emplit d'une fumée neuve, réticent à toute autorité j'aime pas non plus les keufs, les écrans de fumée pleuvent, je les obstrue et brûle les preuves, j'ai pas appris à me taire, ça je le dois à ma mère, moi je n'ai de forces que pour lutter et c'est à les décupler que j'oeuvre, en quête d'un sens qu'aucun de vos discours pour m'enfumer sevrent, je pars dans tous les sens comme les tentacules des pieuvres ! Refrain 2: Tout gober, pas faire le tri, j'ai pas appris, et bosser, ça m'épuise et puis j'ai pas appris, me raviser si je suis pris, j'ai pas appris, adopter le bon état d'esprit, on m'a pas appris, laisser le Capital m'apprivoiser, céder à la flatterie, accepter ce tas d'âneries, ça j'ai pas appris, me divertir sur des applis, adouber l'ordre établi, laisse tomber, je prendrai pas le pli ! Je suis un malappris ! Les bonnes manières, moi je fais comme ma mère, je me torche avec, être poli, non merci, je peux pas te dire que ça ne m'écorche pas le bec, la tradition culinaire je lui dis merde et ne mange pas de steak, je tiens pas en place, je traverse l'espace comme dans Star Trek, je ne suis jamais rentré ni dans les cases ni dans les ordres, et quand ça barde, que le vase déborde, comme mon père je deviens méchant, je sais mordre, j'aime pas recevoir ni des chocs ni des notes ni des ordres, et parmi les hordes de zombies et les modes mes désirs font désordre ! Je la ferme pas car l'Etat n'admet pas le débat, je me calmerai pas, pas vrai p'pa ?! "Mon fiston, ça c'est toi !" Je brave les lois, ça me stresse pas, les traces ça se nettoie, moi ça me réjouit quand je shourave et me barre, tu sais quoi, je suis bardé de joie ! On m'a appris qu'un prix se négocie comme j'en atteste, aussi si je n'ai pas de quoi payer ce que j'ai pris j'ai des poches dans ma veste, On m'a appris que persister à voler c'est résister, et que voter n'est qu'hésiter entre le choléra et la peste ! Refrain 3: Vouer un culte à la patrie, on m'a pas appris, ne pas lui réserver insultes et moqueries, j'ai pas appris, confondre légal et légitime, j'ai pas appris, ne pas prendre chaque fois le parti des victimes, j'ai pas appris, avoir foi dans la prison ou dans la psychiatrie, ne pas défendre le peu qu'on ne m'a pas pris, j'ai pas appris, oublier que ma liberté n'a pas de prix, que je ne me batte pas, que je ne pousse pas de cris ? je fais pas le beau, je donne pas la patte, mais dites-leur, bon sang ! Refrain 4: Endurer le salariat, ça je t'ai pas appris, te rendre dans un commissariat, ça je t'ai pas appris, finir frustré et acariâtre, on t'a pas appris, t'inciter à te rendre, à ne pas te battre, on t'a pas appris, obtempérer, t'avérer tempéré, je t'ai pas appris, renoncer devant le coût que tout ça se paierait, je t'ai pas appris, être enclin à accepter les compromis, qu'on te dise "oui, c'est bon, promis !", ne pas tout cramer au cro-mi ? Je suis un malappris !
21.
Trois, deux, un, zéro: flashback à l'époque où ça faisait n'importe nawak, ça squattait le bac à sable quand d'autres se tapaient contre la BAC, mais en fin de comptes l'attaque est fourbe, on s'embourbe dans trop de tracas, et tu découvres que l'enfance faut qu'on te la braque! La vie est sourde, faut en découdre et jouer des coudes ou on te déssoude et on te dérouille, c'est toi qui douille avant que ce monde-là ne craque, la ligne est courbe et on t'attend au tournant, tu te retrouves dans v'là le vrac, tu sais ni qui t'es ni à quand remonte la traque, en grandissant t'as le trac: il te faut de l'argent, de la maille que t'auras en trouvant le travail qui paradoxalement t'assaille jusqu'à capturer ta joie pour finalement te la fac- -turer, l'arnaque est dure et te tue, ouais va sûrement t'abattre, on connaît la musique, ça débute en disant "trois quatre" tit-pe et puis ni une ni deux il te faut apprendre à te battre même si tu dis "non, pas cap!", sur mes feuilles blanches A4, mes souvenirs d'enfance me réchauffent comme en me collant à l'âtre ! Refrain: Et le temps un jour sera parti, y'a rien à faire à part t'y faire et faire que la joie soit au moins parfois de la partie, ne passe pas ta semaine au taf puis tes samedis à Darty, ne crois pas que le passé se rappatrie, l'enfance est notre seule patrie ! Les gens crient vengeance car grandir est une sentence, les vies mornes et normées qu'ils encensent manquent énormément de sens, en dépit de ce qu'ils en pensent, ne crois pas que j'irai dans ce sens, sans larmes ni repentance je défends ma seule patrie: l'enfance ! J'ai jamais voulu être une grande personne ayant réponse à tout, j'ai l'atout d'être de ceux qui doutent et même maintenant se questionnent, et je sais que le temps m'espionne, les pièges qu'on me tend me désolent en me poussant à croire importante cette course insensée, folle, en vieillissant les hommes se rangent, l'étrange s'étiole, les enfants d'avant se résolvent à ce que les choses changent -ouais: LOL!-, adoptent à l'énorme majorité la norme sans se révol- -ter, sans se douter d'où ils ont fauté en copiant les codes ! Si être grand c'est comme penser comme les autres, je reste enfant et je m'ôte de la tête d'être un temps des vôtres, à 40 printemps je ralentis pourtant pas dans les côtes, je traverse pas dans les clous, et j'encaisse bien des coups dans les côtes, et même quand je flanche et me vautre, quand je déclenche des moque- -ries, commets faute sur faute, qu'on prétend que je dérange mes hôtes, je maintiens le cap, même quand je dérape et que le plancher saute, l'enfance un territoire perdu qui perdure quand c'est le nôtre ! Refrain Tout adulte se devrait d'être sérieux, je m'amuse, moi je préfère le jeu, et bien que je commence à me faire vieux, je garde l'attitude d'un merdeux, j'ai l'aptitude et l'habitude de ne capituler, faire voeu d'abstinence, de garder le silence que si l'ennemi est prêt à faire feu, pour transformer ce monde immonde je me tourne pas vers Dieu, et je sais que tout n'est pas perdu, j'essaie de faire ce que je sais faire de mieux, de croiser le fer et d'être têtu plutôt que d'être vertueux, depuis tout petit je sais que l'essentiel est hors d'atteinte de ma paire d'yeux, depuis le Petit Prince j'ai bien senti que je voulais pas grandir, si ça signifie se mentir et renoncer à tout ce que je pouvais ressentir, et je m'en tire bien, c'est vrai, parce que je reste vrai ça va sans dire, j'ai jamais su me sevrer de l'envie de combattre quand les choses empirent, l'Empire contre-attaque, sans rire, tend à se languir de nous voir nous enfuir devant lui ou bien remplir ses postes à pourvoir, ça m'effare de voir que tout foire, je m'égare, m'écarte de ce foutoir, et garde ma folie pour voir l'imagination au pouvoir ! Refrain final: Et le temps un jour sera parti, y'a rien à faire à part t'y faire et faire que la joie soit au moins parfois de la partie, ne passe pas ta semaine au taf puis tes samedis à Darty, ne crois pas que le passé se rappatrie, l'enfance est notre seule patrie ! Les gens crient vengeance car grandir est une sentence, les vies mornes et normées qu'ils encensent manquent énormément de sens, en dépit de ce qu'ils en pensent, ne crois pas que j'irai dans ce sens, la seule patrie que je défende c'est l'enfance !
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Oui je sue, je vais d'impasse en impasse mais dans le sens de l'issue, j'avance péniblement depuis le fond de mon enfance, déjà mineur j'abhorrais ce que la majorité encense, laissez-moi dans ma forêt, je doute que vos rêves aient grand sens ! Si on fera la paix on verra après, s'il te plaît fous-moi la paix, pour l'heure j'ai soif de vengeance, je suis pétri de maladresses, mais je lis pas la presse, tout ça n'a pas d'attrait pour moi, je me fous de ce que t'en penses, il est grand temps de mettre à profit la folie infantile, inventif et combien sensible en mettant pile en plein dans le mil, en un battement de cils j'aime quand le vivant envahit la grande ville en y suivant les failles dans le ciment qu'il agrandira, semble-t-il, déjà étant petit j'étais attaché à des choses intangibles, ne pas renoncer même si on sait qu'on est un contre mille, ils se tuent à me dépeindre un destin sans style, j'ai la rage, tous leurs barrages ont fait de ma vie un long fleuve intranquille ! Refrain: On veut que j'encense la pire des engeances, quitte à plomber l'ambiance, y'a pas de grandes chances que j'aille dans ce sens, on m'enfonce, faudrait que je m'efface, on m'annonce la sentence, mais je tiens le coup, j'ai pris plein de coups, et d'un coup je crie vengeance ! On veut que j'encense la pire des engeances, celle qui a l'ascendant sur moi, mise sur ma dépendance, qui m'enfonce, mais je fais face, j'avance loin des tendances, et je tiens bon, je reviens de loin, je viens du fond de mon enfance ! Je suis la somme de ce qu'on m'a soustrait: multiplier les dérives, et vivre comme je le voudrais, je me livre dans mes albums, mon portrait se trouve sous ce trait et ces notes qui dénotent avec celles que les profs me foutraient, j'ai le toupet à toute épreuve, je mens et j'en apporte les preuves, reste les bras ballants comme les pieuvres, espérant trouver le sens de mes oeuvres, addict à la zique et c'est pas dit que le boucan que je fais me sevre, tant que le temps reste à portée de main je reste à pied d'oeuvre ! C'est que le môme pas sage a grandi, et l'homme qui rêvait de braquage n'a pas l'étoffe d'un bandit, il va sans dire que j'ai bien envie de saccages et d'incendies chez ce tas de nantis, irrité de voir que l'Egalité m'a menti ! Que je sois gentil ? Ce n'est pas par les coups qu'on m'attendrit, c'est de ce monde-ci que je suis l'apprenti, ça te plaît pas ? Tant pis ! Tout ça n'en finit pas, j'étudie comme dans un amphi, toi ne déduis pas avoir vécu du fait que tu sois en vie ! Refrain A quarante berges, j'écris ça, je gamberge, l'eau a coulé sous les ponts de mon fleuve qui s'écoule, va sans berges, quand je me sens acculé je ne baisse plus les bras, non je cherche à reculer pour mieux sauter, sachant que je dois faire ça sans perche, n'empêche j'ai très tôt appris à me débrouiller, j'ai vite dû croiser le fer mais on m'a offert une épée rouillée, j'ai toujours vu clair dans leur jeu même quand l'image est brouillée, ne m'attends plus à rien de spectaculaire quand le pétard est mouillé ! C'est verrouillé, pour changer le monde il faut se changer soi-même, soit mais dis-toi qu'on est le produit du monde qui nous y amène, se demander comment c'est possible ce n'est plus l'heure ni la peine, aussi d'autres aimeraient me voir docile mais jamais je leur dis "Amen" ! Je crache l'eau bénite et le fléau que j'hérite, depuis le préau j'évite de mal vieillir comme Cohn-Bendit, les mots que je débite je les vomis à la gueule aux élites, ça je cause ! Et pour te convertir à ma cause je serai prosélyte ! Refrain
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On en fait parfois mention près des châteaux et manoirs, ils attirent l'attention sur les absents que l'on peine à voir, les affaires dont il s'avère qu'on ne veut pas le savoir, ils s'affairent au parloir à faire que l'omerta foire, ma foi ils sont la voix de ceux qu'on a fait taire, des défaites prolétaires sur fond de victoires que les bourgeois fêtèrent, les faits d'armes qui fédèrent ceux qui en firent les frais ter- -miné d'enfouir sa peine et d'en subir l'effet délétère ! Ils déterrent les souvenirs refoulés qui s'éternisent dans les têtes de tant de malheureux floués, les sols que les colons foulaient, où ils se sont défoulés, pour ne pas se faire rouler rappelons comment ça s'est déroulé, les massacres de la conquête des Amériques, l'esclavage, les ravages des pogroms antisémites, les lynchages des noirs aux Etats-Unis, les crimes impunis et le partage à l'avantage d'un seul, normal que les démunis aient la rage ! Refrain: Quand surgissent les fantômes du passé, les dossiers dans le fond entassés d'affaires qu'on pensait classées, les crimes passés sous silence, les cris de défunts terrassés dont l'écho revient enfin, comme pour dauphins et cétacés, et quand sonnent les fantômes du passé les puissant s'étonnent, pensaient que tout ça allait se tasser, tous ceux dépassés par le fait que les dominés en aient assez, pensant que le mal étant fait le temps suffirait à l'effacer ! Mais voilà: les cicatrices sont tenaces, et l'Histoire amnésique sauf quand ses victimes la menacent, du génocide des Amériques aux noirs qui meurent sous le poids des flics, des crimes racistes en Algérie aux Tutsi et massacres ethniques, l'Histoire se répète, c'est le même film qu'on nous repasse, les mêmes qu'on traite comme des bêtes, les mêmes qui ont pour le coup deux places, les mêmes droits qu'on outrepasse pour tout membre d'une autre classe que cette bourgeoisie fasciste qui laissera hélas beaucoup de traces de meurtres de masse, principe de base des impérialistes, tant de massacres qu'il n'est pas réaliste d'en dresser la liste, de l'esclavagisme aux colonies, de Sétif à Wounded Knee, de Sabra et Chatila à Tulsa aux Etats-Unis, de l'Indonésie à l'Algérie, d'Haymarket Square à Paris, de Treblinka à Gaza, d'Auschwitz en Cisjordanie, les fantômes viennent nous hanter, nés d'une histoire mouvementée, pour tenter de faire savoir tous ceux qu'elle priva de vie ou de santé ! Refrain Une pincée de sel et de l'eau, des larmes et l'affaire éclot et rouvre les registres d'un dossier que d'autres croyaient clos, un contentieux à régler, des coups vicieux, pas réglos, du genre qui s'avèrent glauques et où l'autre est toujours frappé de dos, le dominant ne voit pas le blème-pro, c'est pas lui qui paiera les pots cassés, qui s'il réclame justice a droit au mandat de dépôt, le déni sera le méfait de trop, quand on te dit que t'en fais trop, qu'il faut aller de l'avant plutôt que de regarder dans le rétro ! C'est de cet étau dont tant de fantômes surgissent, par les voix d'Amal ou de Ramata qui elles réclament la justice, disent ce que leurs frères subissent, eux que les policiers punissent d'être arabe ou noir, il semble en effet que ce seul fait suffise pour que tu puisses périr, ou faire l'objet d'un supplice, et même si tu les supplies faudra que tu plies et que tu pisses le sang, pense à ce que ressent le parent dont on tue le fils, d'autant qu'obtenir justice sera plus long que l'Odyssée d'Ulysse ! Refrain
24.
D'abord, à la faveur d'une humeur printanière je sors dehors, mes ocelles oscillent hors de ma tanière, aux lueurs de l'aurore dans leur république bananière j'attaque la rage au corps, mon pelage sera ma bannière, dès que je sors les crocs, je mords, j'emploie les mots forts, j'envoie des ceaux-mor quand je m'adresse aux porcs en bleu, redresse vos torts pour les frérots morts entre les mains de la BAC, ceux tombés et ceux restés au bord, le fauve sort, que le bourge se sauve: je mords ! A force que le pauvre morfle et souffre de vos torts il découvre l'envie de vous tordre le cou et ce n'est pas du folklore, est-ce clair ? Il souhaite voir cette ère dont les forts raffolent se clore, black panther pour ceux que la BAC enterre, pour tous ces arbres centenaires que nos ancêtres arpentèrent, pour toutes les âmes sans terre, je rappe comme d'autres barjes chantèrent, pour compenser le silence laissé et empêcher les absents de se taire ! Refrain: La rage d'une Black Panther, le flegme de la Panthère Rose, la panthère use de prose, la panthère ruse, la panthère ose, elle s'est déjouée du joug humain comme Bagheera, elle a plus d'un tour dans son tote bag et rappe loin des caméras ! La rage d'une Black Panther, le flegme de la Panthère Rose, la panthère use de prose, la panthère ruse, la panthère ose, elle s'est déjouée du joug humain comme Bagheera, veut reprendre ce qui lui appartient, si t'as pas le sens du partage tu l'acquerras ! Ensuite, le chasseur me suit donc je suis en fuite, se tenir dans son angle mort, le vivant que je suis l'apprend vite, si je le surprends, je le bouffe tout cru -j'aime pas la viande cuite-, je juge sur pièces, le mets en pièces et classe sa plainte sans suite ! Black Panther face à Dark Vador, au cador qui braque tant de terres exploite tant d'endroits que j'adore, les pins Douglas qu'ils plantèrent, les renards qu'ils battent à mort, je compte sur mon audace et mon flair pour me battre face au matador, on peut dire qu'ils m'attendirent longtemps, qu'ils aimeraient me faire la peau, mais pas de pot: j'ai mon petit remontant ! J'évite les tirs et les guet-apens les pires qu'on me tend, je lacère leur drapeau à coups de griffes et je me tire content ! Black Panther contre chasseur blanc, je nous déclare en guerre beuglant qu'il y a là deux camps, j'ai une ou deux dents contre ceux qui nous fouttent dehors, et je sors les crocs, les menace de mort car j'ai la rage dedans ! Refrain Enfin, je croque la vie à pleines dents, j'ai rudement faim, on s'enfonce dans un puits sans fond, revit une histoire sans fin, tu connaîs le dicton, tant que la faune sera en chien d'historiens, les chasseurs écriront l'Histoire et ça les arrange bien ! Je crois en rien si ce n'est l'insurrection que j'attends demain, et la violence d'un bon bain de sang devant le regard d'un bambin qui a pas de lendemains devant lui et derrière pas de tremplin, son choix ne change rien s'il choisit entre deux cages en vain ! Panthère dont ils ne donnent pas cher du pelage, entre nuisible et sauvage ils opèrent un jumelage, ce vécu de barje fait que tu te caches avant que tu ne te fâches et cherches l'issue de cette cage ainsi que ton geôlier armé d'une hache, bête âpre qui ne vient pas là débattre, moi je prédate, bas les pattes, n'allez pas me chercher ou me faire chier car je ferai date, ça t'épate ? Tâchez de garder à l'oeil mon pelage tâcheté car ceux faisant de moi une proie, je n'ai pas le choix, je les mate ! Refrain
25.
Féral 04:42
Je suis ce fauve en rage en qui féraille, le relou qui en effet râle, je brise mes fers à la force de mes griffes au sens littéral, je dérive depuis le fond de mon enfance et de ses souffrances infernales, je pense rendre offense pour offense et j'espère bien faire mal, leur scénar m'enferme à l'asile mais je ne sais pas pas me taire – je parle, du genre contestataire je m'arme et déballe des balles verbales, le verbe a la couleur du sang et le goût de la douleur, l'odeur du souffre et tu sens que l'avenir pour l'heure a l'air pâle, j'en souffre et mes nerfs parlent devant le gouffre qui nous attend si on ne dévie pas à temps de ce putain de carcan libéral, je regarde la pente qu'on dévale dans l'attente que l'on détale, y'a des tas de raisons de fuir comme le fait que rester serait létal, loin de l'image d'Epinal ici le virage est pénal, le mirage peine à leurrer même les refrès qui perdent les pédales, si nul n'appuie sur le frein ni n'enfreint les règles légales, on connait tous la fin et sait que défunts le terme nous est égal, les uns souffrent de la faim, pour les autres c'est un régal, les inégalités structurent l'ensemble et ne sont pas des pannes, pendant que les uns s'appitoient d'autres pointent du doigt les véganes, attends que mon camp se lève et gagne et que les viandards crèvent et cannent, j'ai rien contre les humains -ou du moins en général- mais contre ceux qui ravagent les monde animal et végétal là j'ai des envies de carnage, donne-moi une arme et des balles et je tue ces fils de lâches sans hésiter ni verser des larmes, la violence certes a ses charmes mais mène parfois à des drames, ce n'est pas moi qui en fais le choix, donc ferme-la, je baisse pas les armes ! Je me défends comme je peux, je griffe et je mords et je détale, l'Etat me promet la mort ou encore une cage en métal, le scandale d'ArcelorMittal, les salariés sur le carreau priés de se tenir à carreau, le Capital n'est rien hormis sale, les richesses qu'ils étalent, les petits frères qui se rétament, l'élite se taille la part du lion, comment voudraient-ils que je reste calme ?! Que les Mao et les Stal descendent de leur piédestal, j'exècre la hiérarchie et trouve celui qui en jouit détestable, de la gauche réac à l'extrême-droite: logique identique et stable, c'est à qui écrase autrui dès lors qu'un peu de pouvoir est décelable, est-ce là l'Egalité qu'ils agitaient pour que toi vite t'aies à abdiquer ta liberté qui se voit brimée dès qu'elle parle ? Et ce cher Karl doit se retourner sous terre car la critique du capitalisme n'a jamais suffi à faire de nous des frères d'armes, j'en ai le coeur gros, voire en surcharge pondérale, on réalise qu'être fort est rare comme les aurores boréales, la pellicule se déroule, la parole est au réal, à Amazon et Google, Apple, Facebook et L'Oréal, les dés roulent sur la table, ont toujours le don de tomber mal, on se fait rouler, y'a que des trompe-l'oeil dans les cadeaux qu'on déballe, et vu nos revenus menus on se dit qu'on n'a pas de veine à la vue du sauveur dont le vrai motif de la venue est vénal, ils voudraient me faire la peau, prendre la pause à mes funérailles, m'empêcher de cracher sur le drapeau et me remettre sur les rails, mais pas de pot, je suis marteau et faucille aussi je les scal- -pe et sers leur tête sur un plateau aux potos pour qui c'est le Graal, je vis des hauts, je vis des bas, je me débats, oui je vais mal, mais se sentir bien dans un monde qui va mal n'est pas l'idéal, inconsolable pour ne pas consentir mais pour qu'on s'en tire, pour ne pas grandir dans une société inégale, fils de Sylvie et de Kemal, de Method Man et Redman, des heures passées à voir les b-boys danser à Châtelet-les-Halles, peu de victoires à célébrer, ça laisse des traces cérébrales, me lègue rage et révolte éternelles comme colonne vertébrale, à peine dans la fleur de l'âge que je perds déjà mes pétales, ce que je cherche est absent de chez les marchands, ne se trouve pas sur les étals, mais je taille hors des dédales, des sales cons que je gêne et raille, le Général et le patron, le chefaillon, le bourgeois en général, ils me traquent mais je m'échappe, disparaîs aux dernières heures vespérales, pas très repérable, je me faufile entre les ZAD et les arbres, me soustrais à cet espace carcéral, esquive l'agent fédéral, j'écris mille mots et je les rappe, je prends le micro et les armes, la voix du léopard sort sur les haut-parleurs et ses râles donnent l'ampleur du désastre et de sa rage viscérale, je bazarde ma cage en féraille, je sais que je n'ai plus rien à faire àl, je suis la bête qui se rebiffe et râle, l'animal devenu féral ! Refrain: [It's so hard to break a habbit] C'est pas si dur de briser une habitude ! Rien à faire, j'ai trop de rage, je brise vos fers et vos cages, et je retourne à la vie sauvage ! [It's so hard to break a habbit] C'est pas si dur de briser une habitude ! Rien à faire, j'ai trop de rage, je brise vos fers et vos cages, je suis féral, je suis sauvage !

about

féral: adj. (du latin fera, bête sauvage)
Se dit d'un animal domestique retourné à l'état sauvage.

Féral est le second volet d'un diptyque qui s'est ouvert en 2020 avec la parution de l'album Sauvage. Au loup fait écho la panthère, et plutôt que de l'état sauvage retrouvé il est ici question du processus qui y conduit, celui qui permet à un animal humain ou non-humain de s'arracher à son asservissement et de reprendre sa liberté.

credits

released November 21, 2022

Paroles: L'1consolable*

*sauf:
-L'Ombre au tableau: L'1consolable / E.One (Première Ligne)

Musique: L'1consolable

Samples trompette "AAA": Serge Adam
Guitare "AAA": Bloom Bat
Choeurs "Malappris": Kemal Bornaz / Sylvie Le Gauyer
Choeurs "Notre seule patrie": Laëlle Bec-Vallade
Scratches: Blanka (La Fine Equipe)

Mixé et masterisé par Blanka (La Fine Equipe) @ Kasablanka
Graphisme pochette et livret: Ludovic Versace

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L'1consolable Saint Jean En Royans, France

Auteur, compositeur et interprète de ses morceaux, L’1consolable rappe, sur de bons vieux breakbeats hip-hop teintés de jazz, de blues ou de soul, la violence d’une société qui la pratique au quotidien tout en la prêtant à ceux qui se retournent contre elle. ... more

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