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Sauvage

by L'1consolable

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Album "Sauvage" édition limitée CD + digipack + livret de 20 pages signé Sylvain Bec.
    18 titres.1h20 de musique.

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1.
Couplet 1: J'écris comme une machine à écrire, qui s'obstine à dire les débris de tout ce qu'ils visent à détruire, dont l'apathie m'attire et m'incite ainsi à la décrire, j'ai une pensée pour nos martyrs à Sivens ou Clichy-sous-Bois ou tout autre endroit où les shtars tirent, j'écris pour me souvenir, pour rapper, pour me rappeler que pour sourire faudra se taper pour le meilleur ou pour le pire comme Rodney King, Malik Ousékine, Malcolm X, Angela Davis, tant que l'Etat et ses gars sévissent, que toute ma team abdique ou s'échine, j'écris pour exister, persister à résister, m'exprimer car c'est triste et con de consentir à s'éclipser, j'écris ces mots désuets que la vie que j'ai me vaut d'expurger, écrire ces mots me fait suer mais j'ai plus de peine, en gros je l'ai purgée, c'est dur, j'écris car ça urge et puis c'est sûr, j'ai pris trop à coeur ces sujets pour veiller à ne pas s'insurger, j'écris comme Aimé Césaire, comme James Baldwin et Prévert, j'écris car c'est ce que je préfère, écrire des vers m'est nécessaire, j'écris les cris qui en moi résonnent et dont l'effet sert à dire tout mon mépris aux grands esprits qui vont laisser faire, oui, j'écris contre la traîtrise, la bêtise, la méprise, pour que ça épuise les glandus qui l'ont vendue et dont l'âme est prise, j'écris pas pour que ça séduise, j'écris parce que ça m'ennivre, pour moi vivre sans écrire c'est comme décrire sans vivre, sans livres la vie ne vaut pas d'être vécue, sans pe-ra, sans ses-pha, sans be-Fa, moi la vie me semble fade, l'ennui est têtu, j'étudie les mots sans prof, érudit de proche en proche, je m'arrêterai quand j'aurai tout dit et non pas des euros en poche, j'écris pour les damnés de la Terre, j'écris pour les années à venir, j'écris pour préparer la guerre qui, seule, va dévoiler l'avenir, c'est triste à dire mais j'écris ce tas de rimes pour la livrer, pour me délivrer je me demande qu'est-ce-que Mohamed Ali ferait, si je l'ai écrit c'est que je dis vrai, sans le rap je serais givré, je m'en taperais: au nom des sans-pap' Collomb qui sait ce que je lui ferais, mais j'écris pas pour écrire, j'écris des textes de combat, et je dis aux pacifistes que ceux d'en face hélas le sont pas, pour preuve Lamba Soukouna, et on a Mohamed Benouna, Karim Boudouda avec en prime Zyed et Bouna, Abdoulaye Camara, Lamine Dieng, Lassana Diarra, gars y'a Abdoulaye Fofana, et puis viennent Théo, Adama, Amine Bentounsi et aussi Mamadou Marega et y'a Salem Essouli: la liste est longue donc je m'arrête là! Refrain musical Couplet 2: J'écris avec la rage que tous partagent dans les parages, j'exhume le sang de tous nos absents, c'est lui qui noircit ma page, j'écris parce que je suis pas sage, parce qu'on m'a dit "Tais-toi!", "Assieds-toi!", je me lève, ma voix s'élève et cherche un passage, j'écris parce que c'est tendu, que parler nous est défendu, qu'aujourd'hui encore à Tripoli des esclaves sont vendus, parce qu'ils en ont descendus, j'écris comme James Cameron à propos de Tom Shipp et Abe Smith qu'ils ont pendus, j'écris car j'aime à croire que c'est de ça aussi qu'aura dépendu l'incendie qui, comme en 2005, cramera tous ces vendus, le savoir est une arme, faire sans ça, non! J'écris parce qu'on a autant besoin d'une balle dans le canon que des bouquins de Frantz Fanon, certains voudraient qu'on soit dans la non-violence, qu'on demande pardon, oublient que le peu que nous garderons dépend de comment nous nous battrons, de ce qu'on arrachera aux patrons, aux barons, aux matons, aux sales cons en bleu qui nous tirent des grenades dans le plastron, c'est ça qu'on omet de dire quand on désire que nous nous calmions, qu'on respecte les lois de l'Etat plutôt que celle du Talion, l'Etat d'Emmanuel Macron, Serge Dassaut et ses avions, Cahuzac et ses millions, l'Etat de l'affaire Bygmalion, de l'affaire Clearstream, de l'affaire Elf, de l'affaire Karachi, de l'affaire du Carlton de Lille, de l'affaire Sarkozy-Kadhafi, de l'affaire des emplois fictifs, des HLM de Paris, des affaires Bettencourt, de celles en cours de Fillon, Lagarde et Tapie, de l'affaire des ventes d'armes à l'Angola, de la cassette Méry, de l'affaire des diamants de Bokassa et puis de l'affaire Tibéri, j'écris pour dire leurs méfaits, j'écris pour rappeler les faits, rappeler que ce sont eux qui nous rappellent à la loi en effet, rappeler qui paie les pots-de-vin cassés, qui c'est qui en fait les frais, rappeler que lorsqu'il s'agit d'enfreindre la loi rien ne les effraie, j'écris pour dire tout ce qui me semblait très pressant, j'écris la BO de ma vie et je t'en rappe un extrait, j'écris et je le fais exprès, non pas parce que je serais distrait, j'écris car ça m'est très précieux et que je m'étais dit que je m'y mettrais, j'écris pas pour les plateaux télé, pas pour les radios, j'avance à découvert mais, crois-moi, je paierai pas les agios, j'écris pour suivre le réel qui me fuit comme Antonin Artaud, j'écris pour que mon vif me survive comme Alain Damasio, j'écris partout, pour rêver, je m'endors dans le patio, j'écris debout, le poing levé, pour inverser le ratio, j'écris à bout, pour me relever, pour pas faire le nase, yo, t'sais que j'écris par goût, pour le relever, comme le Gomasio! Refrain musical
2.
Couplet 1 (L'1consolable): Où va-t-on? Bien que nous n'en sachions rien on se le demande depuis Platon, depuis la sombre caverne où ceux qui nous gouvernent nous bernent, nous perdent; où mènent les vies ternes que nous avons, les vies de merde que nous savons liées à l'illusion, à l'ombre de nous-mêmes que nous regardons? Est-ce bien à nous de demander pardon pour le paradis perdu, dont ils nous parlent, dont nous partons à mesure que nous tardons à faire les choses et gardons l'habitude d'abdiquer, à se piquer entre ronces et chardons? Tout dépend sur quelle pente et dans quel sens nous allons! Avons-nous besoin que les vacances se passent devant la télé dans le salon? Ma vie se réduit-elle à mon taf, à ce qu'on me dit en amont pour que je sois acquis à l'idée que ça doit me guider? Faire sans ça? Non! Que je sois privé de tout plan d'action, bridé par l'implantation inopinée dans ma conscience du sens de la consommation, est-ce là la consolation pour tant de désolation d'isolation, de sommations à acheter à chaque occasion?! Refrain: Where do we come from? Where's home? Where do we go? What is the outcome? Let's explore what little we know! What are we made for? These things that we slave for just to pay more in stores so we can flatter our ego? Where do we go to? A whole new world, or the old world, prove where can I find the truth? Who do i go to? Where do we come from? Where do we go? Do we care? Do these lives take us anywhere? Couplet 2 (K.Wiz): I'm looking for positivity possibly in responsibilities stopping me from constantly watching the economy dropping, see all that I see is society craving pretty words from bad tongues darker than a cancerous black lung, huh, the media seem to think we eat what they're feeding us, it don't take a genius to know that they're deceiving us, huh, whatever happened to happy endings and good guy won now there's always a plot twist and the good die young! Damn! The good die young: my sister was 17 when she lost her son, never could imagine the pain she had, only a few years later her man would pass, and it's so sad that we look for the worst in a person, we're searching and searching, not finding the worth in a person so we turn to the churches, the more I write makes me nervous cause I dig deep as I scribble these verses! Refrain: Where do we come from? Where's home? Where do we go? What is the outcome? Let's explore what little we know! What are we made for? These things that we slave for just to pay more in stores so we can flatter our ego? Where do we go to? A whole new world, or the old world, prove where can I find the truth? Who do i go to? Where do we come from? Where do we go? Do we care? Do these lives take us anywhere? Couplet 3 (L'1consolable / K.Wiz) Tell me this: what is the meaning of life? If I embezzle from the rich to feed the poor, does that mean stealing is right? My feelings are like I'm peeking through a beaming of light but it seems that the glare is so bright it's piercing my sight! Is the bark better than bite? Do I write to please the masses? My actions I keep them captive they build up like lactic acids, man this world has got me flaccid, I'm asking but still no answers, banging at this how the government factors trap us a bunch of actors! Les acteurs, oui mais de quoi? A l'heure qu'il est je vois nos vies défiler sous nos yeux comme si l'on vivait deux fois, des vies où téléguidés l'on est bridés privés de choix, où ils nous vident de nos envies, où on se sent vite privés de soi à force de trimer, de s'agripper à ce qu'ils mettent eux là pour nous voir déprimés de voir de nos désirs primer ceux-là, sommés de consommer pour se consoler de ce qu'on omet des questions qu'on devrait oser se poser avant de se tirer de là! Refrain: Where do we come from? Where's home? Where do we go? What is the outcome? Let's explore what little we know! What are we made for? These things that we slave for just to pay more in stores so we can flatter our ego? Where do we go to? A whole new world, or the old world, prove where can I find the truth? Who do i go to? Where do we come from? Where do we go? Do we care? Do these lives take us anywhere? Where do we come from? Where's home? Where do we go? What is the outcome? Let's explore what little we know! What are we made for? These things that we slave for just to pay more in stores so we can flatter our ego? Where do we go to? A whole new world, or the old world, prove where can I find the truth? Who do i go to? Where do we come from? Where do we go? Do we care? Do these lives take us anywhere?
3.
Couplet 1: T'as mis ton gilet jaune et t'es mis à entonner "Macron Démission!", les émissions de télé ont d'abord joué l'étonné, du mal tu t'en es donné, mais le mur est bétonné, t'as payé le prix fort: on te rend les coups, pas la monnaie! Dès lors, Manu dit que tu fais pas d'effort, qu'il te connait, crie très fort que t'es antisémite, que tu adores Dieudonné, dit que t'es un bouseux, un peu raciste, un peu paumé, que tu ne sais pas ce que tu veux, donc impossible de te le donner! Il dit que t'es un beauf, ça se reconnaît, et ne crois pas qu'être pauvre te sauve, là-haut on veut te faire porter le chapeau ou le bonnet, comme Chritsophe Dettinger qui a mangé cher, mais au sommet, l'immunité promet l'impunité et la justice omet! Quoi? C'est pas la joie? Rentre chez toi, on t'a pas sonné -ou à coups de tonfa-, estime-toi heureux si tu n'es qu'assomé! Pour être honnête, si tu veux pendre Macron, mieux vaut te cramponner, être éborgné ou prisonnier, c'est tout ce qui te pend au nez! Refrain: Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Les puissants font dans le mépris, un puits sans fond jamais tari, chaque coup qu'ils t'affichent c'est de la couleur de ton gilet que t'as ri! Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Au Grand Débat National y'a que la ville qui varie, le principe c'est rire de toi partout, en province comme à Paris! Couplet 2: T'as pris ton mal en peine, à force de prendre des balles de LBD pleine tête, pendant que leurs mensonges tournent en boucle à l'antenne, pourquoi les grandes chaînes la bouclent, elles qui nous parlent tant de haine, quand c'est l'Etat qui te pète ta bouche? Qu'on éclaire ma lanterne! Est-ce parce que Drahi est l'ami de Manu, que la bourgeoisie n'a jamais choisi la rue, que BFM met là tant de zèle? Parce que son mépris de classe est mis à nu, que le vernis a disparu, et que personne n'y croit plus ni n'attend d'elle? Castaner est très clair: qu'ils ne fassent pas dans la dentelle! Sur nous les flics se passent les nerfs chaque samedi par centaines, les blessés la remontent sans cesse mais trouvent la pente raide, pendant que la BAC s'entraîne sur nous on s'exerce à l'entraide! Mais que Macron cède c'est peu probable, je concède qu'à part casser un tas d'enseignes jusqu'à ce que les grands patrons saignent, y'a rien à faire -il s'avère que si: faire sans l'ancien champion de Bercy, comme Saint-Nazaire et Commercy, mettre fin à son règne-! Refrain: Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Les puissants font dans le mépris, un puits sans fond jamais tari, chaque coup qu'ils t'affichent c'est de la couleur de ton gilet que t'as ri! Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Au Grand Débat National y'a que la ville qui varie, le principe c'est rire de toi partout, en province comme à Paris! Couplet 3: T'as dit "Ca va Manu?", bah oui, mais il t'a eu, a pris le temps de t'afficher pour faire de toi la risée du bahut, te ridiculiser publiquement, mais dans tout ce chahut ce n'est que l'étendue de son mépris que nous on a vu! Toi t'as parlé des prix, t'as dit que tu t'en sortais plus, puis t'es sorti dans la rue; lui, ça lui a déplu! T'as donné ton avis, les flics ont tiré à vue, prends ton courage à une main car demain de mains t'en as plus tant il en a plu, d'actes violents, t'as dû supporter tant d'abus, te battre en perdant la vue, endurer les dires quotidiens et méprisants de Manu, te battre à mains nues, prendre un an de taule, drôles de droits vu que le commandant Andrieux n'a pas fait de garde à vue, pourtant pas fait mieux oui mais on en a moins parlé dans l'actu! Deux poings deux mesures, t'en mesures le poids c'est là que tu sais ce qu'il en coûte de vouloir être entendu et de s'être battu! Refrain: Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Les puissants font dans le mépris, un puits sans fond jamais tari, chaque coup qu'ils t'affichent c'est de la couleur de ton gilet que t'as ri! Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Au Grand Débat National y'a que la ville qui varie, le principe c'est rire de toi partout, en province comme à Paris! Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Les puissants font dans le mépris, un puits sans fond jamais tari, chaque coup qu'ils t'affichent c'est de la couleur de ton gilet que t'as ri! Manu militari, on prend la rue, ils prennent les armes, on prend des coups, qui prend les paris? Au Grand Débat National y'a que la ville qui varie, le principe c'est rire de toi partout, en province comme à Paris!
4.
Couplet 1:  Les rues de Paris se préparent, ils ont tout barricadé,  parient sur le fait que ceux venant par ici finissent par y canner,  y'a des blindés avec des gaz incapacitants,  des LBD 40 pour faire céder les récalcitrants,  les rues sont quadrillées, la foule éparpillée,  ils nous ont torpillé et ils ont cru qu'on finirait par plier,  dans tous les quartiers des cars de kissedés barrent vite les  avenues et boulevards, sidérant des yeux écarquillés!  La BAC y est comme devant chaque lycée,  donne sans s'affliger des coups sans savoir qui c'est  l'homme qu'ils frappent, matraquent, y'a des mâchoires brisées,  des vies aussi, les civils craquent, les visages sont visés,  les gilets jaunes avisés qu'ils doivent vider les rond-points,  ne plus tourner en rond dans les rues, ne plus traîner dans le coin,  la Police distribue les coups, et Macron les bons points,  on est loin de s'imaginer à quel point les beaux jours sont loin!  Refrain:  Gilets jaunes verts de rage, et colère noire,  blancs comme un linge à l'idée de nourrir de faux-espoirs,  rouges de colère face à la terreur du terroir,  aux hommes en bleu qui laissent pour trace une peur bleue dans nos mémoires!  Gilets jaunes, matière grise qui nous sépare  du sommet de la Tour de Pise qui voit rouge comme elle part  à la renverse, on versera le sang des puissants et de leurs clébards, une sortie de crise via le Grand Débat? Franchement, des barres!  Couplet 2:  Les rues de Paris s'enflamment, la Bourse est incendiée,  sans cramer leur QG tu sais que leur pouvoir reste entier,  les vitrines sont brisées, les berlines carbonisées,  les flics visés comme on voit déjà des gens agoniser,  pendant que les uns se voient maîtrisés, et les magasins pillés,  des gamins emportent le butin, de quoi se faire un billet!  Putain! Dépassés par ce qui se passe les bourgeois sont indignés,  pendant qu'on voit dans les yeux de ceux qui observent des étoiles briller,  les puissants se mettent à prier, va savoir où ils se terrent,  un transpalette fera plier l'immense porte d'un Ministère,  Benjamin Griveaux se tire sans demander son reste, petit père!  En aurait-on fait un martyr? On ne saura pas, mystère!  Pas une manif qui se termine sans un nouvel éborgné,  sans l'un d'entre nous à terre que des bacqueux viennent tout de même cogner!  Faut-il s'étonner, derrière, lorsqu'un flic se fait boxer,  que la foule tranche en faveur du boxeur sans autre forme de procès?  Refrain:  Gilets jaunes verts de rage, et colère noire,  blancs comme un linge à l'idée de nourrir de faux-espoirs,  rouges de colère face à la terreur du terroir,  aux hommes en bleu qui laissent pour trace une peur bleue dans nos mémoires!  Gilets jaunes, matière grise qui nous sépare  du sommet de la Tour de Pise qui voit rouge comme elle part  à la renverse, on versera le sang des puissants et de leurs clébards, une sortie de crise via le Grand Débat? Franchement, des barres!  Couplet 3:  Les rues de Paris s'remplissent, la police semble hys-  térique, très vite je sens qu'ils s'organisent pour nous nasser,  mais le mot est passé, le projet s'ébruite et on s'est déplacés  par petits groupes dispersés et les flics sont dépassés!  Tous ceux qui se font serrer par les CRS sont tabassés,  après le décès de Zineb, ils ne savent plus quel cap passer,  des gueules cassées, vu que c'est en force qu'ils veulent passer,  pas d'équivalent de violence avant loin par le passé,  17 y ont laissé un oeil, mais je vois pas les tirs cesser,  2000 blessés, je suis stressé, y'a de quoi craindre le pire: le décès!  Les street medics arrêtés, par les flics agressés,  par LBD, GLI, ou bien d'autres joujous à l'essai,  4 mains arrachées, pas moins, et combien de traumatisés  qui ont bien trimé? Et trop de malheureux dans le coma! Qui sait  comment se terminera tout ça, quand brûlera l'Elysée,  quand le "premier de cordée", épuisé, se sentira dévisser?  Refrain:  Gilets jaunes verts de rage, et colère noire,  blancs comme un linge à l'idée de nourrir de faux-espoirs,  rouges de colère face à la terreur du terroir,  aux hommes en bleu qui laissent pour trace une peur bleue dans nos mémoires!  Gilets jaunes, matière grise qui nous sépare  du sommet de la Tour de Pise qui voit rouge comme elle part  à la renverse, on versera le sang des puissants et de leurs clébards, une sortie de crise via le Grand Débat? Franchement, des barres!  Gilets jaunes verts de rage, et colère noire,  blancs comme un linge à l'idée de nourrir de faux-espoirs,  rouges de colère face à la terreur du terroir,  aux hommes en bleu qui laissent pour trace une peur bleue dans nos mémoires!  Gilets jaunes, matière grise qui nous sépare  du sommet de la Tour de Pise qui voit rouge comme elle part  à la renverse, on versera le sang des puissants et de leurs clébards, une sortie de crise via le Grand Débat? Franchement, des barres!
5.
Couplet 1 (L'1consolable): Ils s'agacent de la violence d'un fleuve emportant tout sur son passage, le disent pas sage puisque s'emportant, faisant un carnage, ils crient "Fuyez! Il est encore temps de plier bagage!", prétendent que pour rester bien-portant faut tourner la page, mais ils ne disent rien, pas un mot sur les ravages, même s'ils le virent bien, d'être pris entre deux rivages, coincé comme derrière le grillage que les migrants ont devant le visage, qu'ils soient kurdes ou syriens! Les dominants ne disent rien de la violence de type 1 faite au prolétariat par le salariat au quotidien, ils sont traités comme des parias, et ce depuis le départ, y'a pas mieux pour rendre acariâtres même les gens qu'on dit "bien"! Ils veulent qu'on oublie le lien reliant l'absence de partage des richesses, la justice à deux vitesses, selon dans quels milieux ils naissent les uns auront subi le stress, la détresse, la tristesse; les riches prennent l'argent comme il "vient"! Refrain: Ils disent que c'est violent quand la violence vient de nous, ça oui, mais de nous mettre à genoux là ça n'a rien d'affolant! Ils ne trouvent pas ça choquant que pour joindre les deux bouts on se démène et tienne à peine debout, d'où le burn-out ou le volcan, tout fout l'camp! Couplet 2 (Démos (ACS)): Je ne veux plus éviter le combat, même si parfois vivre nous plombe, je dois lutter, car le choix se résume entre le SMIC ou le tonfa, est-ce si grave de virer les trons-pa de leurs CA mondains alors que la merde va bon train? En tous cas, les flics ne le feront pas! Silence dément sur les bombes larguées, on doit faire peur aux boss, ils aiment que l’euro cause, moi frère, je préfère le franc-parler! Bien trop de gens parqués, merde, donc te sens pas vénère si on bloque la Fac, qu’on trolle la BAC, que des banderoles émergent! Depuis que je connais leurs magouilles, je te dis j'ai le seum, les mêmes qui ont tué le padre d’Eddy Bellegueule, on ne peut se délivrer seul, donc on déboule dans l’avenue et la rue, quand les médias de masse médisent, elle gueule! Fini d’être soumis à l’Etat et à sa volonté! Subir des lois qu’on n'a pas votées, n’est-ce pas se faire violenter ? Des jeunes s’immolent, meurent en pirogue, et l’environnement empire autant que l’envie d’or, mais on lutte pour bâtir un monde en paix! Refrain: Ils disent que c'est violent quand la violence vient de nous, ça oui, mais de nous mettre à genoux là ça n'a rien d'affolant! Ils ne trouvent pas ça choquant que pour joindre les deux bouts on se démène et tienne à peine debout, d'où le burn-out ou le volcan, tout fout l'camp! Couplet 3 (L'1consolable): Mais matez-les bon sang! A la télé ils mythonnent, et font donc mine qu'ils s'étonnent de la violence de ces hommes longtemps malmenés, le jeu veut qu'ils en fassent des tonnes, et qu'ils fassent en effet comme s'ils ne comprenaient pas que ces gens les aient dans le nez, ils claironnent que ces hommes déconnent, et donnent des tonnes de leçons et se bornent au fait que les bornes soient passées, je n'ai pas oublié France Telecom, les conditions de vie des Rroms, c'est que les pommes tombent jamais loin de l'arbre qui les tenait, d'où elles venaient! Dire que ces types parlent de chemises déchirées quand 3000 personnes sont virées sans fric pour pouvoir s'en tirer, ça ils n'en ont rien à cirer, ne mentionnent que les effets, pire émettent donc l'idée -ils la diraient!- que toute victime qui réagirait, c'est à la violence qu'elle aspirerait, c'est elle qui l'aurait inspirée, qu'elle n'avait qu'à mieux agir, hélas c'est le mal qu'elle a désiré, pas une cause en ligne de mire et la conclusion à en tirer c'est qu'ils veulent nous voir transpirer sans rien dire et puis expirer! Refrain: Ils disent que c'est violent quand la violence vient de nous, ça oui, mais de nous mettre à genoux là ça n'a rien d'affolant! Ils ne trouvent pas ça choquant que pour joindre les deux bouts on se démène et tienne à peine debout, d'où le burn-out ou le volcan, tout fout l'camp! Ils disent que c'est violent quand la violence vient de nous, ça oui, mais de nous mettre à genoux là ça n'a rien d'affolant! Ils ne trouvent pas ça choquant que pour joindre les deux bouts on se démène et tienne à peine debout, d'où le burn-out ou le volcan, tout fout l'camp!
6.
Il dit 03:31
Couplet 1: Il dit que c'est parti tout seul, que t'as poussé un de tes coups de gueule, il t'a cognée à t'en éborgner sous l'oeil, il dit qu'il n'aurait pas dû, mais que t'as commis des abus, car jusqu'à ne plus en pouvoir il ne t'avait jamais battue, il dit qu'il a fait le con, mais que toi tu pétais les plombs, qu'il ne savait pas comment te ramener à la raison, te garder à la maison car il dit que sans toi il est perdu, qu'il erre du matin au soir, qu'ils faut que tu le pardonnes, que pour sûr le contraire le tue! Il dit que sans toi sous son toit il n'est plus rien, que putain il a commis une faute car comme toi il n'est qu'humain, que tu lui avais mal parlé, que tu ne voulais pas te calmer, que certes là tu as mal mais qu'il est sûr que t'y penseras plus demain, il dit qu'il ne voulait pas te frapper, que le coup lui a échappé, il dit qu'il est prêt à tout pour se rattraper, il dit qu'il va te soigner, te choyer, t'octroyer tout ce que tu veux pour peu que tu restes, que tu quittes pas le foyer! Refrain: Mais toi, tu ne dis rien, tu voudrais dire "non", oui mais y'a rien qui vient, comme tu te tais aujourd'hui, tu t'es promis que tu le dis demain, et puis demain: silence, t'y penses et puis: rien. Non, toi tu ne dis rien, évidemment c'est pas pour autant que tu le vis bien, tu voudrais partir chez ta soeur, mais t'as le coeur brisé, t'as pitié de lui, tu pries pour que ça finisse bien! Couplet 2: Il dit qu'il se souvient de tout ce qu'il t'avait dit, qu'il sait qu'il a récidivé, qu'on va pas en faire une tragédie, il dit que c'est avec sa paye qu'il paye tes crédits, il dit que c'est con, et dit qu'il n'est donc pas question que tu le congédies, il dit "Arrête ta comédie!", il dit que t'exagères, que c'est pas la peine de rester par terre, il dit "Stop!", il dit que tes cris l'exaspèrent, que tu vas payer ça cher, que s'il s'avère que t'arrêtes pas de chouiner il va te niquer ta mère! Il dit que t'es cinglée, qu'il n'y pas besoin d'appeler le médecin pour que lui se fasse épingler tandis que tu te feras palper les seins, qu'il sait bien que tu vas le dénoncer, qu'il n'est pas si crétin, que personne te croira, c'est certain, que tout le monde sait que c'est un mec sain, il dit qu'il t'a tout donné, que tu ne peux pas l'abandonner en lui claquant la porte au nez, que ce n'est pas ton destin, il dit que tu l'as bien cherché, qu'il ne fallait pas le faire chier, il dit "Lève-toi et nettoie!" du coup, avant qu'il t'en remette un! Refrain: Mais toi, tu ne dis rien, tu voudrais dire "non", oui mais y'a rien qui vient, comme tu te tais aujourd'hui, tu t'es promis que tu le dis demain, et puis demain: silence, t'y penses et puis: rien. Non, toi tu ne dis rien, évidemment c'est pas pour autant que tu le vis bien, tu voudrais partir chez ta soeur, mais t'as peur, que faire? Partir ou rester? Le fait est que ta vie, t'y tiens! Couplet 3: Il dit que l'enfant que t'as porté, et dont il vient de t'avorter, n'était pas le sien mais celui de l'un de ceux qui passent leur temps à te sauter, c'est en t'assènant des coups de pied dans le ventre qu'il te l'a ôté, jusqu'à ce que tu perdes tant de sang qu'il sut le projet capoté, il dit que ça t'apprendra, qu'un jour tu lui revaudras, qu'un jour tu comprendras que sans lui t'es dans de beaux draps, qu'il t'a sortie de la dépression où longtemps tu te vautras, que s'il constate une régression, il fera tout ce qu'il faudra! Puis voilà qu'il se met à chialer, affalé sur le fauteuil, qu'il dit qu'il ne devrait pas te frapper, qu'il voit les choses d'un autre oeil, mais toi tu ne peux pas parler, le sang te sort par la bouche, tu te tords de douleur, tu accouches d'un mort-né, t'es accablée, il dit qu'il ne peut pas se passer de toi, promet qu'il va se soigner, crois qu'à force de travailler là-dessus il saura ne pas te taper, il dit qu'il en a fini et que cette fois ça durera, et moi je dis qu'un jour il te tuera! Refrain: Mais toi, tu ne dis rien, tu voudrais dire "non", oui mais y'a rien qui vient, comme tu te tais aujourd'hui, tu t'es promis que tu le dis demain, et puis demain: silence, t'y penses et puis: rien. Non, toi tu ne dis rien, évidemment c'est pas pour autant que tu le vis bien, tu voudrais partir chez ta soeur, mais affleure l'idée que c'est plié, épuisée tu te dis que ce coup-ci il te tient!
7.
Pour celles 03:46
Couplet 1: Ces phrases s'adressent à celle qui m'a élevé, la daronne est partie charbonner pour ramener de la monnaie tandis que je passais ma vie à rêver, c'est pour celle qui m'a laissé le temps d'être enfant, l'enfance ayant tendance à hélas cesser mieux vaut ne pas se presser! C'est pour celle qui m'a allaité, m'a nourri, m'a aimé, m'a souri, m'a préservé en taisant ce qui l'affectait, en prenant sur elle lorsqu'elle n'était pas sereine, à stresser, qui m'a éduqué en me parlant plutôt qu'en me mettant la fessée, pour celle dont la carrière s'est arrêtée du fait d'un doigt pété, troquant salles de concerts pour salles de classes pour que j'aie à becqueter, qui a été de l'avant plutôt que se navrant de tout ce qui a à regretter, même lorsqu'on fut SDF et que ce n'était même pas l'été, pour elle que plus rien n'arrêterait, apprêtée à se saigner aux 4 veines pour que j'aie la veine de ne pas avoir à payer le prix fort, celle qui m'a tout donné, et maintes fois m'a prêté main forte, qui n'y a pas été de main morte quant à m'aider! Refrain 1: Big up aux mères seules, aux mères jeunes, et aux mères paumées, aux femmes qui ont enfanté à force de se faire violer, aux mères battues, aux mères perdues, à toutes celles que je connais, sans déconner faut leur faire honneur plutôt que les sermonner, aux mères célibataires, à celles qui gisent à terre, à celles qu'exaspère leur sort et le disent, rechignent à se taire, aux mères sous l'emprise de la sphère domestique, que leur vie atterre, prisonnières d'un contrat dont elles ne furent jamais signataires! Couplet 2: C'est pour celle qui m'a aidé, pour ma cause a plaidé quand j'avais des tas de choses contre le fait de faire la JAPD, au lycée quand je passais des semaines entières à sécher, quand j'avais trop de colère agrégée, décidé à ne pas céder, cest pour celle qui m'a élevé tout seule, ce magré mes coups de gueule, et malgré les bouts de feuilles où je grattais des couplets au lieu de prendre mes cours, je mettais tout dans le rap c'était l'époque où je devins assidû en vue de sortir deux trois CD, c'est pour elle qui m'assénait qu'il fallait que j'aie mon bac L, mais qui m'a laissé faire du rap et l'admettait, celle qui chaque fois que je stressais vite répondit à l'appel, lorsqu'on sentit que je perdais pied consentit à m'aider, c'est pour elle qui m'a fait dès lors devenir moi-même, my man, fuir à jamais les tafs alimentaires à l'essai, pour cette femme qu'on a blessée, c'est à elle que j'adresse ces quelques vers pour la remercier pour tout ce qu'elle m'a légué! Refrain 2: Big up aux mères seules, aux mères jeunes, et aux mères paumées, aux femmes qui ont enfanté à force de se faire violer, aux mères battues, aux mères perdues, à toutes celles que je connais, sans déconner faut leur faire honneur plutôt que les sermonner, à celles tout en bas du gouffre, celles qui se sont battues et non pas tûes, et pour qui on ne bâtit jamais de statues, à celles qui savent que le sexisme et le patriarcat tuent, à toutes celles qui s'agitent pour un jour changer de statut! Couplet 3: C'est pour celle qui m'a aimé malgré mes accès de colères, et mes démêlés scolaires qui pour sûr la peinaient, mais néanmoins elle a fait des pieds et des mais pour m'aider, même au pied levé, elle m'a tendu la main chaque fois que je peinais sous les coups que sur le coup la vie comme à beaucoup m'assénait, c'est en te voyant tenir le coup que j'en fis autant, c'est de toi que c'est né maman, un mot que pour le moment j'ai trop de mal à daigner prononcer, je vais commencer par te dire merci, et rappeler que c'est pour cette femme forte qu'on a blessée, qu'on a laissée pour morte, que ça conforte dans son désir de ne pas s'affaisser pour son fils qu'elle a bercé seule quand son mari l'a laissée puis agressée, quand les médecins craignaient qu'il n'y ait là décès, elle s'est pée-ta et redressée, et de se battre elle n'a cessé, m'épate par sa détermination à ne pas céder face à des pressions ou à la dépression qui la guettait, je rends hommage à la femme d'exception qu'elle est et a été! Refrain 3: Big up aux mères seules, aux mères jeunes, et aux mères paumées, aux femmes qui ont enfanté à force de se faire violer, aux mères battues, aux mères perdues, à toutes celles que je connais, sans déconner faut leur faire honneur plutôt que les sermonner, big up aux mères que la maternité aliène, aux mères fortes, aux mères mortes, et à celles qui se tapent, tiennent, je porte leur mémoire, peu importe, quoi qu'il advienne, je veux rendre hommage aux mères à commencer par la mienne!
8.
Boom-Bap 04:21
Couplet 1: Moi, je suis un boom-bap maker, le zoom sur la trap m'écoeure, crois pas que je leur foute des pouces ou fasse des coeurs, je n'ai que ce même goût pour le rap, le shaker d'où sourd le rap que je fais ne ressemble en rien à la bouse que ces barbouzes nous passent des heures durant, Bouneau a le secteur, ce qui nous vaut La Terreur, ou l'As des Pleurs, tous nous parlent flouze, came et coeur, dès que retentit leur voix sans autotune là c'est l'heure des pleurs de rire tant ça se voit que pour tout ça c'est le leurre! Pour toute la tiédeur de ces groupes-là, ces faiseurs de soupe, las je n'ai de respect, tous malfaiteurs! Que j'écoute ça? Mais pourquoi?! C'est sans doutes la meilleure! Autant me foutre trois coups de coutelas! Goûte-là l'aigreur du rappeur que tout ça poussa à sentir où y'a erreur, quelque part dans le mouv', là entre le Zulu, l'acquereur, toutes les sourates du sous-rap se jouxtent là, d'où sa laideur, ce ouf-là nous parle Islam tout en jouant le mâle baiseur, en vouant à ses soeurs un mépris de fou, ça fait peur! On ne perçoit pas leurs voix, mais de boules du coup ne voit que les leurs! Que ça te sâoule ou pas, c'est le coeur de beaucoup de rap et de moeurs ça me dégoûte, ça m'écoeure! Pour te foutre la trique ces oufs fabriquent l'agresseur, toute la clique d'harceleurs, toutes tragiques que soient les meurtres, les viols, les coups de latte, les pleurs, d'où la frayeur que j'éprouve, tout ce tas de ploucs-là, cette soupe-là j'y touche pas, pour moi Booba trouve pas le player! Refrain: Pour moi, ça fait: Boom-Bap, Boom-Boom-Bap...(choeurs) Couplet 2: Je suis un kiffeur de bon pe-ra, un auditeur qu'on ne peut pas tromper sur le son, le gars que t'auras vite contre toi, si j'obtiens pas ce qu'on me doit, moi en tant qu'auditeur, est-ce-que moi je me fous à fond de toi quand c'est moi le kickeur? Je dis que je vois ton ombre le soir, quand des bouffons me croisent, après le cert-con deux nases s'empressent et foncent me voir, me lâchent "Non: le rap, nous on peut pas! Toutes leurs chansons me navrent sans distinction -à l'exception de toi- !" Ce genre de cons me blasent, me font cette phase, mais ils connaissent autant le rap que Macron le taf, ne savent pas ce qu'est un son de Nas, au fond ne se basent que sur le contenu des chansons de masse que les ondes passent! Moi, j'avais rien contre toi mais on ne peut pas répondre de ça, j'ai honte de savoir qu'on te classera dans le même rayon que moi, le rayon pe-ra, je me demande moi comment on te voit relevant de ça, ne m'en veux pas: t'as pas un morceau de rap dans le tas! Tu chantes avec de l'autotune et des girafes, ou tu cries comme Steffi Graf, je regarde tes clips sans le son, je dois t'avouer, tu ne parles que de thunes et de pillave, compte pas sur moi pour l'épitaphe quand ta vie dépravée aura eu raison de toi! Je demande pas la lune, mais il n'y a ni le talent ni le taf je n'ai pas vraiment pris de baffe en t'écoutant, ni fait de bonds de joie! A choisir, en chanson française je préfère Edith Piaf, j'aimerais qu'on t'élimine! Paf! C'est vrai, mais a-t-on le choix? Refrain: Le pe-ra, ça fait: Boom-Bap, Boom-Boom-Bap...(choeurs)
9.
Couplet 1: J'écris pour ceux que t'ignores, que jamais tu ne vois, je parle pour tous ceux qui, muets, n'ont plus de voix, pour les invisibles que les autres trouvent un rien risibles, pour les miens qui ont servi de cibles, et plus d'une fois, j'écris pour les perdants, je crie victoire, ceux qui n'avaient rien à faire dans les livres d'Histoire, dont on a pillé le pays, ceux qui n'ont pas obéi, qui n'ont pas oublié ni qui craindre, ni qui croire, je rappe pour ceux qui se lèvent, qui ont la rage, pour les élèves qu'on relègue dans les voies de garage, dont d'autres s'arrangent pour qu'ils n'aient rien en partage, rentrent en classe en faisant le carnage, sortent sans bagages, je rappe pour les maudits qui habitent des taudis, oui, je rappe pour les produits de la reproduction sociale, pour les frérots qui en gros triment sans hobbies, non, zobi, s'évadent dans le rêve faute de solutions locales, je rappe pour les locaux qu'on dit encore étrangers, pour les prolos qui font les boulots dont ne veulent pas les français, pour le réfugié qu'on injurie comme si c'était de lui que venait le danger, pour ceux qui s'intègrent pas et dont on pense qu'il faut les changer, chaque jour je rappe pour ce dont il me semble qu'ils me ressemblent, qui font preuve de bravoure même quand ils pissent le sang, comme eux je réplique, je tente, je frappe même si je tremble, je rappe, j'écris, je scande, je me bats, depuis petit je me sens... Refrain: ...Comme un jazzman noir dans l'Amérique blanche, comme une femme sur le trottoir, comme un arabe en France, comme une bête qui détale quand le coup de feu se déclenche, comme un musulman sous Etat d'Urgence, comme un jazzman noir dans l'Amérique flanche, comme une bête en abattoir, un notoire désir de vengeance, comme un natif Comanche a l'envie active de revanche, tendre l'autre joue, pardonner: Dieu sait ce que j'en pense! Couplet 2: C'est pour les pédés et les gouines, les trans qui risquent la sentance, et manquent se faire trucider juste pour avoir aimé Queen, les mecs efféminés, les femmes avec des pines, ayant la force de ne pas se résigner, sachant rester dignes! Je m'exprime en rimes quand les crimes s'empilent tant qu'on jette les migrants dans des camps, les Rroms des bidonvilles, c'est pour le mendiant tentant de survivre en ville, pour celui qui a besoin d'argent et vole quand personne lui en file, les filous se faufilant entre les mailles des filets, et les petits fous préférant tout brûler que de défiler, c'est pour les exilés aux tristes destinées, qu'on laisse la Méditerranée et les passeurs décimer, pour celles qui résistent, de Delphy à Davis, qui ont sévi, qui sévissent face aux racistes comme aux sexistes, pour Nina Simone grâce à qui mon album existe, et dont les titres sont autant de délices dans ma playlist! C'est pour celle violée par un homme qu'elle connaît, telle 88% d'entre elles d'après les données, nombreux sont ceux levant les yeux au ciel, à jouer l'étonné, l'égalité, le respect, faudrait faire mieux que de les prôner, même que c'est le jeu dès que je dois les nommer, ces messieurs me diront odieux d'oser les sermonner, c'est l'hégémonie d'un patriarcat inquestionné, mais j'omets Stoltenberg dont j'entends la voix détonner... Refrain: ...Comme un jazzman noir dans l'Amérique blanche, comme une femme sur le trottoir, comme un arabe en France, comme une bête qui détale quand le coup de feu se déclenche, comme un musulman sous Etat d'Urgence, comme un jazzman noir dans l'Amérique flanche, comme une bête en abattoir, un notoire désir de vengeance, comme un natif Comanche a l'envie active de revanche, tendre l'autre joue, pardonner: Dieu sait ce que j'en pense! Couplet 3: Si je parle de ces gens, c'est parce que j'en ai connus, parce que j'en viens, comme uni aux miens dans cette cohue, des gens bien en chien, la rage je l'ai très tôt eue, en est témoin ma page, j'attends rien de l'Etat et de l'ONU! Je cause cru pour mes darons, ni marquis, ni barons, qui ont appris à leurs dépens que le monde ne tournait pas rond, vite compris qu'ils étaient marrons, que tout a un prix, pas vu, pas pris, (ils) ont entrepris faute de mieux de vivre en larrons, je rappe pour mon père fauché qui a volé à raison, pour ma mère qui a fauché pour qu'il y ait des choses à la maison, mais pourquoi stopper?!! Acheter, ce n'est pas encore la saison, je vole chaque semaine en magasin l'équivalent d'une cargaison! Je rappe car j'ai des raisons, je rappe pour ces gens sous pression, qui résistent à l'oppression, je les cite dans mes oraisons, je rappe pour mon oncle et mon cousin qui ont fait un tour en prison, privés d'horizon, ils ont refusé de se faire une raison, disons que je rappe pour ma soeur qui a été violée, et dont l'enfance en conséquence lui a été volée, je rappe pour ma mère violée par son beau-frère, ma cousine par son beau-père, une sur dix un jour subit ce préjudice, elles ont beau se taire! Je rappe pour mon oncle Driss, vite réformé P4, en étranglant l'adjudent et en le dissuadant d'essayer de se battre, il a dit: "La prochaine fois, je te passe par la fenêtre sans même débattre!". C'est pour ceux qui éclatent le plateau plutôt que de se faire mettre échec et mat... Refrain: ...Comme un jazzman noir dans l'Amérique blanche, comme une femme sur le trottoir, comme un arabe en France, comme une bête qui détale quand le coup de feu se déclenche, comme un musulman sous Etat d'Urgence, comme un jazzman noir dans l'Amérique flanche, comme une bête en abattoir, un notoire désir de vengeance, comme un natif Comanche a l'envie active de revanche, tendre l'autre joue, pardonner: Dieu sait ce que j'en pense!
10.
Elégance 03:38
Couplet 1: Les uns font dans l'élégance, l'effet sens- -ationnel, en effet, sans se rationner, mais avec excès de zèle et pensent, à montrer prestance et aisance, et s'élancent, et les chances d'entendre des phrasés déments sont elles très grandes se corrèlent à l'attention portée à faire swinger la portée, peu importe ce qui est abordé, ça vise l'excellence en ce qui est de faire concorder les sons afin d'emporter l'auditeur, qu'il trouve ça mortel et que ses pieds dansent, les mecs sans cesse font des rimes sensas', qui se croisent, se suivent ou s'embrassent, bref, ça fait de l'effet, penses- tu, le sens tu peux toujours l'y chercher mais ces gens se tuent à ce que les séquences tuent tout en délaissant ce que tu sais être au centre du rap, ce qui en est l'essence, c'est le fait de scander tout ce qui est tû, de parler vrai sans se censurer, causer de ce que tu peux endurer, et de tout ce qui autrement te tuerait sans ce moyen d'insurrection et de défense! C'est cette dimension sociale qui a donné naissance au hip-hop, persévérance, agit-prop' et défiance, mais des MC's s'en émancipent, oublient ces références, et au lieu de nuire au système, lui font des révérences, ils ont du style mais le fond l'ont laissé en déshérence, des rimes habiles, oui, mais n'auront rien dit de très très dense, comme en fin de comptes l'élégance a leur préférence, ils se la racontent, sans même se rendre compte qu'ils ont enterré le sens! Refrain (scratches): "Si on s'entête à lancer des mots, des rimes sensées", "le fond et la forme, le fond et la forme", "c'est qu'en même temps que tes pieds, nous on veut voir ton cerveau danser!", "Les MC's appellent punchlin ce que j'appelle écrire"! "Si on s'entête à lancer des mots, des rimes sensées", "le fond et la forme face à l'information confuse", "c'est qu'en même temps que tes pieds, nous on veut voir ton cerveau danser!", "Combien de MC's réflechissent avant de donner leur avis?", "Les faux qui font que les mots fusent, mais ne disent rien", "Si t'as du flow et pas de paroles, tu seras jamais plus fort que Scatman"! Couplet 2: Les autres, eux, ont gardé le sens, rappent comme ils parlent et pensent, le propos, large et dense, dit ce qui les rend barjes et tance, ils savent que c'est là le sens du hip-hop, ouais, par essence, parler sans se perdre, s'emparer du mic sans complaisance, par les temps qui courent, c'est rare, tant, oui pour le souligner, pour rendre hommage à cette appétence, car les bandits courent les raps, et le discours dérape, c'est à l'argent qu'eux prêtent allégeance, la vraie chance pour moi c'est que les autres soient vrais sans s' prêter au jeu de l'audience, des médias, pour que la plèbe danse, pas de dépenses abherrantes d'énergie, pour passer sur Skyrock, Fun ou NRJ pour que ça les lance, malgré le manque à gagner, ces alliés ont travaillé et bataillé pour déployer un rap chargé de sens, qui arme et devance là les demandes du public, parle pas des ventes, mais de ce que la République a fait de pas très tendre, le malaise en ce qui les concerne vient de phrasés rances, à peine pensés comme tels, jamais on ne perçoit d'aisance, raper dans ce contexte à vrai dire n'a même pas de vrai sens, car et le sens et le fond de ton texte sont rien sans la prestance du flow qui porte les mots et leur donne cet aspect sens- -ible, en ciblant le ressenti quand les phrases s'élancent, élever le sens dans le rap se passe pas de ces séquences rythmiques quand le MC kicke, sans quoi ça manque d'élégance! Refrain (scratches): "Si on s'entête à lancer des mots, des rimes sensées", "le fond et la forme, le fond et la forme", "c'est qu'en même temps que tes pieds, nous on veut voir ton cerveau danser!", "Les MC's appellent punchlin ce que j'appelle écrire"! "Si on s'entête à lancer des mots, des rimes sensées", "le fond et la forme face à l'information confuse", "c'est qu'en même temps que tes pieds, nous on veut voir ton cerveau danser!", "Combien de MC's réflechissent avant de donner leur avis?", "Les faux qui font que les mots fusent, mais ne disent rien", "Si t'as du flow et pas de paroles, tu seras jamais plus fort que Scatman"!
11.
A toi 04:46
Couplet 1: A toi que l'applomb a du faire croire bon de me faire la leçon, en me parlant carences et nutrition, j'aime pas ça mais passons, tu te lançais avec passion, me parlais alimentation, me disais de faire attention à manger des oeufs et du poisson, t'as dit "D'ac! Je capte l'acte pour ce qui est de pas graille de barbaque, je sais que ça attaque le cardiaque, mais le poiscaille ce n'est pas son cas!" Tant qu'à repérer l'arnaque: qu'est donc la chair du poisson? Quelle sensation lui fait d'être perforée par un hameçon? Toi, tu te sentais compétent pour me parler santé, pour t'occuper de ce que font les gens qui, sans toi, pourraient se planter, m'as dit que t'étais documenté, m'as dit comment m'alimenter, mais ne t'es pas demandé ce que ressentait un crustacé ébouillanté, à toi qui m'as dit que je devrais tenter d'adopter un régime équilibré et de m'en contenter, sans capter que ton spécisme faisait que certes tu me moralisais mais te mentais, barre-toi, il est temps de t'absenter, ou je crois que je vais te planter! Refrain (musical) Couplet 2: A toi qui me répétais "les véganes, j'aime pas qu'ils soient trop chiants, je respecte, sans être très fan, mais qu'ils ne l'imposent pas aux gens! Je les trouve parfois arrogants, quand ils s'y croient, s'arrogeant le droit de parler de moi qui mange peu de viande et ne l'achète pas à Auchan!" A toi qui t'es justifié, surpris que t'aies eu l'idée alors que j'ai pas joué le justicier, alors que je t'avais rien dit, oui mais tu t'es excusé de déguster le mets, tu t'énervais à l'idée que ton goût pour les bêtes tuées avait un prix! A toi que ma seule présence rappelle à ta conscience, qui plutôt que de bon sens fis preuve d'excuses en abondance, qui me dit "chacun ses goûts, faut accepter les différences, faire preuve d'écoute, de respect et de tolérance"! Que dirais-tu si je te disais que mon truc à moi c'est de violer le gosse de moins de quatre mois, que je sais pas s'il aime car il ne parle pas, mais qu'à moi ça me plaît bien, si je disais "Tiens, libre à toi si t'aimes pas, cela dit ne vas pas m'en priver si je kiffe: t'as pas le droit! Chacun ses choix, c'est le mien!"? Refrain (musical) Couplet 3: Elle est à toi cette chanson car ta propension à parler dans le fond s'avère hors-pair, oui mais à parler sans comprendre, à te méprendre, c'est vraiment con, mes pauvres tympans le supportèrent, toi l'"expert", toi qui espères croiser le fer avec tout végane et le faire taire avec ta science, t'es toi très fier de tout ce que tu crois déter- -miner comme étant des failles, mais tes arguments défaillent car ils n'ont pas de sens! Les poncifs se succèdent: cause animale ou humaine, à toi de choisir qui tu aides, qui d'eux ou de nous ont le plus de peine, l'antispécisme anti-humanisme non dépourvu de haine, le lion bouffe une belle tripotée de gazelles, et nous le poulet dans une chaîne alimentaire qu'on partage avec le restant du règne animal, tu tues le boeuf et le bouffes, et pourtant tu l'"aimes"! Jocelyne Porcher, Ariès, Lestel, et autres énergumènes, si c'était vous qu'on égorgeait votre discours serait tout à coup plus le même! Refrain (musical)
12.
Changer 04:25
Couplet 1: Ils disent qu'ils me trouvent étrange, précisent qu'ils voudraient que je change, que je me conduise comme tous ces gens, généralement que je sois cool et me range, que j'aille travailler et gagner ainsi à grailler, et de brailler que je devrais me magner, que j'ai passé l'âge, faut me bouger, que je mange! Comme tous les gens bien, que j'aille gagner mon pain, et y laisser l'entrain et la joie dans l'échange, ils veulent que je taffe comme tout le monde, que je prenne des baffes comme tout le monde, que je m'efface et que je fasse comme les masses, que j'en bave comme tout le monde, ils veulent que je ferme ma gueule, ils disent que je suis pas le seul à vouloir faire autrement et du coup devoir en faire, las, le deuil, ils veulent que je foute pas le sbeul, insistent sur les usages, indiquent qu'il est plus sage de les suivre plutôt que d'en faire qu'à ma gueule, ils veulent que j'abandonne, comme déjà tant d'hommes, ce que je crois tant noble, que je fasse en somme ce qu'un tas de gens normaux fait comme ces gars-là le veulent, ils veulent que je me plie aux normes, me fie aux normes, dise oui aux bornes cyniques, trop mornes, qu'ils dictent, ordonnent, que je voue un culte à Apple! Refrain: Ils veulent que je lance ma start-up, que je mange mal, que je fasse reup, que je me range, man, veulent me voir changer! Ils crisent, eux, quand je parle de mieux vivre sans le taf, ils ne visent que le rentable, l'argent à engranger! Ils veulent que je rende l'âme! Qui? Je parle de gens de la machine marchande, sachant que la marge est un danger! Même si je les sens las tant ils risquent d'attendre v'là le temps, partant pour les déranger, je suis pas prêt de me ranger! Couplet 2: Ils veulent que je change de régime, que je mange de la viande, ils veulent que j'achète la chair de ces crimes vu que leurs firmes me la vendent, que ces bêtes cessent de susciter de l'estime, que j'accepte ce à quoi on les destine, que je prenne pas la voie clandestine, que je la prenne marchande, ils veulent que je bouffe toutes leurs merdes, que j'approuve, que j'ouvre le bec, ces oufs se doutent que je cours pour leur perte, ils veulent écouler tous les boulets, te flouer pour que les sous déboulent, leur recette c'est de trouver des trucs à refourguer, et ça vous plaît pour l'heure, certes, ils veulent que je bouffe des OGM, que je couvre leur projet, me taise, bouffe McDo et aime, prétendent que manger sainement je dois abandonner ce thème, demandent pourquoi changer vainement, revoient ça quand le Bio essaime, et c'est même pas surprenant: ce sont les tenants du profit, normalisant nos désirs tandis que nos plaisirs s'atrophient, conditionnant nos comportements pour qu'eux vendent leurs produits, faut que je change, on me l'a trop dit, dans le moule (ils) veulent que je sois réintroduit! Refrain: Ils veulent que je lance ma start-up, que je mange mal, que je fasse reup, que je me range, man, veulent me voir changer! Ils crisent, eux, quand je parle de mieux vivre sans le taf, ils ne visent que le rentable, l'argent à engranger! Ils veulent que je rende l'âme! Qui? Je parle de gens de la machine marchande, sachant que la marge est un danger! Même si je les sens las tant ils risquent d'attendre v'là le temps, partant pour les déranger, je suis pas prêt de me ranger! Couplet 3: (Ils) veulent pas que je vole en ville, ça c'est pas de bol, ça les affole donc ils enfilent leur cape de justicier, me laissent pas tranquille, ils veulent me prendre, ils gueulent, veulent que je me rende, ils veulent que je rentre dans le rang, prétendent qu'ils vont m'apprendre, ils brûlent de me voir prendre le pas, pas prendre le large, mais contre la loi marchande je me bats jusqu'à m'en rendre barje, je vole dans les magasins, me doute que tu trouves ça malsain, mais je vole dans les magasins qui me volent sans que personne ne voie le larcin, je vole dans les magasins, ma parole, j'en arnaque plein, ils se croient malins avec leur vigile en civil qui ne captera rien, qui me colle, mais je crois ça vain, les antivols je les arrache sim- -plement, qu'on me prenne, je mens, me dis pas que l'incivilité me va pas bien, je vole dans les magasins quand croît ma faim, crois pas que je la feins, et à la fin la culpabilité j'en sens même pas le parfum, (ils) veulent pas que je vole de mes propres ailes, mais que je vole de celles que la norme me scelle, ils appellent essentiel ce que j'entends moi par vain! Refrain: Ils veulent que je lance ma start-up, que je mange mal, que je fasse reup, que je me range, man, veulent me voir changer! Ils crisent, eux, quand je parle de mieux vivre sans le taf, ils ne visent que le rentable, l'argent à engranger! Ils veulent que je rende l'âme! Qui? Je parle de gens de la machine marchande, sachant que la marge est un danger! Même si je les sens las tant ils risquent d'attendre v'là le temps, partant pour les déranger, je suis pas prêt de me ranger! Ils veulent que je lance ma start-up, que je mange mal, que je fasse reup, que je me range, man, veulent me voir changer! Ils crisent, eux, quand je parle de mieux vivre sans le taf, ils ne visent que le rentable, l'argent à engranger! Ils veulent que je rende l'âme! Qui? Je parle de gens de la machine marchande, sachant que la marge est un danger! Même si je les sens las tant ils risquent d'attendre v'là le temps, partant pour les déranger, je suis pas prêt de me ranger!
13.
Couplet 1: Dans ma ville, y'a des files d'automobiles qui défilent et défient le temps, tant de gens qui au boulot filent, trop plient sous le poids de vies nocives et dociles, collés au sol c'est à l'alcool que se désaltèrent les haltérophiles, on se méfie les uns des autres, et se fuit les uns les autres, les plus esquintés se vautrent, notre tissu social s'effile, on se côtoie à 22 x 100 000, on essaie de s'entendre, on essaie de se comprendre, mais on perd le fil! La foule n'empêche pas qu'on flaire le vide, pour traverser la vie, aucun bonhomme vert te guide, mais trop de mes congénères dans le métro ont l'air livides, à chaque rame qui se vide, sont lot de drames et de suicides, celui-ci décidant de se jeter sur les rails se résumera, c'est évident, pour nous à un trajet moins rapide, on reste hésitant devant tout habitant qui défaille, je suis résident mais juge la vie de ma ville un rien aride! Refrain: Dans ma ville, y'a autant de caméras que d'habitants, y'a plus de flics que de civils, y'a plus de racistes qu'il n'y a de migrants qui s'exilent! Dans ma ville, y'a moins de gens que de publicités, plus d'écrans que de rétines, rétives mais constamment sollicitées par des firmes! Couplet 2: Dans ma ville, tout le monde s'active, hélas se prive de contact immédiat, passe par un écran tactile, dans ce monde obscène qui nous fascine pour communiquer on est niqués, trouver les ficelles n'est pas facile, c'est pas parce qu'on vit les uns sur les autres, qu'on vit les uns avec les autres, qu'on connait le voisin ou la voisine, on court tout le temps après le temps qui fout le camp, on tue le temps -ou est-ce le temps qui nous assassine?-, le temps? Celui qu'il fait nous lamine, mais pas autant que les méfaits des flics, je pense à Balé ou Lamine, le Préfet essaie de museler la rage qui nous anime, nous, anonymes que seule unit une haine unanime, on a la mine triste d'une vie parfois sinistre, aimerait bien voir un ministre pour le tuer à grands coups de barre à mine, dans les rames de métro et de train on s'entasse à 1000, les frotteurs maladifs côtoient les fraudeurs malhabiles! Refrain: Dans ma ville, on s'y côtoie sans s'y rencontrer, on s'ignore de manière habile, on est loin tout en étant à côté dans la file! Dans ma ville, proximité moins que promiscuité, finir esquintés on s'y destine, à ne pas discuter ils finissent cuités, et vivent une vie clandestine, les gens! Couplet 3: Dans ma ville, les écrans scintillent grâce à EDF pour nous vendre tout ce que veut le MEDEF et nous rendre malheureux des grèves, on a vite fait d'apprendre à ne plus voir les SDF ou les passants WTF, on passe en coup de vent, met des zefs! Y'a pas bezef de soleil dans ma ville, ici l'été est bref: il pleut tout le temps de septembre jusqu'en avril! Le ciel est gris, les gens aigris et versatiles, les particules fines donnent de bonnes raisons de se faire de la bile! La joie se défile aux abords du Bois comme à Belleville, les filles de joie défilent et font le trottoir le regard fébrile, le pouvoir aux abois veut nous avoir, nous croit débiles, à la Mairie des demandes de HLM qui dorment y'en a des piles! Les vitrines d'H&M comme paysage, comme maintien de l'ordre d'un pays sage où l'on obtient des citoyens serviles, on omet les clivages de classe, juxtapose les visages, promet ce vivre-ensemble qui est le mirage d'une Mairie aux désirs stériles! Refrain: Dans ma ville, y'a autant de caméras que dh'abitants, y'a plus de flics que de civils, y'a plus de racistes qu'il n'y a de migrants qui s'exilent! Dans ma ville, y'a moins de gens que de publicités, plus d'écrans que de rétines, rétives mais constamment sollicitées par des firmes!Dans ma ville, y'a autant de caméras que d'habitants, y'a plus de flics que de civils, y'a plus de racistes qu'il n'y a de migrants qui s'exilent! Dans ma ville, y'a moins de gens que de publicités, plus d'écrans que de rétines, rétives mais constamment sollicitées par des firmes! Dans ma ville, on s'y côtoie sans s'y rencontrer, on s'ignore de manière habile, on est loin tout en étant à côté dans la file! Dans ma ville, proximité moins que promiscuité, finir esquintés on s'y destine, à ne pas discuter ils finissent cuités, et vivent une vie clandestine, les gens! Dans ma ville...
14.
Couplet 1 (L'1consolable): Pousser dans les interstices, fleur dans le bitume, s'élever malgré les sévices, les vices et l'amertume, malgré ces édifices qui fleurissent, et les yeux des frères qui se plissent, et l'odeur de bière et de pisse qui persistent dans l'air que j'hume! La fine fleur de leur urbanisme sent pas la rose, la rose ils la rasent, pour cause c'est de gaz et de gazoil qu'ils l'arrosent, ici le vivant s'abrase, se nécrose comme un tas de choses, les Fleurs du Mal qui y poussent en sont la conséquence, pas la cause! Moi, je pose des vers à fleur de prod et sème en passeur mes graines, je parle pas la fleur au fusil ni la mort dans l'âme-soeur, je connais par coeur la résignation et la peur, mais dans la fleur de l'âge je guette courage et rage qui affleurent, rappeur un peu fleur bleue, morbleu!, un peu à fleur de peau, j'ai souffert de trop peu de verdure, d'air pur, et d'heures de pause, et encore: j'ai pour l'heure le pot d'avoir la bonne couleur de peau; d'autres tombent ou fleurissent les tombes où l'un des leurs repose! J'envoie sur les roses ceux qui prétendent verdir la ville, qui dissimulent les choses à grands coups de greenwashing, moi ce qui me fascine c'est de voir comment la vie se radine, et s'insinue parmi les failles et les brèches citadines, ce qui a pris racine là où les morts s'agglutinent, là où culminent béton et particules fines tels une grève à l'usine, je me tiens près du Corbeau, du Renard tirant profit de nos villes, jamais au ras des pâquerettes mais près de là où la vie s'obstine! Refrain: On respire l'odeur des fleurs du bitume, ce qui sait venir au monde là où avoir la vie dure est l'habitude, où le temps s'étire entre amertume et lassitude, où le vivant fait irruption malgré le peu de latitude! On respire l'odeur des fleurs du bitume, et admire les corbeaux qui déchirent vos poubelles, vous mènent la vie rude, combien défaillent?! D'autres dans les failles trouvent un abri sûr: le renard qui sort la nuit, la fleur qui jaillit de la fissure! Couplet 2 (Skalpel): Ce qui est sûr, c’est qu’y a pas de fleur au fusil, y'en a dans l’bitume, parfois je pète un fusible, sans lumière, on voit que tout fout le camp, on s’aperçoit que niveau merde on est plein dedans, pas néo-rural , pas né où il faut, trop ghetto... Je n’ai que du respect pour les animaux, me dis pas qu’être écolo c’est un truc de bolos, une histoire de toto chez les colons, vas-y mollo! Je sais d’où je viens ,t’inquiète je sais où je vis, j’ai pas lâché la casquette, la lutte, ni la ze-ti, à la campagne, avec l’instinct de survie, on encercle, à la Mao, prêts pour la guerre civile, on démarre de plus bas, sans les snobs parisiens, ma banlieue me manque, je suis un fils de rien, et de tout en même temps, c’est ça le destin! Et je kiffe mes légumes, c’est ça le festin! T’inquète pas: les bras et le torse sont larges, caille-ra, label noir, c’est du végé de barje! A la marge, comme d’hab, lanceur d’alerte, un coup de hache, et c’est plus l’heure de la dette! Comme Zezette, belle, allongée dans les pâquerettes, fleur bleue comme oinj, j’oublie jamais mes canettes! Allez, il ne reste que quelques décennies pour sauver ce qui peut l’être, faut qu’on reste unis! Refrain: On respire l'odeur des fleurs du bitume, ce qui sait venir au monde là où avoir la vie dure est l'habitude, où le temps s'étire entre amertume et lassitude, où le vivant fait irruption malgré le peu de latitude! On respire l'odeur des fleurs du bitume, et admire les corbeaux qui déchirent vos poubelles, vous mènent la vie rude, combien défaillent?! D'autres dans les failles trouvent un abri sûr: le renard qui sort la nuit, la fleur qui jaillit de la fissure! On respire l'odeur des fleurs du bitume, ce qui sait venir au monde là où avoir la vie dure est l'habitude, où le temps s'étire entre amertume et lassitude, où le vivant fait irruption malgré le peu de latitude! On respire l'odeur des fleurs du bitume, et admire les corbeaux qui déchirent vos poubelles, vous mènent la vie rude, combien défaillent?! D'autres dans les failles trouvent un abri sûr: le renard qui sort la nuit, la fleur qui jaillit de la fissure!
15.
Couplet 1: Pour finir, s'il me choisir, s'il nous faut bannir l'un de nous, humain, loup, si j'en ai le loisir, si l'éleveur balise, s'inquiète pour la pastoralisme, implore l'Etat, déplore la crise dans laquelle on le laisserait moisir, moi, entre chien et loup, je jette l'encre sur le cahier, j'hurlerai avec les loups pour peu que j'entende les chiens aboyer, le pauvre esclavagiste à bout, compte pas sur moi pour le choyer, c'est le loup que je voudrais voir rassasié, et le chasseur empaillé! Ca y est: ils vont crier au loup, au fou, comme l'eau leur cerveau bout, ainsi ils scient la branche même si ils sont assis au bout! Le projet cartésien, à l'humain ça c'est le sien! A plus d'un titre il insiste pour qu'au-delà il n'y ait rien! Se rendre maître et possesseur d'une nature sinistrée, jetée en pâture à un abruti qui se dit civilisé, triste é- -tat d'esprit! A pas de loup, j'ai vite fait de m'éclipser, et hurle avec ces derniers à peine la lune rousse esquissée! Refrain (musical) Couplet 2: Qui a peur du grand méchant loup? C'est pas nous, mais bien vous, je sais bien que vous voudriez nous effrayer, qu'elle naisse en nous [la peur], vous rêvez à tort d'un monde sans prédateurs et sans loups; les loups rêvent eux d'un monde sans chasseurs qui les mettent en joue! Et je t'en foutrais des prélèvements! Donne-moi un fusil, et je crée l'évènement en prélevant quelques chasseurs, comme tu dis! J'ai pas peur du grand méchant loup, mais de Nicolas Hulot qui les fait buter tout en s'en disant défenseur: quel culot! Qui a peur du grand méchant loup? Tu sais que pour le coup c'est pas moi! Je lui dirais: "Vieux, tu dois faire erreur: je ne suis pas un chamois, ni le Petit Chaperon Rouge avec une motte de beurre dans le sous-bois! Je suis vegan, donc voler le lait d'une vache, merci: très peu pour moi!" Si la faim chasse les loups des bois, soit dit entre vous et moi, je chanterai l'hymne de ceux qui vivent libres, même s'ils font de vous des proies, l'Homme est un loup pour l'Homme, pour lui ainsi que pour les suivants, il est déjà mort, or je serai toujours du côté des vivants! Refrain (musical) Couplet 3: Kevin Costner danse avec les loups, pendant que nous on les tue, la bête nous fascine dans les films mais le fusil est têtu! Lorsqu'on l'éradiquait du pays, dans quel camp étais-tu? Es-tu de ceux qui pensent que les loups devraient faire pousser des laitues? Sais-tu combien de forêts l'homme a rasées, combien de leurs proies il a chassées?! Et comme il n'y en a pas assez, les loups sont bien embarrassés et se retrouvent contraints de passer l'orée du bois pour terrasser deux trois moutons, et en retour ils sont pourchassés! Pour moi, c'est le monde à l'envers: on détruit leur habitat, s'étonne qu'ils débordent sur le nôtre, s'indigne qu'ils s'invitent là, qu'ils bouffent nos agneaux avant nous, les transforment en keftas, on leur en met, mais les coups que les loups nous mettent on les encaisse pas! L'homme est connu comme le loup blanc pour détruire, c'est troublant, l'environnement qu'il dit préserver, et dans lequel tout fout le camp! La gueule d'un loup montrant les dents ou les défenses d'un éléphant, nous ne la défendons pas: nous sommes la nature qui se défend! Refrain (musical)
16.
Couplet 1: Quand mes semblables m'épuisent, quand j'ai envie de lâcher prise, que leur bêtise, que leur traîtrise font que peu à peu je les méprise, je m'éclipse et je m'en vais marcher, évite les sentiers tracés, j'ai vite envie d'être seul et crains toujours de ne pas l'être assez, des traces s'esquissent sous mon regard: est-ce une biche? Un renard? J'ai peu de retard, si j'avance vite le saurai-je avant ce soir? Quitte à louper le souper, je voudrais traîner, rester dans le noir, où est vulpes vulpes s'il vous plaît? Je vous saurais gré de pouvoir le voir! J'écoute le merle noir chanter, la forêt est comme hantée par sa mélopée lancinante et tendant à m'enchanter, laissant dériver mes pas au gré des bois, j'aperçois Bambi, je la regarde, elle me regarde, elle hésite et là s'enfuit, elle bondit hors de ma vue, tous mes sens restent à l'affût, j'aime penser que sa méfiance la sauvera des chasseurs qui affluent, laissant derrière elle dans le talus une traînée de poussière, et le souvenir d'une rencontre qu'on se rend compte ne pas beaucoup faire! Refrain: Loin du bruit de nos villes, de nos vies, de nos chantiers, d'où le temps s'est absenté, loin des produits pour nous tenter, il est des lieux enchantés, où le mystère reste entier de savoir ce que le geai des chênes raconte quand il se met à chanter! Loin du monde qui m'a enfanté et qui va m'ôter la santé, loin des cris de tous les violentés, et loin du mépris des rentiers, il est des chemins forestiers, des sentes et des sentiers, qu'il peut être important d'aller arpenter! Couplet 2: Tout ce qui fourmille sous mes pas, scarabées et fourmis, rappellent à l'étourdi que je suis une vie dont il ne se souvenait pas, les tiques et les moustiques, les lucioles comme des étoiles dans la nuit, des milliers d'araignées promptes à régner sur des toiles, les bois dévoilent des tableaux plus beaux que les toiles de Pablo, les poèmes de Rimbaud lotis dans la coquille d'un escargot, les arbres comme autant d'escabeaux me donnent l'occasion de grimper là-haut et de m'imprégner de ce que voient les oiseaux! C'est l'assaut des rapaces sur les souris, des chauves-souris sur les insectes, des fourmiliers sur les fourmis, chacun se nourrit et inspecte autour de lui au cours de nuits où la vie parfois s'évanouit pour les uns, tandis que pour les autres elle s'épanouit, Darwin équilibre la balance, les grillons chantent en cadence, et les oiseaux prennent le relais comme le matin s'avance, la danse des papillons de nuit brille maintenant par son absence que, par chance, le chant des mésange compense sans un temps de latence! Refrain: Loin du bruit de nos villes, de nos vies, de nos chantiers, d'où le temps s'est absenté, loin des produits pour nous tenter, il est des lieux enchantés, où le mystère reste entier de savoir ce que le geai des chênes raconte quand il se met à chanter! Loin du monde qui m'a enfanté et qui va m'ôter la santé, loin des cris de tous les violentés, et loin du mépris des rentiers, il est des chemins forestiers, des sentes et des sentiers, qu'il peut être important d'aller arpenter! Couplet 3: Au petit matin sur le chemin, les deux mains sur les jumelles, au lointain j'aperçois deux daims, une vue de dingue, des plus belles, celui que je cherche, en latin canis lupus, celui duquel j'aimerais tant que la vue vienne étancher la soif de mes prunelles n'est pas facile à rencontrer, ce fantôme de la forêt pourrait pourtant bien se montrer, mais c'est sans compter sur le fait que le loup ne peut se tromper: il connaît par coeur l'odeur de celui qui compte réduire à néant tous ceux qu'il ne peut dompter! Ces pensées me sidèrent, je m'y perds, là-dessus je repère deux vipères, qui devant le mystère me fuyèrent plutôt que de m'affronter, mes pas m'indiquèrent aux vipères, les signes que je libère sont si clairs, celles que je suivais de si près me pistèrent: c'est ma piste qu'on a remonté! Les mêmes signes divers me guidèrent, traces qui en hiver prolifèrent, je me croyais hyper solitaire, je croyais m'être absenté! Les sons m'arrivèrent, se libèrent, et leurs voix si belles se suivent, errent à travers ifs et conifères, les loups se mettent à chanter! Refrain: Loin du bruit de nos villes, de nos vies, de nos chantiers, d'où le temps s'est absenté, loin des produits pour nous tenter, il est des lieux enchantés, où le mystère reste entier de savoir ce que le geai des chênes raconte quand il se met à chanter! Loin du monde qui m'a enfanté et qui va m'ôter la santé, loin des cris de tous les violentés, et loin du mépris des rentiers, il est des chemins forestiers, des sentes et des sentiers, qu'il peut être important d'aller arpenter! Loin du bruit de nos villes, de nos vies, de nos chantiers, d'où le temps s'est absenté, loin des produits pour nous tenter, il est des lieux enchantés, où le mystère reste entier de savoir ce que le geai des chênes raconte quand il se met à chanter! Loin du monde qui m'a enfanté et qui va m'ôter la santé, loin des cris de tous les violentés, et loin du mépris des rentiers, il est des chemins forestiers, des sentes et des sentiers, qu'il peut être important d'aller arpenter!
17.
Avant la fin 03:50
Contemplant la voûte céleste depuis la croûte terrestre, un tout petit bout, un zeste, de poussière d'étoiles, sans doutes des restes, s'arc-boute et peste, ajoute des gestes, si on zoome, c'est net: une créature au bout d'une route pédestre se questionne sur le sens de sa vie, pourquoi est-il là? Pourquoi la réponse lui fut ravie? Qui l'a donc mis bas sans lui avoir demandé son avis? Est-il le capitaine sur la barque sur laquelle il navigue? Est-il seul maître à bord? Va-t-il selon son seul accord, selon ce qu'il adore ou abhorre, à tribord ou à bâbord? Qu'est-ce-qui détermine ses choix, face à tout ce que le sort lui échoit, de finir dans la dèche ou à l'inverse connaître paix et joie? Comment choisit-il de battre sa femme, puis de trahir ses amis, et devenant infâme, de perdre ses amis et sa mie? Choisit-il en connaissance de cause de foutre sa famille en l'air, en prédisant la merde dans laquelle ça l'a mis? Savait-il au moment des faits quels en seraient les effets? Et s'il l'avait su, aurait-il renoncé à ses méfaits? Aurait-il fait de même s'il était lui-même un autre homme? Aurait-il pu un jour commettre un pogrom? Comme d'autres l'ont fait, qui ont certes donné la mort, et pourtant de prime abord, des gens bien sous tous rapports, quel rapport y'a-t-il entre leurs actes et leur vécu? Aurait-il fini comme eux s'il eût connu les mêmes débuts? Qui aurait-il été avec un autre numéro de sécu? S'il était né ailleurs, d'autres géniteurs, et s'ils avaient bu? Serait-il devenu alcoolique comme le père qu'il n'a jamais eu? Aurait-il comme eux cru en Dieu, aurait-il cru en Jésus? Il n'a jamais su. D'ailleurs, il ne sait plus en quoi il croit, sa peine croît, face à l'émoi le temps qui passe lui paraît étroit, une cigarette, un cancer, il se dit "J'arrête", puis s'en sert, si tard à quoi ça sert de cesser de se mentir et d'être sincère? Il s'enfume, la cigarette, comme le reste se consume, quand ses poumons et ses pensées s'embrument, sent l'une d'entre elles poindre sous le grand ciel sans soleil et sans lune, valait-il la peine de perdre tant de temps pour un semblant de thunes? A ce compte-là, les thunes sont sur un compte, et le temps est parti, reste une question en fin de comptes, vu que ça sent la fin de partie, quoi que soit la manière dont la valeur y fut répartie, à présent quoi faire du peu de temps qui lui imparti? Il pâlit, le grand ciel noir le regarde, il s'assit, qui sait si ses doutes du soir le retardent, comme cette question le saisit, il voit passer une renarde, confie cet instant à sa mémoire en souhaitant qu'elle le garde, en revanche Dieu le garde d'avoir à se rappeler ses erreurs, aurait-il pu être meilleur lorsque c'était l'heure? S'il avait su affronter ses peurs, eût-il évité des heurts? Eût-il nourri moins d'aigreur? La grande ampleur de sa faiblesse l'écoeure! Il sait que réduite est sa part de responsabilité: comment faire soi d'autres choix? Comment y être habilité? Comment faire pour faire sans son identité? Pour quitter l'entité en piteux état que nous sommes, et cesser de l'habiter? En somme, comment faire pour faire sans les hommes que nous sommes devenus? La somme d'expériences qu'on collecte, comment la perdre de vue? Comment choisir au mépris de tout ce qu'on éprouve? C'est que nous ne sommes que la somme d'affects que le temps a fait de nous!... ...Se dit-il, il hésite, les regrets vite le titillent, ça le dépite de se vivre comme une victime, il se dit qu'il n'y a plus le temps comme il sent venir l'ultime instant, il serre les dents, s'étend, et attend -ses pupilles brillent-, réaliser cela maintenant, c'est que parfois la vie est peste, il garde les yeux ouverts, regarde les cieux pour faire une dernière observation de la voûte céleste avant que son corps que le poids du doute déleste ne se mêle à la croûte terrestre.
18.
Sauvage 05:08
Je suis le descendant de ceux dans le temps appelés sauvages, trente ans que j'en ai plein le dos, mâche pas mes mots, paie les dommages, ça me reste en travers de la gorge, ne part pas vers l'oesophage, vos livres d'Histoire ont leur version de l'Histoire: moi, j'ai d'autres pages! Je connais vos gages de sérieux, tous les vieux de l'aréopage, ces messieurs prétendant toujours faire mieux, gros je pars en décrochage! Entre esquive et dérobade, entre déprime et dopage, je cherche l'énergie pour détruire tout ce qu'ils érigent, j'ai trop de rage! J'ai rodave que c'est aux armes qu'ils nous civilisent, ouais, au calme! Y'a trop de pages rédigées au sang des absents, y'a trop de larmes, y'a trop de drames et ça se sent dans le tonal de nos gammes, dans ce ressentiment écrasant, pas de bonne âme au programme, non! On ne souhaite pas être avenants, notre rage se propage tant que d'ici peu de temps vous entendrez la foudre et l'orage quand on explosera, et qu'on fera usage de nos haches, que le Très Haut sache que ce sera trash si la foule en gros se fâche! Sans en faire un fromage, y'aura des morts, c'est dommage, mais pour notre sort on ne peut pas se permettre de s'en remettre aux mages, c'est aux Malcolm X qui l'ont pigé que je veux rendre hommage, s'agit de sauver notre peau, et je parle pas de masques et de gommages! J'essuie leurs assauts par trop de fois, je suis leur bois de chauffage, le combustible d'une civilisation qui ne veut pas de sauvetage, la suie dont le conduit est enduit quand il n'y a pas de ramonage, elle qui prépare l'incendie que n'éteignent pas cent tuyaux d'arrosage! Je suis la voix des forêts rasées pour des forages, pour que ces gros nases puissent cultiver le soja et élever vos vaches, bande de bouffons coupeurs de gros arbres et bouffeurs de fromage, j'attends de vous voir crever, à défaut de douceur et de dosage! Je suis la voix des bocages, des barricades, des blocages, je sais que la vie gagne dès que Paris crame et que la flicaille se paie nos charges, je marche dans les pas de ces hommes braves sur l'Amistad, c'est au large de Cuba que les esclaves s'insurgent: Bim! Bam! Et hop: splash! Je suis la voix des gros barjes, de ceux qu'on relègue aux marges, tandis que vous, vous faites vos marges sur la détresse de ces hommes à ge- -noux, moi je noue des liens avec ceux vous trouvant trop vaches, en attendant le gros clash, je fais comme la République en gros: je marche! Oui, mais en sens inverse, j'ai pas de brevet de pilotage, mais bien l'envie qu'on renverse tant de merdes dont je suis l'otage, merci de m'épargner vos tafs, je vis de shourave et de chômage, j'ai pas trop de cash, mais la bonne stratégie pour manger bio: je cache dans ma veste! A sec, comme nos nappes taries jusqu'à l'essorage, je serai l'inondation sur le béton où ne s'écoulent pas les orages, je serai le cheveu sur la soupe, ou mieux la couille dans le potage, vu qu'on connait l'engrenage, ce n'est pas un scoop, malgré l'enrobage! On ne croit plus à vos mensonges, vos messages, vos mots sages, le fond de l'affaire est clair, et ce malgré vos travaux de codage: votre radeau va faire naufrage, mais sans moi, je me jette à l'eau, je nage, je veux rallier d'autres rives, on n'a plus le temps de crever à notre âge! Nous sommes l'armée des vivants, loin des zombies sur vos plages, nous ne serons pas les suivants en burn-out ou survoltage, à finir vidés sur le divan devant un programme captivant, à être les prochains morts-vivants sous Prozac en surdosage! Votre culture autophage ne survivra que par le clonage, toute monoculture, OGM ou pas, mérite le fauchage, nous sommes la nature qui enrage à mesure que l'endommagent les métaux rares, le glyphosate, qu'on étouffe de l'entôlage! J'étais gosse à l'époque de Bohpal, Tchernobyl et Total, biberonné au Coca-Cola, grandi parmi les hommes pâles, je sais ce qu'ils ont fait des autres races, et le nombre d'arbres qu'ils bétonnent, rasent, j'ai le couteau de chasse, je suis sur vos traces, j'ai la colère des Bornaz! Le mur est devant, vous foncez dedans, et tout le monde vous encourage, vous vous chargez des coupes rases des forêts pour y faire du fourrage! On accomplira l'ouvrage de vous rendre chaque outrage, tous fous de rage, oeil pour oeil, dent pour dent, cage pour cage! Je suis le paysage dénaturé, emmuré par vos façonnages, je tiens l'arc, la flèche de l'indigène qui mène au sarcophage, on n'en peut plus de vos papotages et radotages, y'a pas d'autre agenda pour nous que de lancer "A l'abordage!" en vue du sabotage! Nos vies sont en chantier, on se suspend à l'échaffaudage, on n'est pas rentiers donc pour manger y'a des accrochages, l'argent on n'en voit ni la couleur, ni l'étalonnage, c'est pas notre heure et c'est pour ça que sur le progrès tous les badauds crachent! Je suis l'âme minée de l'animal éliminé pour le braconnage, je ne serai plus celui qu'on aura connu, je vais écrire là d'autres pages! J'ai grandi en rêvant de Brinks et de cambriolage; je trompe l'envie avec la vie, que veux-tu, je suis volage! La situation nécessite la cessation pas le déblocage, je hurle avec l'intention de faire apparaître ce que les mots cachent, je préfère errance et privation à la plus dorée de vos cages, perdre la raison, gagner la liberté, et rester sauvage.

credits

released February 2, 2020

Paroles: L'1consolable, sauf:
* Questions: L'1consolable / K.Wiz
* Violence(s): L'1consolable / Démos (ACS)
* Fleur du bitume: L'1consolable / Skalpel

Musique: L'1consolable
Scratches: Blanka (La Fine Equipe)
Clarinettes / clarinettes basses: Sylvain Kassap
Guitares additionnelles: Young Bat
Choeurs: Irina Prieto Botella / L'1consolable

Mixé par L'1consolable @ Paris.
Mastering: Blanka (LFE) @ Kasablanka

Graphismes pochette et livret: Sylvain Bec.

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L'1consolable Saint Jean En Royans, France

Auteur, compositeur et interprète de ses morceaux, L’1consolable rappe, sur de bons vieux breakbeats hip-hop teintés de jazz, de blues ou de soul, la violence d’une société qui la pratique au quotidien tout en la prêtant à ceux qui se retournent contre elle. ... more

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