Couplet 1:

J'avais jamais souhaité ça pour personne,
étant donné qu'à 17 ans ma cousine s'est pendue,
et quand parfois chez moi son père sonne,
j'avoue que j'ai du mal à avoir une mine détendue,
et prendre du recul c'est dur quand les nuits te questionnent,
quand tu ne sais plus où t'en es rendu,
quand t'as l'impression que nuisances et ennui t'espionnent,
et que tu sens du coup que t'as le coeur fendu,
mais vous nous matraquez, nous traquez nous courez après pour nous frapper,
au LBD nous braquez et vouliez qu'on chiale quand vous craquez
après, ok vous êtes à cran, c'est éreintant de nous taper,
nous attraper et nous plaquer au sol pour nous mettre le paquet,
laquais d'un pouvoir aux abois, y'a de quoi finir détraqué
et frapper au hasard, sachant que chaque fois que vous "dérapez"
vous serez relaxés et que le secret sera gardé par les gradés,
le juge et le parquet, oui mais regardez: jamais vous ne m'empêcherez de rapper!

Refrain:

Ils disent:

"Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous,
sauf si vous restez de marbre, au garde-à-vous, bon sang, regardez-vous!
Et si vous êtes ce flic qui qui se défoule sur les foules, au pouvoir se dévoue,
ne vous fourvoyez pas, épargnez-nous",

qu'ils disent,

"Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous,
sauf si vous préférez frapper comme des fous sur nous, regardez-vous!
Si les gaz sont au rendez-vous, qu'on prend aussi des coups,
ne nous rejoignez pas: suicidez-vous!"

Couplet 2:

Je sais que ça va pas fort chez les flics,
28 suicides depuis le premier janvier,
et si l'ambiance est électrique
dans ce face-à-face que personne ne saurait envier,
c'est que votre gardiennage de la paix nous laisse sceptiques,
chaque fois je me demande si j'en sortirai entier,
vous agissez au mépris de toute règle éthique,
et vous laissez nos corps en chantier!
Sans dèc' des yeux crevés, des mains arrachées,
des mâchoires cassées, y'a de quoi se fâcher
après tant de grenades lâchées sur des camarades nassés
sur la Place de la République sans pouvoir s'arracher,
dur d'être séduit par l'absurdité des procédures!
Les attaques sont féroces et durent, les gens agacés,
car là c'est pas des steaks, mais nanas et mecs qu'on voit hâchés
sur le bitume et que des gendarmes s'empressent de tabasser,
nous, lassés par les corps amassés que les medics viennent ramasser, y'en a assez!

Refrain:

Ils disent:

"Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous,
sauf si vous restez de marbre, au garde-à-vous, bon sang, regardez-vous!
Et si vous êtes ce flic qui qui se défoule sur les foules, au pouvoir se dévoue,
ne vous fourvoyez pas, épargnez-nous",

qu'ils disent,

"Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous,
sauf si vous préférez frapper comme des fous sur nous, regardez-vous!
Si les gaz sont au rendez-vous, qu'on prend aussi des coups,
ne nous rejoignez pas: suicidez-vous!"

Couplet 3:

Si comme le disait Coluche "le suicide est une vengeance personnelle",
ben "moi personnellement je m'en veux pas",
et si la faucheuse les a pris sous son aile,
si eux furent aptes à franchir le pas,
n'est-ce-pas qu'ils ont commis des actes obscènes,
dont on se remet pas, dont on ne peut pas,
lorsqu'on accuse, soi, l'autre d'avoir trop de haine
pour nous lorsqu'on le bat?
Non, je veux pas spécialement que chaque flic se tire une balle, et si le slogan fit du mal,
la violence reste picturale, la leur est inouîe, brutale,
et pour ce qu'on endure sur l'asphalte on leur attribue le mal,
et lorsqu'on sait ce que leur concède n'importe quel tribunal,
si au vu de l'état de la flicaille le message est discutable,
au vu des préjudices subis tu te dis que ça peut finir plus mal
car on sait la police rude, à l'évidence c'est immuable,
si c'est sur l'accalmie que tu tables, sache que la violence est duale!

Refrain:

Ils disent:

"Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous,
sauf si vous restez de marbre, au garde-à-vous, bon sang, regardez-vous!
Et si vous êtes ce flic qui qui se défoule sur les foules, au pouvoir se dévoue,
ne vous fourvoyez pas, épargnez-nous",

qu'ils disent,

"Ne vous suicidez pas, rejoignez-nous,
sauf si vous préférez frapper comme des fous sur nous, regardez-vous!
Si les gaz sont au rendez-vous, qu'on prend aussi des coups,
ne nous rejoignez pas: suicidez-vous!"