Join
now to receive all the new
music
L'1consolable creates,
including
38 back-catalog releases,
delivered instantly to you via the Bandcamp app for iOS and Android.
You’ll also get access to
supporter-only
exclusives.
Learn more.
-Allo?
-Oui, Naïm. Mickaël (Manpower) à l’appareil...
-Bonjour…
-Dis-moi, j’t’appelle parce qu’apparemment y’aurait des soucis avec l’employeur…
-Non, non, mais attends, j’vais t’expliquer…
-Notamment, tu demanderais à être payé toutes les heures travaillées; tu demanderais aussi à être payé en heures de nuit quand tu fais des heures de nuit; et puis t’exigerais même les équipements de sécurité! Tu demanderais à aller aux toilettes durant les 9 heures de vacation, et j’en passe, et des meilleures!Alors, écoute, qu’on se mette bien d’accord! T’es pas au Parc Astérix, t’es au travail!Et au travail, on travaille! On n’est pas là pour s’amuser, c’est clair?!!
-Ouais, mais c’est pas la question là, attends…
-Donc, de deux choses l’une: nous, on veut bien te réintégrer dans les équipes, mais tu bosses…
-Mais j’bosse, mais simplement…
-Et tu t’plies aux règles en vigueur dans l’entreprise! Che Guevara, la révolution, tu fais ça où tu veux, mais pas sur le lieu de travail...
-Vas-y, il m’laisse pas parler…
-Tu montres que tu t’impliques, t’arrêtes de compter les 30 minutes en plus par-ci, les 15 minutes en plus par-là, et tu t’investis vraiment, ok? Soit c’est terminé, on bosse plus avec toi, nous, hein?!!J’ai été clair?
-Ouais.
-Alors on fait quoi?
D'abord:
Ok, merci beaucoup...mais non merci!
Quand j’aurai envie d’une corde au cou, j’viendrai leur faire signe,
et même s’ils insistent et m’traitent de vermine,
s’énervent, crient, s’indignent que j’respire à l’air libre,
déterminent et inscrivent que je m’prive
de mes droits, et terminent par faire mine
d’estimer qu’j’suis coupable du déséquilibre
social, parce que RMIste par choix, déserteur des listes
d’l'A.N.P.E, quel délice! Désormais sans eux j’existe!
Moi j’ai l’blues des blouses, du peu d’flouze,
du peu qu’on nous octroie, cous’,
pour plus ou moins 12x3 heures passées dans la bouse!
Bouge! Pousse-toi, j’vois rouge,
ta bouche! Ma bouche, moi, j’l’ouvre,
pour que j’la ferme tous savent qu’il m’faut bien plus que tout c’que je touche,
même si j’parle au présent, j’touche à présent qu’l’argent pour la bouffe, ouf!
Et pour ta gouverne c’est avec l’argent qu’ils nous étouffent tous,
j’pouffe de rire quand j’entends dire que l’taf c’est la source,
ou pire, l’issue; depuis j’ai su qu’c’était la vie ou la bourse, j’sors de la course...
En gros:
J’ai l’blues du taf, en plus moi j’ai pas l’temps,
et j’touche les CAF, donc j’palpe de l’argent,
j’ai l’blues du taf, j’t’l’avais déjà dit avant,
mais j’touche du bois, du taf, j’en ai plus depuis longtemps!
Ensuite:
Depuis longtemps j’ai décidé d’quitter l’navire,
j’ai pris mon temps, pour trouer la coque avant d’partir,
les prix montant, les salaires stagnant, j’avais d’quoi m’dire
que tous autant qu’ils sont ils ont niqué mon avenir,
donc bon, j’vous laisse, j’me tire, non, non, j’pars pas en tire,
j’ai du renoncer à me dire qu’c’est dur sans, tu veux rire!
C’est usant de se dire que ce que tu ressens -et c’est le pire!-
peut t’trahir, t’aliéner à un objet, puis t’ensevelir
comme tout le monde, mais quels sont nos réels besoins d’consommation?
Quel est l’réel sens de nos vies? Car l’shopping c’est con comme passion!
Faut dire qu’on consomme à fond, qu’l’on confond nos aspirations
avec les désirs qu’ils font surgir en nous qui guident nos actions,
Qui tire les ficelles? Qui s’retrouve ligoté par celles-ci?
Qui dicte la marche à suivre? On marche, mais qui sait ce qu’on suit?
Et puis, qui marche? Qui suit? Qui reste? Qui part? Qui fuit? Qui peste?
Qui parle? Qui crie? Qui s’tait? Qui balance qui? Qui paie?
Et en quelle devise? Car on sait qu’le temps c’est d’l’argent,
d’l’argent -j’trouve- coûtant fort cher à gagner dans notre espace-temps,
d’l’argent cher en sacrifices, d’l’argent qui requiert d’être absent
d’sa vie et d’soi-même, donc qui nous crève, même si on verse pas d’sang,
la vie n’est pas belle, la vie est telle qu’on la mène,
on l’amène à être malsaine, essaye d’remplir nos poches au prix qu’nos âmes saignent,
au prix d’laisser nos proches seuls, en les couvrant d’matériel,
au prix d’plus leur consacrer de temps bien qu’ils aient tant de peine,
autant dire qu’on tend à renoncer à être content,
on paie comptant l’temps qu’on perd et on referme nous-mêmes la main qu’on tend
tant on est cons mais tant pis si on s’complaît dedans,
ce sera trop tard dans 10 ans par contre pour être mécontent
d’ses choix, l’eau aura coulé sous les ponts avec le bon temps
qu’on aurait savouré si on l’avait vu y’a longtemps,
conscient qu’on sera que peu à réagir à temps,
qu’on se le dise, je vous cède mon rang dans la file, j’sors de l’attente...
En gros:
J’ai l’blues du taf, en plus moi j’ai pas l’temps,
et j’touche les CAF, donc j’palpe de l’argent,
j’ai l’blues du taf, j’t’l’avais déjà dit avant,
mais j’touche du bois, du taf, j’en ai plus depuis longtemps!
J’ai l’blues du taf, en plus moi j’ai pas l’temps,
et j’touche les CAF, donc j’palpe de l’argent,
j’ai l’blues du taf, j’t’l’avais déjà dit avant,
mais j’touche du bois, du taf, j’en ai plus depuis longtemps!
Pour résumer:
Depuis longtemps gros, j’suis là, j’fais mes trucs, ma musique, j’prends mon fric,
c’est plus les Assedic, ni le SMIC, c’est la CAF, y’a moins mais c’est plus pratique!
C’est l’blues du taf qui t’fout des baffes,
si les classes et les cours te dépassent,
bienvenue dans le monde du travail,
l’école te fout sur la paille? T’as ta place!
Es-tu prêt à être esclave, pendant qu’le patron s’esclaffe,
avec des millions, des barres, sur chacun d’ses comptes-épargnes, hein? [J’ai l’blues]
Es-tu prêt à c’qu’on n’tépargne rien, l’respect qu’on l’éloigne, hein?
Pour les ressources humaines tu n’es que du bon bétail, bien! [Moi, j’ai l’blues…alors j’me casse à la CAF]
Auteur, compositeur et interprète de ses morceaux, L’1consolable rappe, sur de bons vieux breakbeats hip-hop teintés de
jazz, de blues ou de soul, la violence d’une société qui la pratique au quotidien tout en la prêtant à ceux qui se retournent contre elle....more